Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/07/2020

Quand à peine un nuage

ciel.jpg

Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;

Quand les couleuvres souples
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;

Aux fentes des murailles
Quand luisent les écailles
Et les yeux du lézard,
Et que les taupes fouillent
Les prés, où s’agenouillent
Les grands bœufs à l’écart,

Qu’il fait bon ne rien faire,
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;

Et suivre l’araignée,
De lumière baignée,
Allant au bout d’un fil
À la branche d’un chêne
Nouer la double chaîne
De son réseau subtil,

Ou le duvet qui flotte,
Et qu’un souffle ballotte
Comme un grand ouragan,
Et la fourmi qui passe
Dans l’herbe, et se ramasse
Des vivres pour un an,

Le papillon frivole,
Qui de fleurs en fleurs vole
Tel qu’un page galant,
Le puceron qui grimpe
À l’odorant olympe
D’un brin d’herbe tremblant ;

Et puis s’écouter vivre,
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé,

Et battre la campagne,
Et bâtir en Espagne
De magiques châteaux,
Créer un nouveau monde
Et jeter à la ronde
Pittoresques coteaux,

Vastes amphithéâtres
De montagnes bleuâtres,
Mers aux lames d’azur,
Villes monumentales,
Splendeurs orientales,
Ciel éclatant et pur,

Jaillissantes cascades,
Lumineuses arcades
Du palais d’Obéron,
Gigantesques portiques,
Colonnades antiques,
Manoir de vieux baron

Avec sa châtelaine,
Qui regarde la plaine
Du sommet des donjons,
Avec son nain difforme,
Son pont-levis énorme,
Ses fossés pleins de joncs,

Et sa chapelle grise,
Dont l’hirondelle frise
Au printemps les vitraux,
Ses mille cheminées
De corbeaux couronnées,
Et ses larges créneaux,

Et sur les hallebardes
Et les dagues des gardes
Un éclair de soleil,
Et dans la forêt sombre
Lévriers eu grand nombre
Et joyeux appareil,

Chevaliers, damoiselles,
Beaux habits, riches selles
Et fringants palefrois,
Varlets qui sur la hanche
Ont un poignard au manche
Taillé comme une croix !

Voici le cerf rapide,
Et la meute intrépide !
Hallali, hallali !
Les cors bruyants résonnent,
Les pieds des chevaux tonnent,
Et le cerf affaibli

Sort de l’étang qu’il trouble ;
L’ardeur des chiens redouble :
Il chancelle, il s’abat.
Pauvre cerf ! son corps saigne,
La sueur à flots baigne
Son flanc meurtri qui bat ;

Son œil plein de sang roule
Une larme, qui coule
Sans toucher ses vainqueurs ;
Ses membres froids s’allongent ;
Et dans son col se plongent
Les couteaux des piqueurs.

Et lorsque de ce rêve
Qui jamais ne s’achève
Mon esprit est lassé,
J’écoute de la source
Arrêtée en sa course
Gémir le flot glacé,

Gazouiller la fauvette
Et chanter l’alouette
Au milieu d’un ciel pur ;
Puis je m’endors tranquille
Sous l’ondoyant asile
De quelque ombrage obscur.

Théophile Gautier, Premières Poésies

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

30/07/2020

Les yeux

Quelle est la différence entre yeux.jpg

les yeux  qui ont un regard

et les yeux qui n'en ont pas ?

Cette différence a un nom :

c'est la vie.

Amélie Nothomb

00:00 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)

29/07/2020

Avancer

Idir: Avancer (en duo avec Grand corps malade) 2018

28/07/2020

Vivre avec l'écriture

eternité cheng.jpg

Au XVIIème siècle, à la fin de la dynastie Ming – époque de bouillonnement et de bouleversement, où l’Occident même était présent avec la venue des premiers missionnaires jésuites en Chine –, dans un monastère de haute montagne, un homme qui n’a pas encore prononcé ses vœux se décide à quitter ce lieu de paix et de silence pour retrouver, trente ans plus tard, la seule femme qu’il ait jamais aimée.
Un roman d’envoûtement et de vérité, récit d’une passion – celle d’un Tristan et Iseult chinois, avec ses codes et ses interdits aussi précis que stricts – qui n’est pas seulement affaire de cœur et des sens, mais engage toute la dimension spirituelle de l’être, ouvrant sur le mystère de l’univers et le transfigurant.

