17/09/2014
Le bar
La foi, c'est croire qu'il y aura un bar au prochain village, l'espérance qu'il sera ouvert, et la charité que tu m'y paieras un verre.
Alix de Saint-André
dans En avant, route! (Gallimard)
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12/09/2014
Les enfants et Dieu
Lorsque mes enfants étaient petits, je leur parlais de Dieu. Aujourd'hui qu'ils sont grands, je parle de mes enfants à Dieu.
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10/09/2014
Suscitateur
Je m’aperçois d’une chose : au fond ce que j’aime, ce qui me touche, c’est la beauté non reconnue, c’est la faiblesse d’arguments, c’est la modestie.
Ceux qui n’ont pas la parole, c’est à ceux-là que je veux la donner.
Voilà où ma position politique et ma position esthétique se rejoignent.
Rabaisser les puissants m’intéresse moins que glorifier les humbles.
Les humbles : le galet, l’ouvrier, la crevette, le tronc d’arbre et tout le monde inanimé, tout ce qui ne parle pas…
Je suis un suscitateur."
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09/09/2014
Depuis septembre
Alain Barrière - Depuis septembre - 1969
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08/09/2014
Splendeur de l'infime
Dieu est l’Innocence,
Sans pourquoi :
Il est.
Excessive nudité des amandiers blancs,
Folie du lis des champs !
L’éphémère éblouit d’infini
Et porte témoignage de son feu caché.
Mais qui peut soutenir
La splendeur de l’infime ?
Que l’émerveillement nous ravisse à nous-mêmes
Alors plus rien ne se flétrit de la rose ni de l’enfance.
C’est l’inaltérable sourire de l’Eternité
Reflété dans l’incandescence d’une pure transparence.
Vie extasiée,
S’écoulant dans la joie du don qu’elle est.
Louange de grâce
Diaphanie du Verbe de toute beauté.
© Eric de Rus, Le chant du feu, Atlantica, 2009
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07/09/2014
Les arbres
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous ! – Vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le cœur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu !
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel;
Toujours – je vous atteste, ô bois aimés du ciel !
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime !
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêts ! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.
Victor HUGO (1802-1885)
Recueil : Les contemplations
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