04/03/2019
Le nouveau Philippe Besson
Cette année-là, j'avais vingt-deux ans et j'allais, au même moment, rencontrer l'insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux. D'un côté, le plaisir et l'insouciance ; de l'autre, la souffrance et l'inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd'hui, je me demande si, au fond, tout n'était pas lié. Après Arrête avec tes mensonges, Philippe Besson poursuit son dialogue avec les fantômes de sa jeunesse et approfondit son souci d'exprimer sa vérité intime.
Un livre agréable comme tous les livres de Philippe Besson. J'ai bien aimé. L'auteur nous y révèle les dessous de ses premiers romans comme "Un garçon d'Italie" ou encore "Son frère".
Philippe Besson: Un certain Paul Darrigrand - Julliard - 2019
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03/03/2019
Pour être heureux, ralentissons!
Claudel, en 1886, suggère la vitesse de frappe de la grâce. Mais si Dieu peut intervenir dans nos vies avec une telle fulgurance, c’est plutôt la lenteur qui caractérise d’habitude le rythme de notre cheminement spirituel. Comme pour les bons vins, il faut du temps pour faire un saint!
Or, aujourd’hui, le temps est devenu une denrée rare. Nos conversations quotidiennes bruissent de cette pénurie : « Si ma journée pouvait s’étirer », « ma vie est une course folle»... Emportés par l’accélération qui précipite nos sociétés dans une cadence effrénée, nous avons de plus en plus le sentiment de courir après le temps. Tel un ogre insatiable, la vitesse dévore nos existences, nos agendas. Speed dating, fast-food, haut débit, micro-sieste..., il faut aller toujours plus vite, analyse le philosophe Hartmut Rosa (1). Pour répondre à cette injonction, et en vertu du credo selon lequel une vie réussie est une vie remplie, nous surchargeons nos journées de tâches diverses, faisons plus en moins de temps, expédions les repas, grignotons sur le sommeil. La difficulté à se déconnecter nous maintient sous pression, cernés par ces nouvelles technologies dont on découvre qu’elles génèrent autant d’aliénation que de libération. Paradoxe déjà pointé par le philosophe chrétien Lanza del Vasto:
« L’avènement des machines et l’avantage que nous en attendions: gagner du temps, ont eu pour effet, en accélérant échanges et transports, de répandre partout la hâte. Du matin au soir, nous sommes traqués par la précipitation et la crainte du retard.»
Face à cette frénésie, une prise de conscience se fait jour. Il est temps de lever le pied! Le succès du livre de Sylvain Tesson parti s’enclore dans une cabane en Sibérie en est un indice parmi d’autres : beaucoup de nos contemporains rêvent de s’aménager une thébaïde pour regarder pousser les arbres et s’inventer une vie ralentie, selon le mot d’ordre de Thoreau, l’auteur de Walden : « Faites que votre existence soit un contre-frottement qui arrête le mouvement de la machine. » L’engouement pour le jardinage, la marche, le « recours aux forêts» (Ernst Jünger), apparaissent comme autant de remèdes pour se libérer de l’instantanéité et renouer avec une cadence plus naturelle, plus douce. Parée de toutes les vertus, la lenteur semble tracer un chemin vers le bonheur. Pour être heureux, clame l’air du temps, cessons de régler le rythme de nos vies sur la course échevelée du monde, et marchons au pas !
L’écrivain Xavier Patier s’inscrit dans ce courant. Dans Blaise Pascal. La nuit de l’extase il raconte comment il fut saisi un jour d’un dégoût de l’actualité.
