27/07/2008
Cinéma
LE CAIRE (AFP) — Le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine, est décédé dimanche à l'aube à l'âge de 82 ans, après avoir passé six semaines dans le coma à la suite d'une hémorragie cérébrale.
"Youssef Chahine est décédé à 03H30 ce matin à l'hôpital militaire de Maadi", dans la banlieue du Caire, a déclaré son ancien disciple, le réalisateur Khaled Youssef.
Ses funérailles auront lieu lundi à 13H00 (10H00 GMT) en la cathédrale grecque-catholique du Caire. Puis le cinéaste sera enterré dans le caveau familial à Alexandrie, la grande ville du nord où il est né, a précisé l'agence officielle Mena.
"Au revoir Chahine", saluait dimanche la télévision publique dans un bandeau, après avoir annoncé la mort du dernier monstre sacré des cinéastes égyptiens.
La chaîne a rendu hommage au "remarquable" cinéaste, diffusant de brefs extraits de ses films et des images d'archives de Youssef Chahine, notamment au festival de Cannes.
Youssef Chahine avait été hospitalisé en France pendant un mois à la suite d'une hémorragie cérébrale survenue en Egypte, qui l'avait plongé dans le coma à la mi-juin.
Même si ses relations avec le régime étaient, du propre aveu du cinéaste, "très mauvaises", le président Hosni Moubarak avait fait annoncer que l'Etat égyptien prendrait à sa charge ses frais d'hospitalisation en France.
Ceux qui ont tourné sous sa direction, ou à ses côtés, car sa vocation première était d'être acteur, le décrivent comme une "personnalité mythique du cinéma arabe", a dit l'actrice égyptienne Yosra.
"C'était l'un des cinéastes les plus importants du monde, et pas seulement du monde arabe", a affirmé un autre acteur égyptien, Nour el-Chérif.
Chahine était une véritable "école du cinéma égyptien", a pour sa part estimé le critique de cinéma Kamal Ramzi. "Tous ceux qui ont travaillé avec lui ont beaucoup appris de son style".
La presse égyptienne, gouvernementale comme d'opposition, avait donné en "Une" la nouvelle de l'attaque cérébrale qui avait frappé un cinéaste déjà entré dans la légende.
Le réalisateur, scénariste et producteur, né en 1926, avait obtenu en 1997 le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes pour l'ensemble de son oeuvre.
C'est l'actrice française Isabelle Adjani qui lui avait remis le prix, en saluant "son humanité, sa tolérance et son courage, en des temps difficiles et troublés".
Parmi ses films les plus connus figurent "Le Destin" (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que "La Terre" (1969) et "Alexandrie, Pourquoi" (1978), premier volet d'une trilogie autobiographique. En 1986, ila aussi tourné "Le sixième jour" avec Dalida.
C'est lui qui découvrit au début des années 50 Omar Charif, l'autre grand nom du cinéma égyptien, seul grand acteur arabe de stature internationale.
Eduqué en français et en anglais, Youssef Chahine était parti étudier à 21 ans le cinéma en Californie.
Il s'insurgea contre l'islamisme, lui qui connut dans son enfance une Egypte tolérante et multi-ethnique, où les chrétiens comme lui, mais aussi les juifs, vivaient en harmonie.
Très critique envers le régime égyptien, son dernier film, "Le chaos", co-réalisé avec Khaled Youssef en 2007 et qui dépeignait la corruption et la torture en Egypte, ne remporta pas le succès qu'il escomptait dans son pays ni à l'étranger.
Francophone et francophile, Youssef Chahine avait été décoré de la Légion d'honneur française en novembre 2006.
Le cinéaste était marié à une Française, Colette. Il n'avait pas d'enfants.
19:00 Publié dans Actualités, Films, Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)
30/04/2008
Césaire
Video Clip en Hommage au poète Aimé Césaire ( Eric Virgal ) avec Orlane et Jocelyne Béroard.
Aimé Césaire, de son nom complet Aimé Fernand David Césaire est né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique) et décédé le 17 avril 2008. Des obsèques nationales ont été organisées en son honneur.
08:00 Publié dans Chansons, Hommage, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
17/04/2008
Quand il est mort le poète...
Le poète et homme politique Aimé Césaire est mort aujourd'hui.
Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir... j'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ».
Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai».
