C'est l'été et la musique

C'est l'été. Il y a dix-neuf j'étais ordonné prêtre. Que le temps passe vite! Neuf ans dans un endroit, dix ans dans un autre... ainsi va la vie, ainsi va la musique...

C'est l'été et ce soir la fête de la musique. Faites de la musique! Mais quelle musique? Beaucoup de bruits comme tous les ans. Il faut vraiment chercher pour trouver quelque chose qui plaise aux oreilles et au coeur! Je ne suis pas persuadé que la musique adoucit toujours les moeurs. Elle sert parfois de défouloir. Ce que j'aime à la fête de la musique, ce sont les chorales, les fanfares, le bal musette... bref tout ce qui est populaire, met de l'ambiance et amuse les gens, autant ceux qui sont dedans que ceux qui regardent et écoutent. J'aime bien aussi écouter l'auteur-compositeur du coin ou un orchestre de variétés qui ressort quelques tubes des années 60. Ah les yé-yé!

C'est l'été. Entre le foot et la musique, je choisis la musique, mais vais-je ressortir mes flûtes et me remettre devant un clavier? Il y a si longtemps que je n'ai pas pratiqué! A une époque, j'ai choisi la poésie à la musique... mais je suis resté mélomane. 

Il me vient en tête ce poème de Verlaine mis en musique par Léo Ferré (chanté aussi par les Rita Mitsouko):

Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !

La voix vous fut connue (et chère ?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,

Et dans les longs plis de son voile,
Qui palpite aux brises d'automne.
Cache et montre au coeur qui s'étonne
La vérité comme une étoile.

Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue.

Elle parle aussi de la gloire
D'être simple sans plus attendre,
Et de noces d'or et du tendre
Bonheur d'une paix sans victoire.

Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n'est meilleur à l'âme
Que de faire une âme moins triste !

Elle est en peine et de passage,
L'âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Ecoutez la chanson bien sage.