07/11/2008
Une espérance
Amérique : une grande espérance
Qui donc est celui-là qui, tout à coup, surgit et bouleverse le monde entier ? Car l'émotion est partout, faite d'admiration pour la performance et l'élégance du personnage, faite aussi d'espérance dans le changement du cours des choses en Amérique. « L'Afrique a donné un de ses fils à l'Amérique »,déclare un président africain. Le Kenya décrète un jour de congé en l'honneur de celui qui en est issu. « C'est une ouverture formidable, dit ce chauffeur de taxi noir, pour tous ceux qui se sentent quelque peu mis de côté... »
Nous ne connaissons pas encore les capacités de cet homme à gouverner la première puissance mondiale qui rencontre, en ce moment, tant de problèmes et d'oppositions. Cependant, nous savons déjà ce qui le motive : « Si un enfant de Chicago ne sait pas lire, je me sens concerné », a-t-il déclaré un jour.
Il se demande comment lutter efficacement contre la pauvreté et travaille alors à l'aide sociale dans un quartier de Chicago. Pour être plus efficace, il reprend ses études et devient diplômé d'une grande université. Il aurait pu choisir une carrière, par exemple, à la Cour suprême. Au lieu de cela, il se lance à nouveau dans le social, et, pour agir et réaliser davantage, il passe à la politique. Ce qu'il veut ? Aider les plus fragiles, restaurer le lien social, sans exclusive ni a priori. « Chaque enfant est mon enfant », dit-il encore.
C'est cela, sans doute, que les électeurs américains ont ressenti. Ils ont cru à l'authenticité de son désir et de son engagement. C'est ce qui a provoqué cette vague venue des profondeurs et manifestée, non seulement par les votes, mais auparavant par des millions de petits dons pour l'aider dans sa campagne.
Une leçon de démocratie
Mais, au-delà de l'Amérique, « il ne faut pas oublier le monde qui nous entoure »,dit-il encore. Et il affirme : « Nous changerons le cours del'Histoire. Nous referons le monde ! » Quelle audace ! Mais, il sait qu'il va rencontrer de solides oppositions, que son chemin sera pavé d'embûches. Il prévient que son gouvernement ne pourra pas tout faire, qu'un seul mandat n'y suffira sans doute pas. Mais il a confiance dans l'Amérique : « Que chaque Américain ne travaille pas seulement pour lui-même, mais aussi pour les autres ! ».
C'est une énorme charge qui se trouve placée sur les épaules de cet homme inconnu hors d'Amérique, jusqu'à ces derniers mois. Inconnu autant que l'était Karol Wojtyla, au jour de son élection comme pape, stupéfiant lui aussi le monde entier.
Par son fair-play et l'annonce de son soutien au nouveau futur Président, John McCain, concurrent malheureux, a donné, lui aussi, au monde une leçon de démocratie dont beaucoup devraient bien s'inspirer.
Face à tellement d'attentes contradictoires, et malgré ces nombreux soutiens, comment Barack Obama pourra-t-il éviter de décevoir ? C'est une question. Mais la principale question est de savoir si, à la fin de son mandat, le monde se trouvera dans un meilleur état. Il faut bien le reconnaître, l'Amérique de ces derniers temps a créé de dangereuses et fortes tensions qui lui ont fait perdre beaucoup de sympathies.
Barack Obama peut réunir les Américains dans la mesure où ils sont divisés. Il peut aussi, et cen'est pas le moindre, réconcilier l'Amérique et le monde dans un univers que la plus puissante nation de la planète devrait contribuer à rendre plus pacifique.
Nous ne connaissons pas encore les capacités de cet homme à gouverner la première puissance mondiale qui rencontre, en ce moment, tant de problèmes et d'oppositions. Cependant, nous savons déjà ce qui le motive : « Si un enfant de Chicago ne sait pas lire, je me sens concerné », a-t-il déclaré un jour.
Il se demande comment lutter efficacement contre la pauvreté et travaille alors à l'aide sociale dans un quartier de Chicago. Pour être plus efficace, il reprend ses études et devient diplômé d'une grande université. Il aurait pu choisir une carrière, par exemple, à la Cour suprême. Au lieu de cela, il se lance à nouveau dans le social, et, pour agir et réaliser davantage, il passe à la politique. Ce qu'il veut ? Aider les plus fragiles, restaurer le lien social, sans exclusive ni a priori. « Chaque enfant est mon enfant », dit-il encore.
C'est cela, sans doute, que les électeurs américains ont ressenti. Ils ont cru à l'authenticité de son désir et de son engagement. C'est ce qui a provoqué cette vague venue des profondeurs et manifestée, non seulement par les votes, mais auparavant par des millions de petits dons pour l'aider dans sa campagne.
Une leçon de démocratie
Mais, au-delà de l'Amérique, « il ne faut pas oublier le monde qui nous entoure »,dit-il encore. Et il affirme : « Nous changerons le cours del'Histoire. Nous referons le monde ! » Quelle audace ! Mais, il sait qu'il va rencontrer de solides oppositions, que son chemin sera pavé d'embûches. Il prévient que son gouvernement ne pourra pas tout faire, qu'un seul mandat n'y suffira sans doute pas. Mais il a confiance dans l'Amérique : « Que chaque Américain ne travaille pas seulement pour lui-même, mais aussi pour les autres ! ».
C'est une énorme charge qui se trouve placée sur les épaules de cet homme inconnu hors d'Amérique, jusqu'à ces derniers mois. Inconnu autant que l'était Karol Wojtyla, au jour de son élection comme pape, stupéfiant lui aussi le monde entier.
Par son fair-play et l'annonce de son soutien au nouveau futur Président, John McCain, concurrent malheureux, a donné, lui aussi, au monde une leçon de démocratie dont beaucoup devraient bien s'inspirer.
Face à tellement d'attentes contradictoires, et malgré ces nombreux soutiens, comment Barack Obama pourra-t-il éviter de décevoir ? C'est une question. Mais la principale question est de savoir si, à la fin de son mandat, le monde se trouvera dans un meilleur état. Il faut bien le reconnaître, l'Amérique de ces derniers temps a créé de dangereuses et fortes tensions qui lui ont fait perdre beaucoup de sympathies.
Barack Obama peut réunir les Américains dans la mesure où ils sont divisés. Il peut aussi, et cen'est pas le moindre, réconcilier l'Amérique et le monde dans un univers que la plus puissante nation de la planète devrait contribuer à rendre plus pacifique.
François Régis Hutin
Edito du Ouest-France du 06 novembre 08
08:00 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0)
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