Alors que je viens de terminer la lecture de ce magnifique roman "L'éternité n'est pas de trop" (Albin Michel - 2002) prêtée par une amie pour ce temps d'été, j'ai trouvé sur la toile ce témoignage de François Cheng qui dit humblement le lien très étroit entre la vie et l'écriture, lien que je partage entièrement.   TP

27/07/2020

Vacances

  • “La poésie c'est la raison en vacances, une possibilité de survivre dans ce monde voué au matérialisme.”
     
    De Laurent Terzieff / Extrait de l'interview du Figaroscope du 23 septembre 1998

00:00 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)

26/07/2020

Un saint chaque jour

Vierge-de-l-Annonciation-Vitrail-médiéval-St-Mary-s-Melton-Mowbray.jpg

Lot. Un couple de Caillac, près de Cahors, publie un recueil de citations des saints, pour tous les jours

Émanant de personnages illustres ou d'anonymes, ces citations de saints, recensées par un couple d'habitants de Caillac, s'égrènent telle une petite lumière en nos vies.

Les saints aident à éclairer nos pas. L’ouvrage de Jean et Lucienne Olivier-Delbarry, rend plus humain ces hommes et femmes qui nous semblent inaccessibles. Leurs citations prouvent que s’ils avaient la tête au ciel, les saints savaient garder les pieds sur terre.

Qui n’a pas feuilleté un dictionnaire de citations philosophiques, littéraires ou même politiques ? Et qui s’est penché sur un ouvrage de citations de saints ? La paix, la joie, l’espérance, la souffrance, la liberté, la misère, l’humilité, le silence sont les moteurs de notre vie. Ce sont ces thèmes qu’abordent Jean et Lucienne Olivier Delbarry. Après des années de recherches, ils donnent la parole à ceux qui nous ont précédés et qui sont aujourd’hui près de Dieu. Les saints, par leurs réflexions, nous aident à répondre aux questions que nous nous posons. Là où les saints passent, Dieu passe avec eux.

Depuis le Livre de la Sagesse en passant par saint Paul jusqu’au bienheureux Christian de Chergé et au pape saint Jean Paul II, beaucoup d’élus du Ciel sont ici répertoriés. L’auteur présente aussi les témoignages de chrétiens non reconnus saints par l’Église comme François Mauriac ou Georges Bernanos, de clercs de notre temps comme les Pères Carré et Chevillard. De contemporains comme le cardinal Sarah ou le pape François. Et même d’ illustres inconnus remplis de l’Évangile, comme Bernard Meynier, ce jeune lycéen décédé en 1978 d’un cancer à l’âge de 17 ans, qui implore Dieu dans sa souffrance : « Oh Seigneur ! Que ce monde est compliqué, alors que tu me demandes d’être simple ! Aide-moi à trouver cette simplicité afin de ne pas perdre la lumière ». Prière de supplication brève et directe qui interpelle chacun de nous face à la douleur.

Les saints, « des gens ordinaires »

Ils ont été des gens normaux, comme nous, des passionnés ou des contestataires, des mauvais- caractères ou des justes. Et leur normalité a été, comme nous, envahie de craintes et de doutes. Car, selon les mots du pape François, « la sainteté ne peut se concevoir sans inquiétudes » (janvier 2019). Pas des hommes et de femmes parfaits, loin de là ! Des rebelles, de grands rebelles mais restés des serviteurs assidus, à l’humanité généreuse, aux mots qui apaisent et réconfortent, gardant l’Évangile au cœur contre vents et marées. Des fous de Dieu.

Madeleine Delbrel (1904-1964) que l’ouvrage mentionne à plusieurs reprises, est de ceux-là. Née à Mussidan en Dordogne, elle deviendra assistante sociale en milieu ouvrier à Ivry-sur-Seine. Une âme bien de chez nous qui a foulé notre terre Lotoise. Son père, ouvrier aux Chemins de Fer, était originaire de Salviac. Et elle tiendra toujours à revendiquer ses origines paternelles du Quercy qu’elle a connu pendant son enfance. « Il y a des gens que Dieu prend et met à part », écrira-t-elle dans « Nous autres, gens de la rue ». « Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse et ne retire pas du monde. Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire. Des gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue. Nous, gens de la rue, croyons que ce monde de la rue où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté ». Le 26 janvier 2018, le pape François la reconnaîtra Vénérable. Des gens ordinaires, sur un chemin de sainteté.

