25/11/2012
Un poète parmi nous (1ère partie)
Un poète parmi nous
La Boulite (association pour la sauvegarde du patrimoine de La Flocellière (Vendée) est allée à la rencontre de Thierry Piet, notre curé. Depuis son enfance, il aime lire et écrire. Il participe à un atelier d’écriture et a publié de nombreux recueils de poèmes.
La Boulite : Quand as-tu commencé à écrire des poèmes ?
Thierry : Au collège, en 5ème exactement. C’est venu par les cours de français. Il y avait un concours de poèmes pour la fête des mères. Je ne sais plus qui organisait ça, c’était plus large que le collège, j’avais écrit un sonnet et puis j’ai eu un prix. Je me suis dit pourquoi pas continuer à écrire. Ensuite, il y a eu une période, fin du collège début du lycée, où je m’amusais à écrire des textes de chansons françaises sur des chansons anglaises de l’époque. Je faisais (avec d’autres d’ailleurs) des traductions ou plutôt des adaptations. J’ai fait ensuite de la musique pour écrire mes propres textes de plus en plus personnels.
La Boulite : Tes sujets d’inspiration, c’est varié ?
Thierry : J’ai écrit toutes sortes de choses par le passé, mais aujourd’hui, je travaille plus par projets que par inspiration. L’inspiration, c’est une chose mais il y a aussi le travail que j’appelle la transpiration, tout le travail sur l’écriture. C’est peut-être un don d’écrire, mais c’est aussi un travail.
La Boulite : Comme un écrivain qui s’astreint à remplir la page blanche…
Thierry : C’est ça exactement. Comme un écrivain ou un pianiste qui prépare un concert : il travaille ses gammes pendant des heures sinon le soir du concert, il n’est pas bon. Le poète, c’est pareil, il y a des techniques d’écriture. L’écriture, ça s’apprend y compris l’écriture poétique ; .même s’il y a une facilité d’inventer, il y a un travail par derrière qui nourrit tout ça.
La Boulite : Est-ce un travail solitaire ou bien est-ce que tu as aussi travaillé avec d’autres poètes, y a-t-il des rencontres entre écrivains ?
Thierry : Depuis de nombreuses années, je participe à un atelier d’écriture mensuel. On est six et tous les mois, pendant trois heures, on écrit avec des consignes d’écriture que l’un d’entre nous a préparées. Ça m’aide beaucoup dans l’écriture. Toutes sortes d’écritures d’ailleurs, pas uniquement l’écriture poétique. J’ai découvert dans ces ateliers que j’avais aussi à progresser au niveau du récit, des dialogues… Aujourd’hui, quand j’écris des récits, il y a des choses qui viennent toutes seules : il suffit de tirer sur un fil et toutes les techniques viennent servir ce qu’on veut écrire.
La Boulite : Tu n’as pas chaque jour des moments d’écriture ?
Thierry : Non, je ne prends pas le temps ou alors il faudrait que je me lève plus tôt (rire). Beaucoup d’écrivains travaillent tôt le matin, entre six et huit heures. Je n’ai pas ce courage-là ! Quand c’est de la poésie, c’est des moments furtifs, des petites choses qu’on écrit. Ecrire un poème, c’est avoir du matériau sous la main pour le reprendre plus tard. Tandis que pour écrire des récits (j’ai fait l’expérience l’été dernier, j’ai écrit en trois semaines vingt-six récits qui ont trait à mon enfance), il faut vraiment prendre le temps d’écrire parce qu’on ne peut pas écrire un petit bout par-ci, un petit bout par-là ; c’est des heures de travail à la suite. Je m’étais donné comme objectif de faire ça cet été parce j’avais du temps et que si je ne le faisais pas, je ne le ferais jamais. Ecrire un récit ou à plus forte raison un roman, c’est un autre travail. Mais là, pour l’instant, je n’ai pas envie, pas l’idée d’écrire des romans. Mais parfois, on est surpris par l’urgence d’écrire dans un autre genre.
Quand je dis que je n’écris pas tous les jours, c’est faux .parce que ça dépend ce qu’on met sous le mot écriture. Pour mon « travail » de prêtre, j’ai besoin d’écrire, ne serait-ce qu’une homélie du dimanche (même s’il y a une part d’improvisation), les articles du bulletin, des circulaires… il y a de l’écriture tous les jours, dans des genres tout à fait différents. Mais pour l’écriture littéraire, ce n’est pas tous les jours, par manque de temps. La lecture aussi, car on n’écrit pas si on ne lit pas.
dans l'Echo do doué n°45 Novembre 2012 consacré aux artistes flocéens.
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