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30/06/2011

J'appelle poésie

intériorité.jpgJ'appelle poésie tout langage de la transparence, la clarté du coeur profond, ces moments déchirants où l'intériorité la plus secrète déborde l'homme visible, où l'homme tout entier devient présence qui palpite en lui.

Ph.MacLeod dans "Sens et beauté"

29/06/2011

Je reviendrai

Saint-Preux: Je reviendrai (d'après 'Le revenant' de Charles Baudelaire)

Extrait de "Samara" - 1976 - Non édité en CD en France

28/06/2011

L'orage

orage.jpg

Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.

Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.

Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.

Emile Verhaeren

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

27/06/2011

Le miroir

miroir.jpgJamais vous ne pourrez vous voir vous-même dans un miroir. Un miroir peut être utile à votre toilette, voire indispensable, mais ce n'est pas dans un miroir que vous trouverez la révélation de vous-même. Vous ne pouvez pas vous regarder priant dans un miroir, vous ne pouvez pas vous voir comprenant dans un miroir. Votre vie profonde, celle par laquelle vous vous transformez vous-même est une vie qui s'accomplit dans un regard vers l'autre. Dès que le regard revient vers soi, tout l'émerveillement reflue et devient impossible. Quand on s'émerveille, c'est qu'on ne se regarde pas. Quand on prie, c'est qu'on est tourné ver un Autre; quand on aime vraiment, c'est qu'on est enraciné dans l'intimité d'un être aimé. Il est donc impossible de se voir dans un miroir autrement que comme une caricature, si l'on prétendait y trouver son secret ....

Maurice Zundel

26/06/2011

Fête Dieu

pain-vin.jpg

Pourquoi tant d'importance à cette Pâque Juive
Que tu prends si grand soin à faire préparer,
Sinon pour désigner l'épreuve décisive
De ton Heure prochaine, et nous la partager ?...

Nous pouvons apprécier avec quelle maîtrise
Tu marches vers ta mort quand, menacé, proscrit,
A deux disciples sûrs les signes tu précises
Pour en ville trouver l'endroit que tu choisis...

Ruse d'homme traqué, ou regard de prophète
Qui nous décrit le lieu d'un tout nouveau festin
Puisque tu viens offrir le menu de la fête :
Notre Pâque, c'est toi quand sonne ton destin ?...

Seuls comptent désormais ces trois ou quatre gestes
Dont tu changes le sens : prendre et bénir le pain,
Le rompre et partager, quand ta Parole atteste
Qu'il s'agit de ton corps remis entre nos mains...

Ainsi nous donnes-tu ton existence même
Dans toute son ampleur, jusqu'au dernier moment
Où, plongé dans la nuit, tu reçois ton baptême,
Menant le plan de Dieu à son achèvement...

Si nous voulons entrer dans cette plénitude,
La coupe de ton sang qu'ensemble nous buvons,
Nous apprend dans l'amour à vivre l'attitude
Qui révèle de Dieu le suprême abandon...
P. Hamain

00:04 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

25/06/2011

La parabole des nombrils

Ca me tracasse beaucoup, dit Dieu, cette manie qu’ils ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres.

J’ai fait les nombrils sans trop y penser, dit Dieu, comme un tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un noeud, comme ça, pour que ça tienne, à un endroit qui ne paraît pas trop... J’étais trop content d’avoir fini !

nombrils_du_monde_14.jpgL’important, pour moi, c’était que ça tienne.

Et, d’habitude, ils tiennent bon, mes nombrils, dit Dieu, mais ce que je n’avais pas prévu, ce qui n’est pas loin d’être un mystère, même pour moi, dit Dieu, c’est l’importance qu’ils accordent à ce dernier petit noeud, intime et bien caché.

Oui, de toute ma création, dit Dieu, ce qui m’étonne et que je n’avais pas prévu, c’est tout le temps qu’ils mettent, dès que ça va un peu mal, à la moindre contrariété, tout le temps qu’ils mettent à se regarder le nombril, au lieu de regardre les autres, au lieu de voir les problèmes des autres.

Vous comprenez, dit Dieu, j’hésite, je me suis peut-être trompé ?

Mais, si c’était à recommencer, si je pouvais faire un rappel général, comme les grandes compagnies de voitures, si ce n’était pas trop de tout recommencer, dit Dieu, je le leur placerais en plein milieu du front.

Comme cela, dit Dieu, au moins ils seraient bien obligés de regarder le nombril des autres.

(à la manière de Péguy)