Et je lui dirais encore :
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. »
Et venant je me dirais à moi-même :
« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle,car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »
Cahier d'un Retour
au pays natal
(Présence Africaine éditeur)
21:00 Publié dans Actualités, Hommage, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
17/01/2008
Senor météo
Et voilà l'averse qui tombe
Il n'y a plus de saison
Depuis qu'on a fait la bombe
Ah de Simone
Aye señor Carlos
Ma grénouille est malade
Ayaye pauvre señor
Et elle n'a plus vingt ans
Aye quelle catastrophe
Le soleil est en rage
Elle avait annoncé du beau temps
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort
L'été on s'enrhume facile
Et depuis les restrictions
On dort en costume de ville
Ah, j'en bretonne
Les venises sa vésoum
Oublions le chauffage
Emporté par le fuel
Ne formons qu'un seul corps
Et de tous leurs atours
Aimons-nous davantage
L'amour est le seul vrai radiateur
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort
Madame est là ?
Madame est là s.v.p ?
Oh non la madame est partie danser le chachacha
Señor Carlos
Le chachacha señor Carlos
En ville le chachacha
À la télévision
Tu annonces la neige
Il prend ses précautions
Je mets mon bermuda
Si dans ses prévisions
Il promet le soleil
Je ressors mon parapluie à pois rouge
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort
(Claude Lemesle - Jo Dassin)
Doublement d'actualité: le mauvais temps
et la disparition de Carlos.
Adios Carlos
20:00 Publié dans Actualités, Chansons, Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2008
Jean Cussat-blanc
Jean Cussat-Blanc est décédé à la suite d'un infarctus le 31 décembre 2007 à l'âge de 94 ans.
Voici la biographie que faisait de lui Anne Sophie Migné (originaire de La Roche sur Yon) dans son mémoire "Résurrection 1941-1992".
En 1925 (son père étant depuis 1924 directeur de l'école libre de Monfort-du-Gers), il entre au Collège Salinis puis au petit séminaire d'Auch, qui lui est jumelé. En 1930 il passe au grand séminaire, qu'il quitte pour un an d'études de Mathématiques Générales à l'Institut Catholique de Toulouse. Ordonné prêtre en 1938, il est nommé professeur au Collège Saint-Taurin d'Eauze. L'expérience de la communauté, et de la vie sacerdotale telles qu'il les découvre, et des relations conflictuelles avec son archevêque, - qui lui dénie le droit d'écrire dans la presse et les revues, et d'éditer - , lui donnent à comprendre qu'il a commis une erreur en entrant dans le clergé. En 1939, il est mobilisé en Tunisie et va rejoindre avec son régiment les zouaves du Camps Servière en tant qu'infirmier-aumônier. C'est en 1941, après avoir repris son poste de professeur au collège de Saint Taurin, mais aussi ses relations à l'Institut catholique de Toulouse, qu'il décide de fonder une revue de poésie qu'il nomme Résurrection dans une double perspective, de foi en une poésie d'un art chrétien et de confrontation à la guerre. La réprobation de l'archevêque d'Auch demeure et s'étend bientôt aux activités de résistance de Jean Cussat- Blanc. La rencontre d'Odile Lacave le déterminera à demander sa réduction à l'état laïc, que grâce à, des amis religieux et à l'évêque des Forces armées d'occupation, il obtiendra.
L'expérience poétique de Jean Cussat-Blanc est antérieure à ces événements ; en effet celui-ci avait déjà édité deux petits recueils, Jeune Offrande (1938) et Démences (1940), et collaboré à diverses revues sous le pseudonyme de Jean de Samblac, alliant cette particule de noblesse au projet d'une chevalerie de poésie. C'est ainsi qu'il participe notamment aux Cahiers de Corymbe dirigés par Mme D'Hue Dressler, à l'Effort Clartéiste d'Albert de Teneuille, à Mâtines qui regroupe des "témoignages catholiques de poésie et d'art" et fut fondée en 1936 par le Père François Ducaud-Bourget. Ces trois revues sont de facture traditionaliste. Il publie également quelques articles dans La Croix. » Résurrection
