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02/01/2016

Nostalgie

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Tu es là pour peu de temps encore et je ne pourrai te retenir.
Alors je t’écris un mot et tu l’emporteras.

La nappe étincelle, on dirait un linceul,
et devant mon assiette je suis seul.

Dans mes huitres réveillonne la mer de Cancale.
Le civet de chevreuil est une mare au diable
dans sa forêt de champignons.

Tu es là, tu ne dis rien.
Je regarde la table, tu tournes le dos.
sur elle s’émiettent les souvenirs
tandis que les doigts de Thomas Enhco
jettent des petits cailloux blancs
sur un chemin de jazz.

Sur ma serviette en papier
J’écris pour toi Nostalgie
mais le mot disparait
dans le buvard blanc aux étoiles grises.

La bûche glacée flambe et fond comme font
Blanche-Neige ou Cendrillon
quand arrive et tombe la nuit.

Et toi aussi tu t’en vas,
et toi déjà tu es partie.
Impossible pour moi de te retenir.
Tu as pris la dernière bulle de Champagne
et tu t’es envolée.

Tu deviens la belle absente,
la dernière feuille tombée du calendrier,
la minute de silence avant les douze coups de minuit,
le froissement de dentelle derrière la porte refermée.

Le piano s’endort sur Feathers.
Je couche ma plume dans son écrin nacré.
Le feu a froid sous le manteau de la cheminée.

Reste le silence…
et un peu de chocolat à la menthe…

TP

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Délicieux poème d'un chef étoilé !...

Écrit par : Martine | 02/01/2016

Il y a plusieurs interprétations à la lecture de ce beau poème fait d'émotions retenues et de fatalisme!

Écrit par : alezandro | 03/01/2016

Les commentaires sont fermés.