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12/10/2011

Premier roman

Du temps qu'on existait

Marien Defalvard

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Un premier roman, mélancolique
comme un mois de novembre qui ne finirait jamais.

Du temps qu'on existait, le premier roman de Marien Defalvard, affectionne le souvenir et la contemplation, la mélancolie des stations balnéaires et la lumière sucrée des journées estivales. L'auteur avance d'abord des noms de lieux - Coucy-le-Château, Sacierges, Bouloire - avec quelque chose de proustien, qui peut agacer mais retient l'attention. Puis, commence l'histoire d'un homme, toujours entre deux maisons, dont l'existence est une valse-hésitation.

De 1960 à 2009, le narrateur ne cherche qu'à hiberner, passer à côté de tout, en particulier de la mort. Enfance succulente à Sacierges, dans une demeure très « Grand Meaulnes », adolescence crispée à Paris, puis à Strasbourg, fin des années 1970... Il contemple sa vie de loin, citant Rousseau pour mieux retrouver, dans Les Rêveries du promeneur solitaire, des pensées fraternelles : « Je suis sur terre comme sur une planète étrangère d'où je serais tombé de celle que j'habitais. » Il découvre l'amour avec « un jeune homme normal » qui tente de l'initier à la religion, aux caresses et à la mayonnaise. Puis, c'est l'éternel retour aux années sans nuances, avec l'impression que le mois de novembre n'en finit jamais...

Dandy proustien, décadent à la Huysmans, Marien Defalvard aime les arbres noirs à l'aube, les parcs surannés, les vieux livres oubliés dans des placards. Du temps qu'on existait est un roman plein d'arrogance, débordant de joliesses et de sentiments touffus. Parfois insupportable, souvent audacieux, ce livre est plein d'entêtements furieux et de mélancolie. Tantôt clairvoyant, tantôt emphatique, Marien Defalvard intrigue, tel un ovni tout droit venu de la planète romantique. Son roman est triste comme un chagrin d'enfant ou un regret d'adulte au moment de faire les comptes : « Je savais désormais que c'était ça la vie, cette longueur bizarre et courte, ces moments oubliés, ces journées dans le vide, ces histoires qu'on entend et qu'on ne retient pas... C'était ne plus se souvenir de grand-chose et c'était rassurant d'oublier, on avait l'impression d'avoir duré longtemps, l'existence acquérait quelque chose d'infini, de mystérieux, de profond : on avait vécu. »

Encore un détail : Marien Defalvard a tout juste 19 ans.

| Ed. Grasset | 370 p., 20,50 EUR. (En librairie le 1er septembre.)

Christine Ferniot
Telerama n° 3215 - 27 août 2011
Un roman que je vais risquer à lire.

Commentaires

J'hesitais à l'acheter en fonction du peu de critique que j'en avais à ce jour
Je vais peut-être moi aussi risquer à lire ce roman

Par contre j'ai devoré le dernier livre de d'Eric-Emmanuel Schmitt "La Femme au miroir" 3 femmes - 3 époques - 3 sensibilités - une merveille de litterature propre à E-E Schmitt - dans quelque temps je le reprendrai pour savourer toutes les subtilités comme à chaque fois que je lis un livre passionnant d'un trait

Martine

Écrit par : Martine | 12/10/2011

Les livres d'Eric-Emmanuel Schmitt se dévorent, en effet. Je n'ai pas lu son dernier, mais "L'Evangile selon Pilate", "L'enfant de Noë". J'ai vu au théâtre "Oscar et la dame en rose", et son film "Odette Toutlemonde" avec la ravissante Catherine Frot, toujours aussi géniale. Il me faudrait plusieurs vies pour lire tout ce que j'aimerais lire et voir tout ce que j'aimerais voir, sans oublier écrire tout ce que je voudrais écrire!

Écrit par : thierry | 12/10/2011

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