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01/04/2011

Propos sur la poésie

impression soleil levant.jpgLa poésie n’est pas faite que de mots, mais de la voix qui ne s’entend pas, sinon par cette inflexion inimitable, cette durée propre qui façonnent la parole autour du silence à l’intérieur, comme le cœur vaste au centre du corps, l’enveloppe plus transparente que jamais. Croire que le réel ne s’arrête pas à ce qu’il montre, croire qu’une lueur se lève au-delà des apparences immédiates, un jour qui ne se dévoile qu’en traversant les choses, en y ouvrant des chemins intérieurs : la poésie est aussi un acte de foi. Parce que la vie est mouvement, le sentiment de la présence naît de ce qui nous échappe. Toute la substance de l’éternel tient dans la fuite, l’impondérable, l’éphémère. Aussi la poésie commence-t-elle quand les mots défaillent pour ainsi dire, s’ouvrant comme des fruits mûrs, dégageant quelque chose entre matière et lumière, esprit né de la chair, chair de l’esprit ou chair traversée, parcourue d’une clarté d’âme, mais dans l’instant seul du poème, pour nous échapper aussitôt et se refermer sur des réalités plus étroites et plus durables.

Philippe Mac Leod dans « Sens et beauté » éd Ad Solem  p74

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