Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/11/2012

Le lac

Le Lac

tumblr_m7vq1ftATH1rs81xfo1_500.jpg


Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, 
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

Alphonse de Lamartine - Les Méditations poétiques

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

27/11/2012

Un poète parmi nous (3ème partie)

La Boulite : Tu as dit aussi que tu écrivais des récits…

Thierry : Oui, je disais que l’été dernier, j’ai écrit des récits sur ma petite enfance, entre cinq et quinze ans, des souvenirs de famille. Au départ, c’est un projet un peu pour la famille, je pense que je vais élargir le public et je suis en train de travailler pour que tout lecteur puisse s’y retrouver parce que j’envisage une édition. C’est le dernier projet en cours et il est bien avancé et il aura pour titre : « Le mange-disque et autres souvenirs ».

La Boulite : Est-ce qu’il y a autre chose qui mijote ?

Thierry : Oui, j’ai envie de faire un travail sur les peintures du peintre Le Caravage. J’ai commencé à prendre quelques notes. Tout ça, c’est parti d’un calendrier. C’’est tout bête au départ : j’avais un calendrier avec tous les mois une peinture de Le Caravage. Ce calendrier 2010 est fermé, j’avais envisagé de mettre ces tableaux dans des cadres et je ne trouvais pas les bons cadres. Je me suis dit pourquoi pas écrire dessus… J’ai un ami qui fait ça, à partir de la peinture. Pourquoi ne pas essayer ? Non pas une description du tableau, mais ce que ça m’évoque, moi…

La Boulite : C’est une passion qui te permet de faire le vide, d’oublier un peu ta fonction, un dérivatif …

Thierry : En travail d’écriture, oui. Mais je pense qu’on est poète à tous les instants. On n’est pas poète de neuf à dix heures du matin et après on passe à autre chose … J’ai connu des périodes où je n’écrivais pas, mais j’emmagasinais beaucoup, dans la tête ou dans des carnets et puis il y a des notes qui traînent, il y a des bouts de poèmes… Au bout d’un temps plus ou moins long, en relisant, je trouve un petit fil conducteur. Quand je décide d’approfondir ça, j’écris le reste en fonction du fil conducteur, j’approfondis ce que je crois avoir trouvé déjà en filigrane dans ces textes qui correspondent à une période, à un état d’esprit, une manière d’être dans la vie tout simplement. FIN

dans l'Echo do doué n°45 Novembre 2012 consacré aux artistes flocéens.

 

26/11/2012

Un poète parmi nous (2ème partie)

La Boulite : Le fait que tu sois prêtre, est-ce que ça se ressent dans ton écriture ? Est-ce qu’il y a des écrits qui touchent le domaine religieux ?

C’est des questions qu’on me pose aussi : est-ce que j’écris de la poésie chrétienne ? Non au sens strict du mot. Je ne fais pas, par exemple, un poème sur Jésus, un autre sur la Vierge Marie, je ne mets pas en vers (ou en vers libres, parce que j’écris en vers libres) la théologie. Par contre, si on s’attarde à la lecture, on peut voir en filigrane le croyant qui écrit. Dans « Terre d’envol », je n’impose pas une manière de croire, j’invite plutôt les gens, en lisant les poèmes, à croire à quelque chose, voire à quelqu’un.

Un autre recueil, plus ancien, « Après toi languit ma chair . est, cette fois, vraiment religieux. C’est une sorte de méditation sur le psaume 62 « Tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de Toi, après toi languit ma chair. C’est un recueil croyant mais croyant chrétien vraiment, avec une postface du moine Gilles Baudry qui est poète aussi.

La Boulite : Est-ce qu’il y a des auteurs ou des périodes que tu affectionnes particulièrement ?

Thierry : Si on parle poésie, évidemment tous les classiques. : Hugo, Lamartine. Dans les plus récents : Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, tous ceux qu’on cite habituellement ; et si on cite les poètes plus d’aujourd’hui : Guillevic, Gilles Baudry, Jean-Pierre Lemaire, et plein d’autres (tout le rayonnage là-bas, c’est que de la poésie).

