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06/11/2006

L'avenir est devant

A nos évêques, au Président de la Conférence des évêques de France

et au Nonce apostolique à Paris

Mercredi 18 octobre

Par un article du jeudi 12 octobre (p.24) le quotidien La Croix fait part de l’imminence de la publication par notre Pape Benoît XVI d’un motu proprio rendant accessible à tous le rite tridentin de la célébration eucharistique. Une réaction de Mgr Le Gall le lendemain, dans ce même journal confirme cette information et les questions qu’elle pourrait soulever.

A côté des commentaires et d’autres réactions que nous espérons nombreuses notamment de la part de nos confrères aînés, qui nous ont formés et avec qui aujourd’hui  nous collaborons, nous, prêtres nés après le Concile Vatican II, voulons apporter notre contribution particulière.

Nous affirmons notre attachement au rituel de Paul VI. Depuis notre baptême, il nous accompagne dans notre progression de foi et sert notre quête de Dieu. Nous ne cessons pas d’en mesurer les richesses tant sur le plan spirituel que sur le plan apostolique et missionnaire, en particulier en direction des jeunes générations.

Nous nous sommes engagés dans le ministère presbytéral il y a encore peu de temps (moins de 15 ans). A l’aise avec l’esprit de notre temps, nous avons choisi d’être des témoins d’évangile en tant que prêtres et nous avons reconnu dans la vie de l’Eglise un équilibre entre la fidélité au Christ et l’actualité du monde. Prendre le risque de rompre cet équilibre par la décision symbolique de proposer un retour à un ancien rite est de nature à nous déstabiliser et à menacer l’unité du groupe de jeunes prêtres aux sensibilités déjà bien diverses.

Un discours à jet continu depuis quelques années parle des « abus » ou des « excès » de la liturgie née du Concile Vatican II, sans jamais vraiment préciser lesquels. Certes, nous avons connaissance  des hésitations dans la mise en œuvre de la réforme liturgique, de certains errements, mais cela nous semble de l’histoire ancienne. Quoi qu’il en soit, cela ne peut pas être un axe de gouvernement de notre Eglise.

Aujourd'hui, les difficultés à rendre accessible à nos contemporains le message chrétien ne manquent pas. Nous ressentons comme un besoin plus urgent de recevoir de notre pape Benoît XVI des signes d’encouragement à nous insérer dans le monde tel qu’il est pour y porter le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne, plutôt qu’à nous replonger dans une vie liturgique d’un autre âge. 

Des prêtres nés depuis Vatican II.

 

Je signe des deux mains cette initiative de jeunes prêtres de toute la France.

 

Commentaires

Cher Thierry,
L'Église ne doit absolument pas retourner en arrière pour s'aligner sur la liturgie des intégristes qui viennent de "réintégrer" leurs fonctions. Ce peut être interprété comme un acte de tolérance de la part de Benoît XVI. Et cela me paraît juste de la part du Pape de vouloir que chaque sensibilité s'exprime.
Cependant, étant né également avec le Souffle de Vatican II ; je trouverai, comme vous, dangereux d'instaurer une sorte de pensée Unique au sein de l'Église.
Les excès liturgiques eurent lieu vers les années 1970 et se sont éteints d'eux-mêmes...
Il faut faire confiance en l'Esprit-Saint qui nous mène toujours sur des chemins nouveaux et non un retour en arrière qui serait contraire à la dynamique de la Foi en Jésus-Christ.
Vatican II a laissé également une grande place aux laïcs dans l'élaboration de certaines associations et communautés chrétiennes qui donnent vie à l'Église.
Vous avez raison, le retour vers le passé n'est jamais source d'épanouissement. Si j'étais prêtre, je signerai cette initiative de vivre dans ce monde moderne en portant un Témoignage authentiquement évangélique.
Certes, l'Église doit regarder avec un rétroviseur pour honorer toute la Tradition. Mais, elle ne doit pas craindre d'explorer les temps actuels pour y semer la Bonne Nouvelle.
Les Jeunes ont besoin de plus en plus d'une parole prophétique qui donnera sens à leur existence. Je ne pense pas, comme vous, que ce soient les rites du passé qui donneront une âme à notre présent.
Les églises se vident et le repli identitaire n'est guère la solution aux problèmes spirituels de notre temps.
Trop de personnes et notamment des Jeunes se laissent happer par des sectes qui leur proposent une pseudo-liberté. Car ils sont en recherche d'un message qui les libérerait de certaines aliénations sociales.
Au contraire, continuons dans le vent de Vatican II a exprimer notre foi en expliquant bien la responsabilité de l'éthique chrétienne au coeur de nos sociétés.
Soyons des Témoins du Christ vivant et non de liturguies mortes aux phrasés figés dans le passé.
Je vous souhaite une belle soirée dans le coeur de Dieu Amour !
Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 07/11/2006

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