Cet ouvrage s’adresse avant tout aux laïcs, « à toutes celles et tous ceux qui vivent une vie ordinaire et qui cherchent des repères pour leur vie spirituelle » précise l’auteur, dès les premières lignes. Rencontre avec Lucienne et Jean Olivier-Delbarry, auteurs de « La sainteté, projet de Dieu pour tous » paru en 2019. Ils habitent Caillac, près de Cahors.

La Vie Quercynoise et Actulot : Vous portez intérêt aux saints depuis longtemps ?

J O-D : La foi de mon épouse passe par la passion pour les saints. Elle a toujours cherché à mettre en valeur les saints de France soulignant leur diversité historique, géographique et sociologique. Et tous les deux, ensemble, nous avons tenu à les faire connaître autour de nous. Qui près de chez lui, ne connaît pas des rois et des bergères, des adolescents et des sages, des théologiens et des ermites, des intellectuels et des vagabonds qui ont donné leur vie pour Dieu ? Chacun peut leur rendre hommage dans un lieu de culte qui leur est dédié.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire un ouvrage sur ce thème ?

Le succès de l’exposition que nous avons présenté à Caillac en 2000 « Cent cinq saints de France », nous a encouragés à poursuivre nos recherches. Nous avons compris l’appétit de certains chrétiens pour ces témoins de Dieu et surtout nous avons ressenti un besoin de remettre à leur juste place ces humains trop souvent présentés comme inaccessibles. Aujourd’hui les saints rejoignent les humbles.

Ils ne semblent pas être à notre portée ?

Dieu est simple et bon et appelle par le baptême, tout être humain à la sainteté. Ce projet de Dieu s’adresse à tout homme, quel que soit son niveau intellectuel ou sa condition sociale, quel que soit le chemin qu’il emprunte même si ce dernier est sinueux ou tortueux. Dieu qui nous manifeste son amour par les saints, présente à chacun une voie à sa portée.

Comment les saints d’hier sont-ils toujours d’actualité ?

C’est Jean-Paul II qui disait : « Les saints sont des hommes d’aujourd’hui. Ils nous révèlent combien Dieu est proche de nous ». Prenons le cas de sainte Blandine, jeune esclave chrétienne martyrisée à Lyon au IIe siècle. Sa simplicité humaine, sa fragilité sociale, sa chétivité physique, son sens de l’entraide nous parlent toujours malgré le temps. Beaucoup d’entre nous peuvent s’y reconnaître. Nous pouvons donc nous appuyer sur elle pour parler à Dieu et se rapprocher de lui.

Les saints du Lot ne vous ont pas inspirés ?

Depuis Montgesty, près de Catus, Saint-Jean Gabriel Perboyre a osé devenir Chinois. Par sa foi, il est parti à l’autre bout du monde et a accepté de mourir par amour pour Dieu. C’est encore de nos jours, l’un des saints français les plus priés en Chine. Comment un fils d’agriculteur du Lot de 1835 a-t-il pu en arriver là ? L’humble sainte Germaine de Pibrac, pas loin de chez nous, non plus est un autre modèle de sainteté cachée.

À quels saints êtes-vous particulièrement sensibles ?

Par sa vocation de mise en valeur « des petits riens de chaque jour », Sainte Thérèse de Lisieux aide beaucoup de monde sur toute la terre. Grâce à elle, on comprend mieux ce que Dieu souhaite : la simplicité du quotidien dans la confiance. Pareille vie de saint éclaire et enrichit le projet de Dieu. Dieu se saisit de nous, pour mettre en lumière l’appel universel de la sainteté.

ANDRÉ DÉCUP

 

Pour commander l’ouvrage 
« La sainteté – projet de Dieu pour tous » Repères pour la vie spirituelle – Florilège de citations de Jean et Lucienne Olivier-Delbarry. (18 € frais de port inclus) 
On peut passer commande directement sur le site Amazon.fr ou prendre contact par tél. au 06 80 84 46 09 

 

SOURCE