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15/06/2014

Incandescence

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Quelle parole tenir

Qui tienne vivant

Et perce l’épaisseur de la mort ?

Quel verbe de chair

Peut soulever la lourde torpeur

Des vivants sans vie,

Réveiller la lumière enfouie ?

Tâche impossible -

Mais la Parole

Venue d’En-Haut

Saigne au cœur blessé -

Le désir

Au dire d’amour renoncé

- Suprême dévoilement -

Ouvre à la conversation verticale !

 

Eric de Rus, Vivre en incandescence, Ad Solem, 2013

 

 

La poésie semble être une façon d’approcher une présence invisible, insaisissable : la poésie est une voie privilégiée pour s’ouvrir à la spiritualité ?

 

Eric de Rus: La poésie est le corps d’une expérience spirituelle. Elle témoigne d’une possibilité autre de percevoir la réalité. Nous croyons à tort que la réalité est une sorte de bloc monolithique dont nous pouvons faire le tour avec nos cinq sens. En vérité il y a de multiples manières de percevoir ce que nous nommons « réalité ». Un paysage, un sourire, un son, peuvent produire en nous des résonances qui varient à l’infini et qui sont d’une richesse inouïe. S’il en est ainsi c’est parce que les êtres et les choses, en passant par l’intériorité du cœur humain, se transforment et acquièrent une densité et une épaisseur de présence chargée d’impressions, de sensations. Percevoir avec le cœur équivaut à un processus de décantation où cette présence invisible est enfin libérée et célébrée par la voix humaine. La poésie est cette voix tissée de mots, de signes qui sont comme autant de mondes symboliques inépuisables. Je pense qu’il n’y aurait pas de poésie si le poète ne se sentait pas précédé par une densité de présence le plus souvent recouverte sous les décombres d’un regard hélas habitué, blasé. Pour moi cette présence qui filtre de manière si ténue à travers tout est comme l’effluve d’une Source cachée jamais atteinte, toujours désirée, et qui suscite la parole poétique.

Source

 

 

 

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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