15/03/2008
Rameaux
Voici que s'ouvrent pour le Roi
les portes de la ville ;
pourquoi fermerez-vous sur moi
la pierre du tombeau,
dans le jardin ?
Je viens, monté sur un ânon,
en signe de ma gloire ;
pourquoi me ferez-vous sortir
au rang des malfaiteurs
et des maudits ?
Vos rues se drapent de manteaux
jetés sur mon passage ;
pourquoi souillerez-vous
mon corps de pourpre
et de crachats ?
Vos mains me tendent les rameaux
pour l'heure du triomphe ;
pourquoi blesserez-vous mon front
de ronce et de roseau
en vous moquant ?
Les sourds entendent les muets
bénir le Fils de l'homme ;
pourquoi hurlerez-vous si fort :
« A mort ! Crucifie-le,
Crucifie-le » ?
Je vois que dansent les boîteux
le long de mon cortège ;
pourquoi vouloir percer des clous
les mains qui ont pitié,
pitié de vous ?
Vos yeux guéris d'aveugles-nés
contemplent la victoire,
pourquoi m'ouvrirez-vous le cœur
sur l'arbre de la croix,
comme un agneau ?
Didier Rimaud
21:59 Publié dans Actualités, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
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