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03/01/2008

Leçon d'espérance

Ci-dessous, un billet de Marianne Seckel dans Le Protestant de l'Ouest de Janvier 2008 à propos de la lettre d'Ingrid Betancourt.

e5dd977c7da99deed96d70249288bc96.jpgUne lettre nous est arrivée !

Une lettre adressée non pas d’abord à chacun de nous, mais la lettre d’une fille à sa mère.

Une lettre écrite du fond de l’abîme d’une terrible détention s’étirant depuis plus de cinq ans.

Une lettre qui vient comme du néant, de l’ »envie de rien » qui laisse au moins « libre de désirs ».

 

La première émotion passée, je suis saisie par la densité de ce qui est dit là, par ce qui subsiste en effet de désir et de vie. Je suis saisie par la force qui permet à celle qui écrit de maintenir, par la pensée, une relation avec ceux qu’elle aime, chacun considéré pour lui-même : sa mère à qui elle s’adresse en premier, son père dont elle évoque le souvenir, chacun de ses enfants dont elle suit et encourage les parcours singuliers, sa sœur, ses neveux, les hommes qui ont partagé sa vie.

 

Vous l’avez compris, comme vous, j’ai reçu la lettre d’Ingrid Betancourt, cette lettre que sa famille a choisi de nous offrir, à vous, à moi. Certes, c’est une invitation à nous mobiliser encore pour la libération d’Ingrid Betancourt et tant d’autres qui subissent de tels supplices. Mais à côté et en plus de cet appel à la libération dans le respect des « Droits de l’Homme », j’entends et je reçois un poignant et essentiel message de vie, une parole qui a franchi forêts, océans et combien d’autres terribles obstacles pour nous rejoindre.

 

Dans un environnement social trop souvent enclin à se fier à la toute-puissance de moyens et capacités humaines, je lis qu’en la désolation de cette jungle colombienne, en ce lieu-frontière entre vie et mort, sur le fil ténu de l’espérance, Dieu est nommé, en amont comme Celui qu’il convient de remercier pour les enfants donnés, famille dont la pensée rythme la monotonie d’une détention à l’échéance inconnue. Dieu au présent, sollicité comme aide et comme guide. Fieu, pour l’avenir inconnu. Un Dieu mêlé à notre Histoire aujourd’hui comme au temps dont témoignent les écrits de la Bible dont Ingrid Betancourt écrit qu’en son maigre paquetage elle est son « unique luxe ».

 

Reconnaissants pour ce message d’espérance qui nous vient des confins de la mort, ne sommes-nous pas conviés, quelles que soient nos situations, à « déborder d’espérance », à en témoigner en actes et en paroles ?

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