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11/04/2008

Droit de mort, droit de vie

8297791.gif« Vous serez mes témoins… »

Dans les récits d’apparition que nous lisons en ces temps de Pâques, le Christ charge ses disciples d’être témoins de sa résurrection, témoins par la parole, et témoins aussi par le geste et l’engagement au service de la vie. Comme il en fut pour les disciples autrefois, la résurrection du Christ nous travaille aujourd’hui, elle suscite notre engagement dans l’espérance.

En ces jours de fêtes pascales, le débat sur l’euthanasie a retrouvé une place de premier plan de l’actualité, avec la mort de Chantal Sébire. Certains veulent « rouvrir le débat » selon l’expression de son avocat. L’expression est-elle juste ? Le débat a-t-il jamais été clos ? En fait il s’agit plutôt, pour les partisans de l’euthanasie d’aller plus loin dans la législation et de dépasser la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie d’avril 2005.

On sait que cette loi votée presque à l’unanimité des membres du parlement représente un point d’équilibre et aussi que cet équilibre est fragile. Il faut rendre hommage à nos parlementaires d’avoir su mener à cette occasion un débat de haute tenue en un domaine où la médecine avec ses avancées, l’éthique en tant que recherche d’une vie bonne et juste, et le droit en tant que norme générale posée dans un contexte donné, se conjuguent de manière très complexe.

On reste stupéfait de voir que dans le prétendu « débat » rouvert, on n’a guère entendu qu’un son de voix. Une fois de plus, la complexité des choses, quant il s’agit de la souffrance humaine, a cédé la place à la simplification et à la mise en scène qui semble être la condition inévitable de l’information actuelle.

Dans le débat médiatique, la parole n’a guère été donnée à ceux qui luttent contre la souffrance, ceux qui accompagnent les personnes en fin de vie avec d’autres approches et d’autres convictions philosophiques et éthiques. Leurs pratiques témoignent pourtant aussi d’une grande humanité et de pas moins de compassion.

Quant aux opinions religieuses elles ont été (on a envie de dire « évidemment ») souvent disqualifiées d’emblée comme étant particulières, irrationnelles donc sans pertinence véritable. Il n’en reste pas moins que les traditions religieuses et la foi chrétienne, plus précisément, sont une authentique source pour éclairer et discerner les voies de l’humain, une source pour des pratiques qui respectent et grandissent cet humain en chaque homme et femme.

Père Jacques RIDEAU
Diocèse de Luçon
Editorial de Eglise de Luçon du 2 avril 2008

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