Un bon sermon

Un bon sermon ne doit pas seulement réconforter les affligés,
mais aussi affliger ceux qui sont confortables.

 

Est-ce que tu le sais?

Elle avait les yeux fixés sur la feuille de célébration, peut-être stressée par cette messe de Pâques qu'elle animait... je venais de demander aux membres de  l'assemblée de se dire bonjour à la manière des premiers chrétiens en disant: "Christ est ressuscité!"  Je suis allé la trouver (notez que je la connais bien pour me permettre un peu de familiarité avec une pointe d'amusement) et je lui ai dit: "Est-ce que tu le sais?". Elle me regarde, surprise. Je lui redis: "Est-ce que tu le sais?"  Elle bredouille: "Euh! quoi?..." Je lui réponds: "Christ est ressuscité!"  "Ben oui, je le sais!" 

Eh bien oui! tout le monde le sait! Et pourtant plus personne ne se salue ainsi le matin de Pâques. Et quand on pose la question, la surprise est toujours aussi grande.

Imaginons un seul instant que l'on soit au premier matin de Pâques et qu'on dise "Christ est ressuscité!" On répondrait sans doute: "T'es pas bien!" ou "C'est vrai?"  Aujourd'hui ça ne fait plus ni chaud ni froid. Le chant d'entrée était d'une tristesse pire que celle de certains enterrements. On a beaucoup à redécouvrir l'expression de la joie pascale. Notre nouveau pape demande que les chrétiens ne soient pas tristes, mais des gens joyeux et pleins d'espérance.

"Alors, est-ce que tu le sais?". "Oui, je le sais! alleluia!" On a des progrès à faire pour sauter de joie jusqu'au plafond: le plafond des églises est haut! Et notre joie n'est pas toujours à la hauteur.   TP