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Gérard Manset revisite à 71 ans son répertoire et offre une anthologie de 185 titres où le droit au repentir musical est de règle.
Musicien de rock, il a été plusieurs fois à la mode depuis "La Mort d’Orion"et autres œuvres en forme de vision du monde.
Gérard Manset ne cesse d’interroger sur sa route de voyageur en solitaire (une chanson de 1975 devenue sa carte de visite). Manset c’est un territoire à explorer, lointain, tout en étant ancré dans une enfance banlieusarde sans histoire.
De là une nostalgie non dissimulée en forme de vision du monde. « Je m’inscris dans la foulée de ceux qui estiment que c’était mieux avant », assure d’emblée celui qui lit Nerval, Balzac, l’oublié Pierre Louÿs. Gérard Manset plaide pour la continuité.
Volontairement familier des éclipses, il ne fait confiance quasiment qu’à lui-même pour défendre et promouvoir ses chansons en forme de récits subjectifs. À la façon des artisans, il peaufine sa discographie, assurant tout à la fois les paroles, musiques, orchestrations, photos et mises en page de ses albums.
En 2016 pour marquer ses décennies artistiques, il vient de proposer une anthologie de 19 CD regroupant 185 titres présentés en un livret de 120 pages. Mansetlandia (WarnerMusic) est une nouvelle façon de revisiter une histoire, lancée au temps du disque vinyle et des succès de Claude François, pour se poursuivre à l’heure de la révolution numérique. « J’ai été plusieurs fois à la mode », s’amuse-t-il à souligner.
Inclassable et déroutant
Manset, le natif de Saint-Cloud adore donc brouiller les pistes. Inclassable et déroutant. Entendu dans ses disques plutôt que vu sur scène. Décalé. L’anthologie reprend, hormis six inédits, un titre écrit en latin, d’après la guerre des Gaules de César.
Musicien de rock, Manset remet régulièrement la musique de ses chansons sur le métier. « J’ai eu la chance de vivre de mes bricolages et découpages », se réjouit aujourd’hui l’ancien élève des Arts déco mesurant le chemin parcouru depuis ce curieux Animal, on est mal, sorti en 1968 et revu en 2014.
L’artiste aux 21 albums n’est pas devenu un chef de file pour autant. Un inspirateur plutôt. Comme l’a traduit un album d’hommages Route Manset (sorti en 2004). L’éclectisme est sa marque de fabrique depuis que son album de référence La Mort d’Orion l’a inscrit dès 1970 dans les atypiques, ambitionnant de ne pas faire comme tout le monde. « Je n’ai pas vocation au collectif », reconnaît-il de sa voix haute. Ses chansons l’attestent.
Aventurier de la foi perdue
Avec ce goût de l’ailleurs, sinon de l’exotique, Gérard Manset est un aventurier de la foi perdue. Le murmure des temps anciens, le refus de vacarme des villes en font un croyant à sa façon.
Dans l’album Lumières (datant de 1984), la couverture montre un gamin dans sa tenue de communiant solennel, au sortir du catéchisme. « Je viens de là. Je suis attaché à l’iconographie chrétienne », explique Gérard Manset. « J’aime fréquenter les églises où je retrouve une véritable profondeur de champ », poursuit-il.
Sa curiosité naturelle l’a plutôt orienté vers la voie de l’éveil, incarnée par le bouddhisme en sa version traditionnelle. « Je suis admiratif de l’architecture des grandes religions », précise-t-il encore. Son Jésus (une chanson de 1978) est vu par un iconoclaste inspiré par les dieux non occidentaux.
Il est heureux d’avoir pu parcourir en compagnie de ses fidèles des chemins buissonniers : « Dans mes chansons, je ne parle pas d’un âge d’or. Mais j’ai toujours une histoire merveilleuse en tête. On peut ne pas être croyant et avoir le droit d’être fervent », conclut celui qui refuse d’être un maître à penser.
La neige est blanche (1979)
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Manset en musique
1945. Naissance à Saint-Cloud. 1964. Entre aux Arts déco. 1968. Animal on est mal, premier 45-tours. 1970. La Mort d’Orion. 1975. Il voyage en solitaire, énorme succès. 1989. Matrice. 2004. Route Manset. Reprises de titres par divers artistes. 2007. Les Petites Bottes vertes, roman autobiographique (Gallimard). 2008. Quatre titres (dont Comme un Lego), sur Bleu pétrole, le dernier album d’Alain Bashung. 2012. La chanson Revivre illumine une séquence du film Holy Motors de Leos Carax. 2014. Un oiseau s’est posé. 2016. Opération Aphrodite. Fin 2016. Mansetlandia, son intégrale, chez WarnerMusic
Pierre Barouh, auteur compositeur interprète et découvreur de talents, s'est éteint hier à Paris à l'âge de 82 ans. Il vivait une partie de l'année au Boupère, en Vendée, où nous nous sommes rencontrés plusieurs fois lors de manifestations officielles ou chez lui à La Morvient (étrange nom que ce mot aujourd'hui!) près du Lay. On s'était aussi rencontré au Printemps du Livre à Montaigu ou à la Maison de la Vie Rurale à La Flocellière.
On le connait surtout pour son duo avec Nicole Croisille: "Un homme et une femme", chanson du film de Claude Lelouch, et pour "La bicyclette", chanson écrite pour Yves Montand... l'une et l'autre avec Francis Lai comme compositeur. Personnellement, j'aime beaucoup "Le pollen", chanson qui a été le générique d'une émission de Jean-Louis Foulquier sur France Inter dans les années 80: "Y'a de la chanson dans l'air". Si l'on entend et apprécie aujourd'hui Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Maurane, David McNeil, Allain Leprest... c'est grâce à lui et son label Saravah créé en 1968 et géré aujourd'hui par son fils Matthieu.
Pierre était un homme simple qui savait partager la vie des gens de sa commune, qui travaillait aussi avec les artistes locaux dans cette Vendée où il a vécu caché pendant la guerre. Merci Pierre pour tout cela et pour ton talent qui ne faisait pas de bruit mais qui marquera la chanson française et tes amis.