Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/12/2010

Apprendre le temps

banc.jpg

- Pour apprendre la valeur d'une année, demande à l'étudiant qui a raté un examen.

- Pour apprendre la valeur d'un mois, demande à la mère qui a mis un enfant au monde trop tôt.

- Pour apprendre la valeur d'une semaine, demande à l'éditeur d'un journal hebdomadaire.

- Pour apprendre la valeur d'une heure, demande aux fiancés qui attendent de se revoir.

- Pour apprendre la valeur d'une minute, demande à celui qui a raté son train, son bus ou son avion.

- Pour apprendre la valeur d'une seconde, demande à celui qui a perdu quelqu'un dans un accident.

- Pour apprendre la valeur d'une milliseconde, demande à celui qui a gagné une médaille d'argent aux jeux olympiques.

Le temps n'attend personne. Rassemble chaque instant qu'il te reste et il sera de grande valeur. Partagez-les avec une personne de choix et ils deviendront encore plus précieux.

Piera Bon

15/12/2010

Noël, rapé?

guy_gilbert1.jpgSi tu ne penses d'abord qu'à lorgner les vitrines
pour savoir ce que tu vas acheter pour tes gosses,
alors Noël c'est rapé

Si tu succombes au désir de tes mômes
qui veulent une voiture de police,
une mitraillette en plastique
et la panoplie complète du para,
Noël c'est rapé

Si tu as déja acheté le Petit Jésus en sucre
et ses parents en chocolat sans oublier
un seul de ses bestiaux en caramel de la crèche,
Noël c'est rapé

Si tu commences à dresser la liste des gens à inviter
en prenant soin d'exclure les chiants, les emmerdeurs,
ceux et celles qui vont troubler la fête tranquille,
Noël c'est rapé

Si tu ne prends pas le temps de méditer durant cet Avent
le merveilleux mystère de la nuit de Noël,
la pauvreté de l'enfant Jésus,
le dénuement absolu des immigrés qui sont ses parents,
Noël c'est rapé

Mais si tu lorgnes déjà le jeune couple de chômeur
de ton immeuble qui, sans toi fêterait cette nuit là
dans un peu plus de détresse et de solitude,
alors Noël c'est gagné

Si tu n'attends pas pour dire à l'ancienne qui vit seule,
un mois à l'avance qu'elle sera ton invitée
pour qu'elle savoure d'avance durant un mois
ces quelques heures où elle sera reine
alors Noël c'est gagné

Si tu prends la peine de réfléchir
à ce mystère d'amour et de pauvreté
qui, au cours des âges, a été défloré,
foulé au pied et travesti en fête égoiste,
fête de beuverie et de gueuleton
alors Noël c'est gagné

Si tu continues dans l'année qui vient
à vivre ce mystère en pensant que le partage
c'est pas seulement l'affaire d une nuit
alors Noël illuminera toute ton année

Guy Gilbert

14/12/2010

Nuit obscure

14 décembre: St Jean de la Croix, poète mystique.

St Jean de la Croix.jpg

Dans une nuit obscure
par un désir d'amour tout embrasée
oh joyeuse aventure
sortis sans me montrer
quand ma maison fut enfin apaisée

Dans l'obscure et très sûre
par la secrête échelle déguisée
oh joyeuse aventure
dans l'obscur et cachée
quand ma maison fut enfin apaisée

Dans cette nuit de joie
secrètement car nul ne me voyait
ni mes yeux rien qui soit
sans lumière j'allais
autre que celle en mon coeur qui brûlait

Et elle me guidait
plus sûr que la lumière de midi
au lieu où m'attendait
moi qui savait bien qui
en un endroit où nul de paraissait

Oh nuit qui as conduit
nuit plus aimable que l'aube levée
oh nuit qui as uni
l'ami avec l'aimée
l'aimée en l'ami même trandformée

Contre mon sein fleuri
qui tout entier pour lui seul se gardait
il resta endormi
moi je le caressais
de l'éventail des cédres l'air venait

Du haut du créneau l'air
quand sous mes doigts ses cheveux s'écartaient
avec sa main légère
à mon cou me blessait
et chacun de mes sens me ravissait

En paix je m'oubliai
j'inclinai le visage sur l'ami
tout cessa je cédai
délaissant mon souci
entre les fleurs des lis parmi l'oubli.

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

13/12/2010

Recueillir

Recueillir le grain des heures

Eteindre l’étincelle

Ravir un paysage

Absorber l’hiver avec le rire

Dissoudre les nœuds du chagrin

S’imprégner d’un visage

Moissonner à voix basse

Flamber pour un mot tendre

Embrasser la ville et ses reflux

Ecouter l’océan en toutes choses

Entendre les sierras du silence

Transcrire la mémoire des miséricordieux

Relire un poème qui avive

Saisir chaque maillon d’amitié.

 

Andrée Chédid, in «Par-delà les mots»

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

12/12/2010

Pub

Une façon originale defaire de la pub pour un livre... Quel cinéaste pour mon "Terre d'envol"?

Ici "Je vous emmène au bout de la ligne" de Rodophe Macia

11/12/2010

Ballade à la lune

pleine-lune-nuages.jpg

C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?

Es-tu l'oeil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?

N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?

Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
À travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.

Rends-nous la chasseresse,
Blanche, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !

Oh ! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diane,
Et ses grands lévriers !

Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.

Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prées,
Ses chiens s'en sont allés.

Oh ! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !

Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

T'aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.

T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !

Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.

Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.

Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Peut-être quand déchante
Quelque pauvre mari,
Méchante,
De loin tu lui souris.

Dans sa douleur amère,
Quand au gendre béni
La mère
Livre la clef du nid,

Le pied dans sa pantoufle,
Voilà l'époux tout prêt
Qui souffle
Le bougeoir indiscret.

Au pudique hyménée
La vierge qui se croit
Menée,
Grelotte en son lit froid,

Mais monsieur tout en flamme
Commence à rudoyer
Madame,
Qui commence à crier.

" Ouf ! dit-il, je travaille,
Ma bonne, et ne fais rien
Qui vaille;
Tu ne te tiens pas bien. "

Et vite il se dépêche.
Mais quel démon caché
L'empêche
De commettre un péché ?

" Ah ! dit-il, prenons garde.
Quel témoin curieux
Regarde
Avec ces deux grands yeux ? "

Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

  • Alfred de MUSSET   (1810-1857)
  • 200ème anniversaire de sa naissance aujourd'hui.

 

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)