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02/01/2017

La pesanteur et la grâce

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Vivre c'est la plus haute et difficile tâche.

L’apôtre Paul invite « à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, attendant que se réalise la bienheureuse espérance ». Contentez-vous de ça, pour le reste on verra bien… On est loin du chant des anges. On dirait que l’Apôtre lui-même a déjà perdu de vue la grâce et le salut, se repliant prudemment de l’universel au petit moi.

Paul sait évidemment ce qu’il écrit. Il veut sans doute éviter que l’on ne se perde dans les fantasmagories, dans les fantaisies ou – pire – dans les bondieuseries et autres niaiseries. « Vivre » ? C’est après tout la plus haute et la plus difficile tâche, et celle qui en même temps est échue à chacun quelles que soient sa foi et sa force. Vivre non dans la nostalgie d’un régime idéalisé, mais dans l’intensité du « temps présent ». Vivre non dans l’attente d’un illusoire grand soir, mais dans le réel de la charité, le concret des pauvretés, la modestie de nos rituels. « Dans le temps présent », vivre « de manière raisonnable », agissant « avec justice et piété ». Vivre dans la lumière aperçue de la « bienheureuse espérance », en l’accueillant par ce « oui » qui la fait advenir. 

Besogneux et modeste ? Plus on y songe, plus on avance dans l’existence, plus on se dit que le chemin de toute humanité se trouve là. C’est l’attitude même de Marie, de la Visitation à la Nativité, durant l’enfance de Jésus, plus tard encore.   JP Denis extrait de l'éditorial de La Vie spécial Noël 2016

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