Transmettre la vie

Le très beau témoignage de Ben Nevert, futur père.

Touchant!

Fait divers

"Papa vient de tuer maman".
Passée la sidération, deux enfants brisés vont devoir se débattre avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et réapprendre à vivre.
Philippe Besson s’empare d’un sujet de société qui ne cesse d’assombrir l’actualité : le féminicide. En romancier du sensible, il y apporte un éclairage singulier, adoptant le point de vue des enfants des mères tuées par leur conjoint, dont on ne parle que trop rarement. Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte la difficulté de vivre l’après, pour ces victimes invisibles.

Un roman qui tient en haleine, qui analyse bien toutes les répercutions vécues après un tel drame: des vies brisées... En bon psychologue, comme dans tous ces romans, Philippe Besson scrute et sculpte ces personnages pour nous dire qu'aucun fait n'est divers et qu'on a toujours à se soucier des uns et des autres afin d'éviter un irréparable qui tue les uns et culpabilise les autres.  TP

Mon crime

François Ozon: Mon crime (Wikipédia)

Une bonne détente avec une pléiade de bons acteurs. On ne s'ennuie pas. On est emmené dans un tourbillon délectable. Isabelle Huppert et Fabrice Lucchini sont époustouflants, Régis Laspalès et Dany Boon étonnants, Félix Lefebvre, découvert dans Eté 85, remarquable.

Dans la maison vide 10

Le monte-escalier

est une chaise électrique

un funiculaire

qui ne siffle plus en montant

 

le volet de la cuisine

une guillotine

pour couper court au jour

et imposer la nuit

 

le tic-tac de la pendule

un cœur qui bat à rebours

le tambour

de la dernière heure

 

où les mots vont mourir

de n’avoir plus rien à dire

 

TP

Dans la maison vide 9

La poussière tapisse

le dessus des armoires

 

les voix se sont tues

sous le manteau du silence

 

chaque bruit devient suspect

le spectre d’un corps qui ploie

 

d’un ongle qui casse

d’un os qui craque

 

la vie se dérobe

et se dénude sans gloire

 

la vacuité des vanités

au sein des apparences

 

et les mots vont mourir

de n’avoir plus rien à dire

 

TP

Dans la maison vide 8

Les jonquilles pointent leur museau

dans la moiteur du jardin

un jardin endormi engourdi

sous un ciel de lit sans pluie

 

une pluie qu’on ne connait plus

depuis le temps où il ne pleut plus

 

le temps s’étire

comme un chat qui ronronne

l’éternité prends des habits

d’ennui que crayonnent

les premières griffes du printemps

 

le vent parle parfois très fort

le jour montre ses belles dents

les heures n’ont plus de ressort

 

et les mots vont mourir

de n’avoir plus rien à dire

 

TP