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12/10/2021

Un évangile

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En ce temps-là, Jésus, seul avec Pierre, errait
Sur la rive du lac, près de Génésareth,
À l’heure où le brûlant soleil de midi plane,
Quand ils virent, devant une pauvre cabane,
La veuve d’un pêcheur, en longs voiles de deuil,
Qui s’était tristement assise sur le seuil,
Retenant dans ses yeux la larme qui les mouille,
Pour bercer son enfant et filer sa quenouille.
Non loin d’elle, cachés par des figuiers touffus,
Le Maître et son ami voyaient sans être vus.

Soudain, un de ces vieux dont le tombeau s’apprête,
Un mendiant, portant un vase sur sa tête,
Vint à passer et dit à celle qui filait:
« Femme, je dois porter ce vase plein de lait
Chez un homme logé dans le prochain village;
Mais tu le vois, je suis faible et brisé par l’âge,
Les maisons sont encore à plus de mille pas,
Et je sens bien que, seul, je n’accomplirai pas
Ce travail, que l’on doit me payer une obole. »

La femme se leva sans dire une parole,
Laissa, sans hésiter, sa quenouille de lin,
Et le berceau d’osier où pleurait l’orphelin,
Prit le vase, et s’en fut avec le misérable.
Et Pierre dit:
« Il faut se montrer secourable,
Maître! mais cette femme a bien peu de raison
D’abandonner ainsi son fils et sa maison,
Pour le premier venu qui s’en va sur la route.
À ce vieux mendiant, non loin d’ici, sans doute,
Quelque passant eût pris son vase et l’eût porté. »

Mais Jésus répondit à Pierre:
« En vérité,
Quand un pauvre a pitié d’un plus pauvre, mon père
Veille sur sa demeure et veut qu’elle prospère.
Cette femme a bien fait de partir sans surseoir. »

Quand il eut dit ces mots, le Seigneur vint s’asseoir
Sur le vieux banc de bois, devant la pauvre hutte.
De ses divines mains, pendant une minute,
Il fila la quenouille et berça le petit;
Puis se levant, il fit signe à Pierre et partit.

Et, quand elle revint à son logis, la veuve,
À qui de sa bonté Dieu donnait cette preuve,
Trouva sans deviner jamais par quel ami,
Sa quenouille filée et son fils endormi.

François Coppée, Les récits et les élégies (1878)

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

08/10/2021

Invitation à Paris

Saint-Preux en novembre 1987 dans une émission au Québec:

- Concerto pour une voix (piano: Saint-Preux; voix: Elise Duguay)

- Invitation à Paris (piano: Saint-Preux; ballet dirigé par Hugo de Pot... pièce interprétée en play-back, accordéon: Gilbert Roussel)

Pour regarder la vidéo, c'est ICI sur Youtube

Saint-Preux à la télévision, c'est très rare!

23:00 Publié dans Musiques | Lien permanent | Commentaires (0)

03/10/2021

Genèse

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Une petite fille demande un jour à sa mère : ‘Maman, comment la race humaine est-elle apparue?’
    La maman répond: ‘Dieu fit Adam et Ève et ils eurent des enfants. C’est ainsi que la race humaine est apparue’.
    Deux jours plus tard, la petite fille demande à son père la même question.
    Le père répond: ‘Il y a très longtemps existaient les singes. Au fil des années ils se transformèrent pour devenir des hommes. C’est ainsi qu’est apparue la race humaine.’
    Confuse, la petite fille retourne voir sa mère et lui demande:’Maman comment se fait-il que tu m’aies dit que la race humaine a été créée par Dieu et que papa m’affirme qu’elle vient du singe?’
    ‘Chérie, répondit la maman, c’est que moi je t’ai parlé de l’origine de ma famille et ton père de la sienne!’

00:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (0)

02/10/2021

La petite église

Sheila: La petite église (Eté 1968)

01/10/2021

Sainte Thérèse

29/09/2021

Histoire de notre temps

grand récit.jpgJohann Chapoutot, Professeur d’Histoire Contemporaine à la Sorbonne, auteur de "Le grand récit - Introduction à l’histoire de notre temps" (PUF), est l'invité de Léa Salamé, ce matin, mercredi 29 septembre, sur France Inter.

Pourquoi ce besoin de toujours croire en quelque chose ? “Nous sommes des êtres symboliques, des êtres de langage, nous avons besoin de récit pour cartographier notre position dans le monde et supporter ce petit détail : le fait que nous sommes mortels. Lorsque l’on parle de comprendre la logique de quelqu’un, derrière il y a le logos, le discours, le récit.”

“Il y a eu un vide laissé par le providentialisme, qui était l’explication dominante jusqu’à la première guerre mondiale, et qui a reflué devant les grandes catastrophes du XXe siècle et devant le scientisme", explique l'historien. "Pour remplir ce vide, il y a eu des religions politiques. Des idéologies comme le communisme, le fascisme, le nazisme, sont des positions anthropologiques, qui définissent votre position dans le monde, votre rapport à la mort, et sont donc de fait des propositions religieuses.”

Aujourd'hui, on voit apparaître de nouvelles croyances, comme le complotisme : “On ne peut pas ne pas faire l’hypothèse de la bêtise, parfois”, reconnaît Johann Chapoutot. Mais pour lui, il faut le prendre au sérieux, “de même qu’on a eu tort de ne pas prendre au sérieux les propositions idéologico-religieuses des fascistes, des nazis, des staliniens, qui étaient incarnés par des acteurs qui y croyaient. Le complotisme est une manière de faire de la religion sans dieu : c’est tout expliquer par une force obscure, on congédie dieu mais on garde le diable, les pédo-satanistes, les reptiliens, les juifs qui sont toujours de bons candidats à l’explication par la causalité diabolique.”

“On constate qu’il y a investissement dans un discours complotiste lorsqu’il y a de grands traumatismes sociaux.”

Il y a aussi le déclinisme, le “c’était mieux avant” : “Ça marche parce qu’il y a des traumatismes sociaux massifs : la mondialisation, la désindustrialisation, la pandémie… Il y a un besoin de se recroqueviller vers quelque chose de fantasmé qui aurait été mieux avant. C’est une vieille tradition, qu’on peut mettre en perspective avec la tradition romaine : au premier siècle de notre ère, à l’acmé de l’empire romain, tous les historiens romains disaient que c’était mieux avant et que Rome était en train de se déglinguer !”

Entretien complet sur le site de France Inter.