La Boulite : Qui lit des poésies aujourd’hui ?

Thierry : Y’a un public, mais un petit. Et puis, on peut lire la poésie à certains moments de sa vie, c’est pas forcément quelque chose de continuel. Les gens aiment beaucoup les poèmes. La preuve, quand on célèbre une sépulture, à la fin, les gens aiment bien lire quelque chose qu’ils appellent un poème. Pour moi, ce n’est pas toujours de la poésie, mais ça correspond bien à une expression de ce qu’ils sont, ça les touche. C’est une manière particulière d’écrire, c’est une adresse à quelqu’un…

La Boulite : Ils sont sensibles au rythme de la poésie, à la musicalité…

Thierry : Voilà. Moi, je fais une différence entre poème et poésie. La poésie, on peut la trouver dans la musique, dans la nature, dans la peinture, c’est beaucoup plus large que le poème qui est la forme littéraire, la mise en mots de la poésie.

La Boulite : Etant donné que la poésie n’engendre pas de gros volumes de vente, comment ça se passe pour se faire éditer ?

Thierry : Ce n’est pas là qu’on tire beaucoup car on achète très peu, en fait. Dans une librairie, le rayonnage n’est pas bien important. Le coin poésie, il faut vraiment le chercher, à part les classiques et les auteurs qu’on étudie pour le bac.

La Boulite : Combien de livres as-tu publiés ?

Thierry : Jusqu’à présent, j’ai publié onze recueils de poèmes (en un peu plus de trente ans). Le premier date de 1981 et le dernier de décembre 2010. J’ai créé une édition associative avec des amis des Herbiers, les Editions Echo Optique , en 89. On a vingt-deux ans d’existence déjà et on publie des auteurs francophones, à raison de deux ou trois auteurs par an. Dans toutes ces années d’édition, moi j’ai trois recueils : Terre d 'envol, le dernier, Les jours sans bagages qui est le précédent dans la même collection et un autre beaucoup plus ancien, en 91 les flammes de la nuit.

La Boulite : Ces livres sont disponibles auprès de qui ?

Thierry : J’en ai un dépôt chez moi ; il y en a aussi à l’association Echo Optique dont je suis l’un des membres,et à Siloë à La Roche. J’ai un site internet où on peut trouver la présentation de tous les recueils. 

dans l'Echo do doué n°45 Novembre 2012 consacré aux artistes flocéens.

25/11/2012

Un poète parmi nous (1ère partie)

Un poète parmi nous

La Boulite (association pour la sauvegarde du patrimoine de La Flocellière (Vendée) est allée à la rencontre de Thierry Piet, notre curé. Depuis son enfance, il aime lire et écrire. Il participe à un atelier d’écriture et a publié de nombreux recueils de poèmes.

La Boulite : Quand as-tu commencé à écrire des poèmes ?

Thierry : Au collège, en 5ème exactement. C’est venu par les cours de français. Il y avait un concours de poèmes pour la fête des mères. Je ne sais plus qui organisait ça, c’était plus large que le collège, j’avais écrit un sonnet et puis j’ai eu un prix. Je me suis dit pourquoi pas continuer à écrire. Ensuite, il y a eu une période, fin du collège début du lycée, où je m’amusais à écrire des textes de chansons françaises sur des chansons anglaises de l’époque. Je faisais (avec d’autres d’ailleurs) des traductions ou plutôt des adaptations. J’ai fait ensuite de la musique pour écrire mes propres textes de plus en plus personnels.

La Boulite : Tes sujets d’inspiration, c’est varié ?

Thierry : J’ai écrit toutes sortes de choses par le passé, mais aujourd’hui, je travaille plus par projets que par inspiration. L’inspiration, c’est une chose mais il y a aussi le travail que j’appelle la transpiration, tout le travail sur l’écriture. C’est peut-être un don d’écrire, mais c’est aussi un travail.

