06/01/2012
Epiphanie
Epiphanie 1937
La mer en fleurs et les montagnes au décroît de la lune ;
La grande pierre près des figuiers de Barbarie et des asphodèles ;
La cruche qui ne voulait pas tarir à la fin du jour ;
Et le lit clos près des cyprès et tes cheveux
D'or : les étoiles du Cygne et cette étoile, Aldebaran.
J'ai maintenu ma vie, j'ai maintenu ma vie en voyageant
Parmi les arbres jaunes, selon les pentes de la pluie
Sur des versants silencieux, surchargés de feuilles de hêtre.
Pas un seul feu sur les sommets. Le soir tombe.
J'ai maintenu ma vie. Dans ta main gauche, une ligne ;
Une rayure sur ton genou ; peut-être subsistent-elles encore
Sur le sable de l'été passé, peut-être subsistent-elles encore
Là où souffle le vent du Nord tandis qu'autour du lac gelé
J'écoute la voix étrangère.
Les visages que j'aperçois ne me questionnent pas ni la femme
Qui marche, penchée, allaitant son enfant.
Je gravis les montagnes. Vallées enténébrées. La plaine
Enneigée, jusqu'à l'horizon la plaine enneigée. Ils ne questionnent pas
Le temps prisonnier dans les chapelles silencieuses
Ni les mains qui se tendent pour réclamer, ni les chemins.
J'ai maintenu ma vie, en chuchotant dans l'infini silence.
Je ne sais plus parler ni penser. Murmures
Comme le souffle du cyprès, cette nuit-là
Comme la voix humaine de la mer, la nuit, sur les galets,
Comme le souvenir de ta voix disant : « Bonheur ».
Je ferme les yeux, cherchant le lieu secret où les eaux
Se croisent sous la glace, le sourire de la mer et les puits condamnés
À tâtons dans mes propres veines, ces veines qui m'échappent
Là où s'achèvent les nénuphars et cet homme
Qui marche en aveugle sur la neige du silence.
J'ai maintenu ma vie, avec lui, cherchant l'eau qui te frôle,
Lourdes gouttes sur les feuilles vertes, sur ton visage
Dans le jardin désert, gouttes dans le bassin
Stagnant, frappant un cygne mort à l'aile immaculée
Arbres vivants et ton regard arrêté.
Cette route ne finit pas, elle n'a pas de relais, alors que tu cherches
Le souvenir de tes années d'enfance, de ceux qui sont partis,
De ceux qui ont sombré dans le sommeil, dans les tombeaux marins,
Alors que tu veux voir les corps de ceux que tu aimas
S'incliner sous les branches sèches des platanes, là même
Où s'arrêta un rayon de soleil, à vif,
Où un chien sursauta et où ton cœur frémit,
Cette route n'a pas de relais. J'ai maintenu ma vie. La neige
Et l'eau gelée dans les empreintes des chevaux.
Georges Séféris, poète grec
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05/01/2012
Accorde-moi de t'aimer
DE TOUTES MES FORCES, CELLES QUE TU M’AS DONNÉES, JE T’AI CHERCHÉ, DÉSIRANT VOIR CE QUE J’AI CRU.
ET J’AI LUTTÉ, ET J’AI SOUFFERT.
MON DIEU, MON SEIGNEUR, MON UNIQUE ESPOIR, ACCORDE-MOI DE N’ÊTRE JAMAIS LAS DE TE CHERCHER, QU’AVEC PASSION SANS CESSE JE CHERCHE TON VISAGE.
TOI QUI M’AS DONNÉ DE TE TROUVER, DONNE-MOI LE COURAGE DE TE CHERCHER ET D’ESPÉRER TE TROUVER TOUJOURS DAVANTAGE.
DEVANT TOI MA SOLIDITÉ : GARDE-LA. DEVANT TOI MA FRAGILITÉ : GUÉRIS-LA.
DEVANT TOI TOUT CE QUE JE SAIS, TOUT CE QUE J’IGNORE.
PAR LÀ OÙ TU M’AS OUVERT, J’ENTRE : ACCUEILLE-MOI.
DE LÀ OÙ TU M’AS FERMÉ, J’APPELLE : OUVRE-MOI.
ACCORDE-MOI DE NE PAS T’OUBLIER, ACCORDE-MOI DE TE COMPRENDRE.
MON DIEU, MON SEIGNEUR, ACCORDE-MOI DE T’AIMER.
(SAINT AUGUSTIN, TRAITÉ DE LA TRINITÉ XV )
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04/01/2012
Calendrier
Janvier, pour dire à l'année "bonjour"
Février pour dire à la neige "il faut fondre"
Mars pour dire à l'oiseau migrateur "reviens"
Avril pour dire à la fleur "ouvre-toi"
Mai pour dire "ouvriers nos amis"
Juin pour dire à la mer "emporte nous très loin"
Juillet pour dire au soleil "c'est ta saison"
Août pour dire "l'homme est heureux d'être homme"
Septembre pour dire au blé "change toi en or"
Octobre pour dire "camarades, la liberté"
Novembre pour dire aux arbres "déshabillez vous"
Décembre pour dire à l'année "adieu, bonne chance"
Et douze mois de plus par an,
Mon fils
Pour te dire que je t'aime.
Alain Bosquet
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03/01/2012
Etre plus
Aidé, parfois gêné par ceux qui l'éduquent et l'entourent, chacun demeure, quelles que soient les infkuences qui s'exercent sur lui, l'artisan principal de sa réussite ou de son échec:par le seul effort de son intelligence et de sa volonté, chaque homme peut grandir en humanité; valoir plus, être plus.
Paul VI, Popularum progressio 15
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02/01/2012
Sans amour...
L’amour change tout
Le devoir sans amour nous rend acharné
La responsabilité sans amour nous rend impitoyable
La justice sans amour nous rend dur
La vérité sans amour nous rend critique
L’intelligence sans amour nous rend rusé
La gentillesse sans amour nous rend hypocrite
L’ordre sans amour donne un esprit étroit
L’honneur sans amour nous rend orgueilleux
La possession sans amour nous rend avare
La foi sans amour nous rend fanatique
La vie sans amour est sans valeur.
La présence sans amour apporte l’absence.
Anonyme
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01/01/2012
2012
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