21/02/2007
Je t'ai rencontré au désert
J'ai inventé des mots nouveaux,
comme font les poètes quand ils sont inspirés.
Ils coulaient sur mon papier,
c'était fontaine au mois de mai.
Moi, j'attendais quelqu'un au carrefour d'une phrase
ou au détour d'un mot.
Et les eaux ont coulé et les mots ont passé.
Mais toi, mon Dieu, que j'attendais, je ne t'ai pas rencontré.
Alors j'ai mis un terme à la magie des mots.
J'ai ouvert toute grande ma porte aux idées,
des idées bonnes, des idées saines, des idées pures,
mais tu n'étais pas là au coeur de mes idées.
J'ai cru alors qu'il te fallait plus que des mots
et même bien plus que des idées.
Il te fallait des actes, mon Dieu.
Des actes pour tous les jours: ouvrir ma porte,
ouvrir ma table, donner aux pauvres.
Des actes pour les grands jours,
les grands moments, les grands pardons:
servir la soupe comme Coluche ou Térésa à Calcutta.
Mais hélas mon Dieu, tu n'es toujours pas là...
N'y tenant plus, j'ai tout quitté,
j'ai tout vendu, j'ai tout donné.
Je suis parti au désert,
loin du monde, loin du bruit.
A ses portes j'y ai laissé mes jolis mots,
mes jolis coeurs.
J'ai ôté mes idées comme on ôte un chapeau,
je me suis dépouillé de mes actes.
Alors, puir et nu je t'attendais, mon Dieu,
sûr que cette fois tu serais là au rendez-vous,
mais je suis resté seul au coeur de mon désert.
Alors, quand je n'ai plus eu de mots pour te dire,
ni même de mains pour te saisir,
quand je n'ai plus eu d'idées
pour habiller mon désir,
ni surtout de perfection à t'offrir,
quand je n'étais que blessure,
tu es venu, mon Dieu!
Robert Riber
08:00 Publié dans Prières | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Merci Thierry
Que notre silence se fasse accueil du Tout Autre.
Annik
Écrit par : Annik | 21/02/2007
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