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02/03/2009

Des rimes aux rires

La 11e édition de cette manifestation dédiée à la poésie se tiendra dans toute la France du 2 au 15 mars. Au menu cette année : de l'humour…

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Le Printemps des poètes sera officiellement lancé le 2 mars aux Folies-Bergère, le temple du music-hall, où résonnèrent jadis les voix de Mistinguett et de Maurice Chevalier. Une façon, pour les organisateurs de cet ensemble de manifestations qui se déroulent dans toute la France, de rappeler la dimension populaire de ce « Printemps » qui voudrait faire éclore des vocations poétiques. Sur le modèle de la Fête de la musique, les organisateurs privilégient la dimension festive et spectaculaire de l'événement. Quitte à faire fuir les poètes… En effet, un certain recueillement n'est-il pas propice à la poésie, cette «opération magique accomplie par le silence», selon les mots de Philippe Jaccottet. 

Placé sous le signe du rire et de l'humour, le Printemps 2009 rendra hommage à Jean Tardieu (décédé en 1995), grand gourmand de mots et amateur de cocasseries les plus incongrues. L'affiche de cette 11e édition, en revanche, ne fait pas rire (voirci-dessus). Le jeu sur les mots ne vole pas haut et l'astuce graphique rend le message indéchiffrable. Espérons que l'an prochain les graphistes du Printemps des poètes seront mieux inspirés.

Rappelons tout de même que pour la seule association Le Printemps des poètes, qui « tourne » toute l'année avec plusieurs salariés, les ministères de la Culture et de l'Éducation versent 400 000 euros par an, les collectivités locales assurant le financement des manifestations qui ont lieu en province.

«Œcuméniste acharné»

Grâce à ces moyens considérables et à un certain consensus médiatique, au fil des ans, le Printemps des poètes a su rallier de nombreux suffrages : auteurs, bien sûr, public curieux, mais aussi libraires, bibliothécaires et associations. « Nous sommes sur une pente ascendante», affirme Jean-Pierre Siméon, directeur artistique de la manifestation. «Œcuméniste acharné», comme il se définit lui-même, il n'écarte aucune tendance ni courant poétique de sa programmation. Le Printemps est « une véritable vitrine destinée à refléter toute la vitalité et l'extraordinaire diversité de la poésie française d'aujourd'hui, qui, à bien des égards, est bien plus riche que le roman ». Pour cette onzième édition, patronnée par le comédien Denis Podalydès, il a invité Jacques Roubaud et Jean-Pierre Verheggen.

En ces temps de restriction budgétaire, le Printemps des poètes ne risque-t-il pas de faire les frais des coupes budgétaires publiques, au moment où Lire en fête est dans le collimateur ? Jean-Pierre Siméon ne veut pas y croire. Son argument : «Outre l'appui inconditionnel du CNL, le goût naturel et simple du public pour la poésie ne fait que croître.»

On peut être chagriné que la poésie descende sur le bitume et que « la rue » s'empare de la rime. Mais d'un autre côté on ne peut que se réjouir de voir des éditeurs publier à nouveau de la poésie ; c'est notamment le cas du Seuil et de la Table ronde. Initiative impensable il y a encore dix ans. Par ailleurs, les anthologies se multiplient (Patrick Poivre d'Arvor en publie une le 5 mars aux Éditions du Cherche Midi…) et, cette année, les publications pour la jeunesse ont concentré une part de leurs efforts sur la poésie (Gallimard, Bayard, Rue du monde…).

Renseignements :
www.printempsdespoetes.com

Article du Figaro 

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