28/05/2010
La beauté
Tard je t’ai aimée, ô beauté
Tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée !
Mais quoi ! Tu étais au-dedans de moi, et j’étais, moi au-dehors de moi-même !
Et c’est au dehors que je te cherchais ;
je me ruais, dans ma laideur, sur la grâce de tes créatures.
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi.
Tu m’as appelé, et ton cri a forcé ma surdité ;
tu as brillé, et ton éclat a chassé ma cécité ;
tu as exhalé ton parfum, je l’ai respiré, et voici que pour toi je soupire
je t’ai goûtée et j’ai faim de toi, soif de toi ;
tu m’as touché, et je brûle d’ardeur pour la paix que tu donnes.
(Saint Augustin, Les Confessions)
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