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11/12/2009

Humeurs

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Au cinéma, l’autre soir, avant le film, j’ai vu une publicité qui m’a plus qu’accablé : totalement déprimé. On voit d’abord un bébé hagard, emprisonné derrière les barreaux de son parc. Puis une petite fille martyre, coincée sous le harnachement de son siège de voiture. Et enfin des adultes sinistres, soumis aux contraintes de la vie quotidienne dans les transports en commun, au travail, partout. Sur ces images stressantes, une voix off nous dit que nous rêvons de respirons, de souffler, d’accéder à la vraie liberté, loin de tout ce qui opprime. Et que nous avons bien raison. Monte alors une musique emphatique, sur des visages souriants, des corps glorieux, des espaces grandioses. Ah qu’elle est belle la vie, quand on est enfin libre, quand on a secoué les chaînes de la routine ! On est ému, on est prêt à souscrire à cet hymne au bonheur. Mais au fait, c’est une pub pour quoi ? Pour un poste de télé ultralarge, aux bords ultrafins. Le bonheur, l’épanouissement, la liberté, c’est un poste de télé. Dites, qu’avons-nous fait pour mériter ça ? Sommes-nous vraiment tombés si bas ?

 

 

Alain Rémond, le billet dans La Croix du 7 décembre 2009.

 

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