La revue Résurrection naît en 1941 d'un refus d'abdiquer devant les tourmentes de l'histoire. Revue à teneur spirituelle, elle ne s'en tient pas à cette seule dimension et se donne pour but de découvrir de nouveaux talents d'écriture et de "témoigner de l'homme, de sa valeur, de sa dignité individuelle et collective". Elle dénonce dans la France occupée de 1943, sur la couverture d'Attentes de l'Homme, la déportation et l'élimination des juifs. Après D'une prison, son directeur Jean Cussat-Blanc, recherché, échappe à la milice, rejoint le maquis d'Armagnac puis s'engage dans l'Armée de Libération. Entre 1941 et 1945, Résurrection publie 26 cahiers et divers recueils. On y trouve les noms de Françoise d'Eaubonne, Alain Borne, Luc Estang, Lanza del Vasto, Loys Masson, le Père de Lubac. Collaborations aussi de René Guy Cadou, René Nelli
La revue entre en sommeil après la guerre et n'est publiée que de façon épisodique mais renaît en 1977 sous l'impulsion de son fondateur. Le journal Le Monde la salue en ces termes : "Le modèle de la petite revue". Elle affirme avec force sa culture humaniste sans rien renier de la foi chrétienne qui a présidé à sa fondation. Fidèle à l'idéal de ses débuts, elle s'ouvre aux jeunes talents, soucieuse d'une poésie au service de l'homme et du devenir de l'homme. Cet engagement militant, libre de tout intérêt et de toute idéologie a permis l'expression d'une palette d'auteurs, pour une bonne part des jeunes générations, qui ont trouvé auprès de Jean Cussat-Blanc un accueil enthousiaste et généreux. Si l'homme avait des convictions affirmées, il est resté ouvert à tous les horizons de la poésie jusqu'à imaginer la plus belle des utopies, l'"Union mondiale des poètes", sans trouver beaucoup d'échos à son projet. La plus belle de ses rencontres se fera dans les années 1970 avec Thierry Metz qui n'avait pas publié avant de rencontrer Jean Cussat-Blanc. Il sera le premier à l'encourager à poursuivre son œuvre, à lui permettre d'être reconnu par ses pairs et le monde de l'édition.
À ce jour Résu, sans cesse enrichie de nouvelles voix, a publié plus de 119 numéros (4 numéros par an) et plus de 250 poètes de tendances diverses.
Elle a fait l'objet en 1992 d'une recherche universitaire de Anne Sophie Migné, Résurrection 1941-1992.
La disparition de son fondateur signifie-t-elle sa disparition ? On peut souhaiter qu'elle lui survive, poursuivant l'œuvre d'humaniste et de découvreur qui fut la sienne avec une foi déterminée.
Bibliographie :
Jeune offrande (Cahiers du Touvère, 1938)
Démences (Feuillets de l'Ilôt, 1940)
Offert à Dieu (Didier, 1946)
La vie de Marie de Rainer Maria Rilke (Traduction, préface et notes - Typographie Boin, 1949)
Amours, recueil anonyme (L'amitié par le livre, 1955)
Offert aux hommes (L'amitié par le livre, 1963)
Avec les jours avec les hommes (Oswald, 1974)
Noël de la faim (Résurrection, 1979)
Ode aux Rosenberg (Résurrection)
Sur notre soir paisible (Résurrection, 1982)
Aux Christ de Rib (Atelier du 4ème jour, 1988)
Langage (Résurrection, 1989)
Symphonies (Résurrection, 1991)
Prométhée libéré (Résurrection, 1991)
Si vous saviez aimer. La fable de l'Enfant-Roi et de l'Enfant-Poète (Librairie bleue, 1992)
Vasque ou le poème d'un simple amour (La Bartavelle, 1995)
Instants d'ici et de l'ailleurs (La Bartavelle, 1999)
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02/01/2008
julien Gracq
Julien Gracq nous a quittés le 22 décembre dernier.
Déployant des paysages oniriques, ses romans s’intéressent aux situations de tension, d’attente informulée, qui laissent place à la rêverie et au surgissement du mythe : Un balcon en forêt se déroule dans les Ardennes, pendant la Drôle de Guerre, et Le Rivage des Syrtes (1951), dans lequel deux pays se font face en attendant le conflit, a souvent été rapproché du Désert des Tartares de Dino Buzzati.
Critique littéraire reconnu, Julien Gracq, à la vie discrète et retirée, est l’auteur d’un pamphlet sur le milieu littéraire, La Littérature à l'estomac (1950).
Il refuse le prix Goncourt pour Le Rivage des Syrtes en 1951, et, fidèle à son éditeur José Corti, refuse également la publication de ses livres en édition de poche. Il est le seul auteur vivant à être publié en édition de la Pléiade.
Il est mort le samedi 22 décembre 2007 à Angers, suite à un malaise. Il vivait toujours dans son village natal de Saint-Florent-le-Vieil, dans le Maine-et-Loire. Julien Gracq avait 97 ans.
Pour rendre hommage à ce grand écrivain, je vous renvoie sur quelques sites:
TP
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