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07/12/2010

La paix par mon bien-aimé

 

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Par une nuit profonde,

Etant pleine d'angoisse et enflammée d'amour,

Oh ! l'heureux sort !

Je suis sortie sans être vue

Tandis que ma demeure était déjà en paix.

J'étais dans les ténèbres
et en sûreté,

Quand je sortis déguisée par l'escalier secret,

Oh ! l'heureux sort !

J'était dans les ténèbres et en cachette,

Tandis que ma demeure était en paix.

Dans cette heureuse nuit

Je me tenais dans le secret ; nul ne me voyait.

Et je n'apercevais rien

Pour me guider que la lumière

Qui brûlait dans mon coeur.

Elle me guidait plus sûrement

Que la lumière du midi

Au but où m'attendait

Celui que j'aimais

Là où nul autre ne le voyait.

O nuit qui m'avait guidée !

O nuit plus aimable que l'aurore !

O nuit qui avez uni

L'Aimé avec sa Bien-Aimée

Qui a été transformée en Lui !

Sur mon sein orné de fleurs

Que je gardais tout entier pour lui seul,

Il resta endormi

Et moi je le caressais,

D'un éventail de cèdre je le rafraîchissais.

Quand le souffle provenant du fort

Soulevait déjà sa chevelure

De sa douce main

Posée sur mon cou il me blessait

Et tous mes sens furent suspendus.

Je restai là et m'oubliai

Le visage penché sur le Bien-Aimé.

Tout cessa pour moi, et je m'abandonnai à lui

Je lui confiai tous mes soucis

Et m'oubliai au milieu des lis.


Saint Jean de la Croix

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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