Pour s’en désintoxiquer, il partit six mois à la campagne, sans télé, radio, ni Internet. Les bienfaits de cette expérience furent immédiats. « La lenteur, ou la capacité de faire du temps qui passe un allié, nous ouvre à des vérités que l’immédiateté nous dissimule», observe-t-il. En laissant infuser les heures, on donne aux objets, aux paysages, aux personnes la possibilité de déployer leurs nuances. La lenteur est la condition d’une perception subtile et nuancée. Un ermite camaldule a écrit : « La poésie de la vie monastique, c’est sa prose. » Dans le rythme lent d’une vie cloîtrée, les sensations, moins nombreuses, deviennent plus denses, plus riches. En décélérant, l’existence gagne en profondeur, on devient attentif aux fêtes de l’instant, ces petits riens qui, si on sait les percevoir et les accueillir, révèlent leur poids de beauté et de mystère. «La profondeur d’un homme est dans sa puissance d’accueil », écrit Éloi Leclerc dans Sagesse d’un pauvre.
Dans la vie spirituelle aussi, la précipitation n’est pas de mise. Le rythme frénétique de nos vies est une conspiration contre la vie intérieure. À force de courir, prévient le spécialiste de théologie spirituelle, le jésuite Dominique Salin, on risque l’essoufflement Or, dit-il, « comme le radical du mot l’indique, la vie spirituelle est une affaire de souffle. Elle commence au niveau de la ceinture, du diaphragme, et consiste à savoir respirer. »
Dans le Royaume de Dieu, rien ne sert de courir... « Même si saint Paul compare l’aventure spirituelle à un sprint, la vitesse de progression du chrétien moyen vers la vision béatifique s’apparente à celle de la tortue plus que du lièvre », s’amuse le père Salin. De fait, il faut du temps à la grâce pour investir notre humanité. «Dans la vie d’Ignace de Loyola, poursuit-il, entre le boulet de canon et l’aboutissement de sa vocation : la fondation de la Compagnie, il se passa vingt ans. » Temps qu’il fallut aussi à Charles de Foucauld pour parvenir à maturité spirituelle…
(Entretien de Valpré, extrait du journal La Croix)
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02/03/2019
Abécédaire du bonheur
Attention mesdames et messieurs,
Bonheur je sais vous le cherchez,
Car c'est un bien si précieux,
Désiré par tous parce qu'heureux il nous fait.
Est-il donné aux ambitieux ?
Faut-il être sans péché ?
Gagne le t'on par un travail laborieux ?
Habite-t-il les avisés ?
Il va et vient avec les facétieux,
Joue dans les demeures des aimés,
Klaxonne dans les coeurs généreux,
Libère ses bienfaits aux émerveillés.
Mais il s'éloigne des anxieux,
Ne fréquente pas les coincés,
Ou fuit envieux et vicieux,
Périssant avec les malintentionnés.
Quête aux espoirs radieux,
Ressenti en vivant avec art de voyager,
Si vous voulez un bonheur sérieux,
Trouvez-le en étant artisan de paix.
Un dernier conseil pour le mieux :
Vivez dans le présent avec futur et passé,
Wallace (*) alimentée par les cieux,
XYZ partageant, le bonheur est multiplié.
* Fontaine d'eau potable installée dans les rues.
Vu sur le net
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01/03/2019
Mars
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.
Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu'il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons …
(Maurice Carême, La lanterne magique, 1947)
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28/02/2019
Amitié
Un ami est celui qui vous laisse l'entière liberté d'être vous-même. [Jim Morrison]
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27/02/2019
Rires
C'est une conversation entre une maîtresse d'école et son élève :
L'enfant :
- Madame, madame, est-ce que je peux être puni pour quelque chose que je n'ai pas fait ?
La maîtresse :
- Mais bien sur que non, on ne va pas te punir pour quelque chose que tu n'as pas fait.
L'enfant :
- Eh bien, ça va alors... je n'ai pas fait mes devoirs hier !
Une dame se présente chez le pharmacien.
- "Bonjour monsieur! je voudrais de l'acide acétylsalicylique, SVP !"
- "Vous voulez dire de l'aspirine ?"
- "Ha ! oui, c'est cela... je ne me souvenais plus du nom."
Deux petites vieilles toutes ridées discutent :
- Tu te souviens, quand nous étions jeunes ? Nous voulions ressembler à Brigitte Bardot.
- Oui, je me rappelle ...
- Eh bien, maintenant ça y est...
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