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12/11/2019

Aurores boréales

Dimanche dernier, à l'église St Jean de Fontenay le Comte, Cantabile Opus 85 donnait un concert essentiellement consacré à Ola Gjeilo, jeune compositeur de musique sacrée d'à peine 40 ans. C'était de qualité et de toute beauté. L'église était pleine, le silence était religieux, tous vibraient et communiaient à "Uni caritas", "Ave generosa", " The rose" et "Sunrise mass". "Northerns lights" qu'on pourrait traduire "Aurores boréales" était également donné. Ci-dessus, vous en avez une version par une autre formation.

Et en plus, en cadeau, pour le plaisir:

Un moment de grâce et de pureté.

00:00 Publié dans Musiques | Lien permanent | Commentaires (0)

11/11/2019

Nuits de satin blanc VO et VF

The Moody Blues: Nights in white satin  (1968)

Marie Laforêt: Blanche nuit de satin (1982)

 

10/11/2019

Pire que nous-mêmes

bobin.jpg

Il n'y a rien de pire que nous-mêmes dans la vie. Nous-mêmes: avec la vanité de nos paroles, l'hypocrisie de nos silences, le tremblement de nos intérêts, la petite dent cariée de notre foi en la vie. Nous-mêmes. La force est sans cesse donnée et redonnée aux anges que nous ne sommes plus et qu'il nous faut redevenir si nous tenons à rester humains.

Christian Bobin: "Pierre,"  Gallimard   page 14

09/11/2019

Juste pour exister un peu pour moi

JB.jpgSamedi après-midi. Coup de barre. Pluie battant les carreaux. 17h. Il fait déjà noir. je ferme les volets. Je mets le premier album de James Blunt. J'écoute. Je prends du temps pour moi, pour me faire plaisir, juste pour exister un peu pour moi. Et savourer que je suis bien dans cet automne qui s'installe.   TP

07/11/2019

Aller à la messe

POURQUOI NE VA-T-ON PLUS A LA MESSE?

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Ils étaient près de 25 % jusque dans les années 1960. Aujourd’hui, les catholiques pratiquants - celles et ceux qui vont à la messe du dimanche - sont à peine 5 %, voire moins. Comment expliquer pareille chute ?

On allègue de multiples causes : une société consumériste et hédoniste de plus en plus déchristianisée ; la liberté (et le rejet) face aux injonctions de l’Église en matière de vie sexuelle et conjugale, ou de procréation ; les activités de détente et de sport, qui occupent hommes et femmes de 7 à 77 ans tous les samedis et dimanches que Dieu fait…

Rien de tout cela n’est faux. Mais avec ces raisons extérieures, on a toujours l’air de dire que c’est la faute aux autres. N’y aurait-il rien à redire à la messe dominicale elle-même, à la façon de la célébrer et de la vivre ? En revenant intentionnellement sur le sujet, ces derniers mois, avec des amis d’âge divers, j’ai presque invariablement entendu la réponse : « Ah non, merci ! Je n’en peux plus, c’est l’ennui absolu, j’ai arrêté d’y aller. » Pourtant, la plupart n’y ont pas renoncé de gaîté de cœur, ils « culpabilisent » même d’être devenu des intermittents ou des absents. Qu’est-ce qui cloche au fond ? D’où vient le malaise actuel ?

C’est que nombre de célébrations (avant tout les messes dominicales) sont aujourd’hui traversées par une contradiction flagrante. Pour le dire d’un mot : on assiste à la messe (on parle couramment de l'« assistance » présente), et on n’y participe guère ou très peu.

Pourtant, s’il a été décidé que la messe dite « de Paul VI », instaurée en 1969, serait célébrée dans la langue de chaque pays et non plus en latin, ce n’était pas pour continuer d'« assister » passivement à un spectacle qui se joue dans le chœur de l’église avec un seul ou quelques acteurs, si essentiels soient-ils : le ou les prêtres célébrants. C’était bien pour que les fidèles participent, aussi activement et aussi nombreux que possible, selon des formes à inventer, à la célébration de l’eucharistie, c’est-à-dire à cette rencontre où la communauté se souvient de Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts, vivant aujourd’hui, dont le retour glorieux est espéré et désiré, selon les paroles de l'« anamnèse » chantée ou dite après la consécration. Mieux : c’était pour que chacun des participants fasse et refasse l’expérience concrète, intérieure, de ce qui s’est passé « la veille de sa mort, au cours d’un repas… ».

La question est : n’est-on pas allé, depuis trente ou quarante ans, à rebours de cet objectif ? Tout se passe dans le chœur, où le prêtre évolue seul et célèbre à la place de tous. Il « préside », comme on dit, mais au mauvais sens du mot : la part de l’assemblée est très faible, quasi inexistante durant une grande partie de la messe.

Comment ne pas comprendre que beaucoup « s’ennuient », surtout durant une prière eucharistique plus ou moins longue ? D’autant plus qu’un rituel de nouveau figé, où gestes, paroles et déplacements sont appliqués exactement et dans les détails, a pris le pas sur une célébration plus ouverte, plus collective et plus invitante. Certains prêtres en rajoutent sur le « sacré » dans l’espace séparé du chœur, alors qu’ils devraient avant tout célébrer pour et avec l’assemblée l’événement de la rencontre avec le Christ Jésus - qui n’a rien de « sacré ».

Je ne méconnais pas la difficulté, surtout dans des églises dont l’espace est inapte à une participation vivante. Mais pour donner envie de continuer, au moins devrait-on chercher à faire mieux, en évitant de remettre dans de vieilles outres le vin nouveau de la messe de Paul VI.

