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23/12/2010

Noël 4

bandeau-1.jpgCrise, restrictions budgétaires, guerre des monnaies… C’est dans une ambiance plutôt morose que se prépare la fête de Noël cette année ! Et pourtant, la publicité va nous inviter de nouveau à hyper-consommer : cadeaux, repas, sortie, voyages… pour ceux qui le peuvent du moins !

Face à la misère qui submerge le monde et à la dégradation de l’environnement dont une des plus grave est le réchauffement climatique, ferons-nous l’autruche ? Noël sera-t-il réduit à une parenthèse où les problèmes sont mis de côté pour quelques heures, ou nous laisserons-nous interroger par ce que cet événement vieux de 2000 ans a à nous dire aujourd’hui sur la vraie richesse ?

 

Car la crèche de Noël vient une fois de plus nous rappeler que ce nouveau-né couché dans une mangeoire, c’est Dieu qui se fait pauvre et fragile. De ce fait paradoxal, le collectif chrétien « Vivre autrement » tire la conviction que les vraies richesses ne sont pas celles dont on nous parle tous les jours. Ce qui compte vraiment, c’est le bonheur du partage et de la solidarité. Partage de ce qui nous est donné par la Création, partage de ce que l’humanité se donne à elle-même : ces biens collectifs qu’elle se construit pour assurer à chaque individu dignité et épanouissement.

L’eau, l’air, la terre, la paix, la santé, la justice, l’éducation, autant de biens que nous avons en commun et qui n’ont pas de prix. Sommes-nous conscients de cette richesse et des menaces qui pèsent sur ces ressources (naturelles et institutionnelles) dont tous les humains doivent pouvoir profiter ?

Indispensables à tous, les biens communs contribuent grandement à la qualité de notre vie et à notre bien-être. Mais en ces temps de crise financière et d’endettement massif, la tentation est forte de réduire les dépenses affectées aux biens communs. Elle est encore plus forte de ne pas se préoccuper des biens publics mondiaux, telle la stabilité du climat, la biodiversité, etc. Dans ce contexte, il est important de défendre et promouvoir ces biens. Et cela commence par une prise de conscience de leur importance.

Nous avons une responsabilité commune à assumer, pour éviter la dégradation et la précarisation de ces ressources naturelles et institutionnelles. Qu’allons nous faire, individuellement et collectivement, pour nous offrir à nous-mêmes et aux générations futures un avenir humainement vivable pour tous ? Comment garantir une distribution à tous de l’eau potable, l’accès à l’enseignement, à la qualité de l’environnement, sans risque pour sa santé, à une justice impartiale, à un air pur, à une protection minimum contre les grandes pandémies ?…

Ne sommes-nous pas appelés à jardiner notre terre, c’est à dire veiller à ce qu’elle puisse se régénérer, plutôt que de la laisser s’épuiser ? Ne devons-nous pas développer une économie du don, plutôt que de marchandiser et de livrer au profit des biens communs destinés à tous ?

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