La Boulite : Comme un écrivain qui s’astreint à remplir la page blanche…

Thierry : C’est ça exactement. Comme un écrivain ou un pianiste qui prépare un concert : il travaille ses gammes pendant des heures sinon le soir du concert, il n’est pas bon. Le poète, c’est pareil, il y a des techniques d’écriture. L’écriture, ça s’apprend y compris l’écriture poétique ; .même s’il y a une facilité d’inventer, il y a un travail par derrière qui nourrit tout ça.

La Boulite : Est-ce un travail solitaire ou bien est-ce que tu as aussi travaillé avec d’autres poètes, y a-t-il des rencontres entre écrivains ?

Thierry : Depuis de nombreuses années, je participe à un atelier d’écriture mensuel. On est six et tous les mois, pendant trois heures, on écrit avec des consignes d’écriture que l’un d’entre nous a préparées. Ça m’aide beaucoup dans l’écriture. Toutes sortes d’écritures d’ailleurs, pas uniquement l’écriture poétique. J’ai découvert dans ces ateliers que j’avais aussi à progresser au niveau du récit, des dialogues… Aujourd’hui, quand j’écris des récits, il y a des choses qui viennent toutes seules : il suffit de tirer sur un fil et toutes les techniques viennent servir ce qu’on veut écrire.

La Boulite : Tu n’as pas chaque jour des moments d’écriture ?

Thierry : Non, je ne prends pas le temps ou alors il faudrait que je me lève plus tôt (rire). Beaucoup d’écrivains travaillent tôt le matin, entre six et huit heures. Je n’ai pas ce courage-là ! Quand c’est de la poésie, c’est des moments furtifs, des petites choses qu’on écrit. Ecrire un poème, c’est avoir du matériau sous la main pour le reprendre plus tard. Tandis que pour écrire des récits (j’ai fait l’expérience l’été dernier, j’ai écrit en trois semaines vingt-six récits qui ont trait à mon enfance), il faut vraiment prendre le temps d’écrire parce qu’on ne peut pas écrire un petit bout par-ci, un petit bout par-là ; c’est des heures de travail à la suite. Je m’étais donné comme objectif de faire ça cet été parce j’avais du temps et que si je ne le faisais pas, je ne le ferais jamais. Ecrire un récit ou à plus forte raison un roman, c’est un autre travail. Mais là, pour l’instant, je n’ai pas envie, pas l’idée d’écrire des romans. Mais parfois, on est surpris par l’urgence d’écrire dans un autre genre.

Quand je dis que je n’écris pas tous les jours, c’est faux .parce que ça dépend ce qu’on met sous le mot écriture. Pour mon « travail » de prêtre, j’ai besoin d’écrire, ne serait-ce qu’une homélie du dimanche (même s’il y a une part d’improvisation), les articles du bulletin, des circulaires… il y a de l’écriture tous les jours, dans des genres tout à fait différents. Mais pour l’écriture littéraire, ce n’est pas tous les jours, par manque de temps. La lecture aussi, car on n’écrit pas si on ne lit pas.

dans l'Echo do doué n°45 Novembre 2012 consacré aux artistes flocéens.

23/11/2012

J'ai vu la lumière

 

Marc Lavoine: J'ai vu la lumière - 2012

16:00 Publié dans Chansons | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2012

Du maître à l'élève

 

imageEMS.jpg

Soirée lecture et chant

à la Tour des Arts

Mercredi 21 novembre 2012 à 20h30

 

DU MAITRE A L'ELEVE

 

au programme

 

Chant:

Les morceaux de musique seront les exercices du Vaccaïe utilisés en classe de chant. Cette méthode a été mise au point par le musicien Nicola Vaccaï.

Par les élèves de la classe de chant d'Olivia-Marie Garreau-Thlang.

 

Lecture:

Textes de Jeanne Benameur, Brigitte Giraud, Jean L'Anselme, Jean-Louis Fournier, Velibor Colic, Slawomir Mrazek, Hervé Le Tellier, Christel Périssé, Jean-Pierre Verheggen, Jean-Bernard Pouy.

Lus pas Catherine Luce et Gabriel Arnaud.

 

Soirée organisée par l'association Echo Optique

et l'Ecole Municipale de Musisue des Herbiers (85°

Entrée gratuite.

image89U.jpg