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03/09/2007

Démarrage à sec

5bdd96e2718cfbe9217ae567f71759f6.jpgCette rentrée ressemble à un lent cortège de chaussettes mouillées. Il a tellement plu cet été que le vacancier a rétréci en séchant. Il tient tout entier dans le tiroir d'un bureau, même en ouvrant son parapluie. Abandonnées à la hâte au début des congés, ses tenues de ville ne sont plus à ta taille: sa tête émincée flotte au-dessus du noeud de cravatte. Il a tant fondu qu'il s'enrhume dans son costume et son bleu de travail, à cause des courants d'air. Quand un collègue remue des épaules pour saluer, on a l'impression de voir frémir un portemanteau. Blanc comme un linge, il raconte ses souvenirs en ronchonnant. On pourrait croire qu'il a séjourné dans une laverie automatique. Il avait dressé son lit de camp devant l'essoreuse. La pluie crépitait sur les parapluies qui battaient des ailes comme des chauves-souris. Le soir, il se promenait le long des flaques d'eau. Cet été, l'homme a découvert qu'il n'était pas étanche.

Billet de Pascal Paillardet dans La Vie de cette semaine.

 

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