07/11/2022
Close
Magnifique. Bouleversant. Poétique.
Un très beau film sur la quête d'identité à l'adolescence et sur le difficile deuil à vivre quand on perd un grand ami et que la souffrance n'arrive pas à s'exprimer. TP
Le cinéaste belge prodige, que l'on compare souvent à Xavier Dolan, revient avec un second film tout aussi touchant. Récompensé du Grand Prix au Festival de Cannes 2022, Close est la claque cinématographique de l'année. Amis d'enfance, Léo et Rémi sont deux jeunes adolescents de treize ans très proches. Leur complicité est si forte qu'il font absolument tout ensemble : ils partagent leurs secrets, dorment l'un à côté de l'autre, se soutiennent jour après jour…
Au collège, le duo est inséparable jusqu'au jour où, une jeune fille leur pose la question, “Êtes-vous ensemble ?”. Cette remarque, sans arrière pensée, bien que criant l'homophobie ordinaire, affecte profondément le jeune Léo. Le fait que ses camarades puissent envisager leur amitié comme quelque chose de sexuel provoque en lui un questionnement fort sur ses sentiments envers son ami et sa propre identité.
Est-ce seulement de l'amitié, ou un amour ambigu ? Nous n'en savons rien. Toujours est-il que le garçon décide de prendre ses distances, ce qui aura des conséquences dramatiques sur Rémi, mais aussi sur Léo.
La magnifique performance du duo
Après la recherche d'identité dans Girl, Lukas Dhont se penche cette fois sur la notion d'intimité entre deux garçons, le rejet et l'homophobie. Très personnel, ce long-métrage relate le début du chemin vers l'adolescence, souvent semé d'embûches via des questionnements sur la relation que l'on a au monde et sur la sexualité. Léo se protège du regard des autres, de peur d'être jugé et de se faire rejeter. Il essaie d'embrasser sa masculinité en traînant avec d'autres garçons, en jouant au hockey… Malgré tout, son sentiment de culpabilité envers son meilleur ami ne faiblit pas.
Pour incarner ce duo, Lukas Dhont a choisi deux jeunes acteurs brillants, Eden Dambrine (Léo) et Gustav De Waele (Rémi). En se glissant dans la peau de ces deux garçons sensibles, le tandem nous a offert une performance bouleversante. Bien qu'il soit indéniable que Léo demeure personnage central tout au long du film (la caméra qui le suit à chacun de ses mouvements peut en attester), une scène est particulièrement marquante et prouve l'excellence des jeunes comédiens : lorsqu'une bagarre éclate entre Léo et Rémi, ce dernier se sentant seul suite au rejet constant de son ami.
C'est finalement une sorte de plongée dans l'intimité du voyage introspectif d'un jeune homme vulnérable renfermé sur lui-même que nous offre Lukas Dhont avec Close. Lui, n'a pas peur de tomber dans le pathos, bien au contraire. Oubliez donc votre pudeur : il vous sera très difficile de contenir vos larmes.
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