Jean-Louis SCHLEGEL, sociologue des religions

[Une version plus développée de ce point de vue est parue dans le numéro d’octobre de la revue Études]

 

06/11/2019

Prêtre et poète

cev_n181_temoin_livre.jpgCuré des paroisses de Benet et de Maillezais, le Père Thierry Piet est aussi un grand amateur de poésie, qui a déjà composé onze recueils et un livre. Le dernier, intitulé « Verte Venise », est né de ses promenades contemplatives dans le Marais poitevin, un lieu propice à la méditation et à la contemplation de la Création.

 

Arrivé en Vendée à l’âge de neuf ans du département voisin des Deux-Sèvres, le jeune Thierry s’installe avec sa famille à Fontenay-le-Comte. S’il avait ressenti au fond du cœur l’appel de Dieu à Le suivre, c’est véritablement lorsque son curé lui pose la question qu’il se décide à entrer au séminaire. « Je me souviens mot pour mot de ce qu’il m’a dit, lorsque j’avais environ dix ans : "As-tu pensé un jour à devenir prêtre ?", raconte Thierry Piet. Il suit alors le parcours classique de l’époque, à Chavagnes-en-Paillers puis au petit séminaire des Herbiers. Après son premier cycle à Angers, puis son service militaire, il passe trois ans à la fac de lettres modernes à Nantes. Il y cultive son goût pour la poésie et l’art des mots, qu’il avait découvert en classe de cinquième, grâce au Père Gilles Hybert, autre prêtre du diocèse, également poète, qui était son professeur. « J’ai commencé par traduire des chansons anglaises, puis j’ai écrit des choses plus personnelles ». A Fontenay, il rencontre une personne qui connaît bien le milieu artistique, et qui le pousse à écrire son premier recueil de poèmes. Il a alors 23 ans.

 

Pour ce grand amateur de lecture, la poésie fait désormais partie de sa vie. « On ne peut pas écrire si on ne lit pas ! », estime Thierry Piet, pour qui la Parole de Dieu est aussi source d’inspiration. Ordonné prêtre en 1987 pour le diocèse de Luçon, de spiritualité salésienne, il exerce différents ministères, d’abord comme vicaire aux Herbiers, puis à la Roche-sur-Yon auprès des lycéens pendant dix ans. Il se souvient des grands temps forts organisés pour les jeunes avec des témoins comme le Père Guy Gilbert ou Steven Gunnell, le chanteur chrétien, mais aussi Maurice de la Pintière, auteur des tapisseries sur l'Apocalypse exposées à l'UCO d'Angers. En parallèle, il est aussi aumônier diocésain de l’ACI, l’action catholique des milieux indépendants. "J’ai apprécié d’accompagner tous ces actifs, qui ont de plus en plus soif de spirituel et de formation biblique. Tous cherchent à donner sens à leurs responsabilités dans le monde du travail et partout où ils sont présents".

En 2006, le Père Thierry Piet arrive dans la paroisse Saint Joseph des Monts et Vallées, au Boupère, dans le bocage. Auprès de deux confrères prêtres, il découvre un dynamisme pastoral, avec plus d’une centaine de premières communions chaque année, une vie associative développée et des liens forts avec les municipalités. Il met aussi en place les communautés chrétiennes de proximité et la conduite des funérailles pour les laïcs.

 

L’EXPÉRIENCE DE LA FRAGILITÉ

 

Au début de l’année 2014, un grave problème de santé survient. « Il y a bien un avant et un après février 2014 ! J’ai fait une hémorragie méningée. Dans l’ambulance qui me conduisait vers l’hôpital de Cholet, je voyais le ciel étoilé. J’ai alors pensé à Abraham. Même si j’ai toujours su que j’allais m’en sortir et que j’ai toujours gardé confiance, j’ai vécu cela comme une alerte, un avertissement de ne pas aller au-delà de mes forces. J’ai fait l’expérience de la fragilité », raconte-t-il. « Aujourd’hui, on doit toujours faire plus, plus vite ! On ne peut pas tenir si on ne se réserve pas des temps de repos ». Au cours de sa convalescence, la lecture des Psaumes est pour lui un soutien spirituel fort. Depuis son arrivée à Benet, il y a trois ans, il aime se ressourcer dans le Marais, une promenade contemplative qui le conduit jusqu’à Maillé. Tombé sous le charme de cette région, il vient de composer un recueil intitulé « Verte Venise », avec des photos de Sylvain Ruelle, édité par Echo Optique, une association qu’il a créée avec d’autres il y a trente ans aux Herbiers et qui fait la promotion de la poésie sous toutes ses formes. « Tout ce qui est écrit, je l’ai vécu et ressenti. Je suis heureux de pouvoir emmener le lecteur dans cette promenade contemplative, qui invite à élever le regard vers Dieu », souligne-t-il.

 

Désormais curé de deux paroisses, celle de Benet et depuis septembre, celle de Maillezais, le Père Thierry Piet explique que l’esprit missionnaire est bien développé, les paroisses restant marquées par la présence des Missionnaires de la Plaine, même si les sœurs oblates de Sainte Thérèse ont quitté Benet en septembre. Une page se tourne. Mais le Père Thierry Piet, s’appuyant sur des fidèles paroissiens, note le dynamisme vécu au sein des communautés chrétiennes. Il a par exemple mis en place le « caté dimanche », pour les enfants et les parents une fois par mois, qui se termine par l’eucharistie. « C’est cela vivre en disciple-missionnaire ! », conclut-il.

Anne Detter-Leveugle

Catholiques en Vendée n°181 - Novembre 2019