23/06/2010
Enfance
L’enfant grandit.
Il grandit comme grandissent les enfants :
Comme un arbre plongeant les racines de ses bras dans la terre maternelle,
puisant sa nourriture dans les sous-bois d’une parole,
élevant les branches de Ses pensées dans la lumière du dehors.
L’enfance est ce qui nourrit sa vie.
Qu’est-ce qui nourrit l’enfance ?
Les parents et l’entourage, les lieux, la magie des lieux…
Et Dieu pour le reste qui est presque tout.
Moins le Dieu de la Bible, un Dieu jardinier, un Dieu bâtisseur,
que le Dieu imprévoyant des pluies d’été et des premiers chagrins.
Le Dieu braconnier du temps qui passe.
Ce Dieu-là est la première rencontre de la vie, avant l’autre, bien avant l’autre.
C’est le même en plus vrai, en plus proche.
On peut négocier avec le Dieu de la Bible.
On peut faire des affaires avec lui,
engager des pourparlers, rompre et reprendre,
On peut même lutter avec lui en pariant sur sa faiblesse.
Mais avec le Dieu nourricier de l’enfance, on ne peut rien.
Il est la part non maîtrisée de l’enfance,
la part décidée de l’éducation,
et c’est la part de l’infini.
Il n’y a pas à croire en lui .
Croire c’est donner son cœur.
Ce Dieu des heures simples a pris le cœur de l’enfant au berceau .
Christian Bobin
15:00 Publié dans Réflexions spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0)
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