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03/07/2013

Effacement de Dieu

EFFACEMENT DE DIEU, LA VOIE DES MOINES-POÈTES
de Gabriel Ringlet
Albin Michel, 306 p., 19 €

ringlet.JPGDieu, le moine et le poète. L’écrivain, poète et théologien belge Gabriel Ringlet (collaborateur de La Croix) explore, dans son dernier ouvrage, un triple effacement. Celui du divin, d’abord, que l’on ne voit plus, que l’on n’entend plus, que l’on ne sent plus, qui a disparu « sans laisser d’autres traces que les brèches qu’il a ouvertes en chacun », écrit-il, détournant un roman de Sylvie Germain. 

Cette disparition progressive, mise en œuvre aussi dans les monastères et en poésie, est nécessaire, écrit le membre de l’Académie royale de langue et de littératures française de Belgique, pour mieux se placer à l’écoute du monde. Comme Dieu, le poète se place ainsi « hors champ », à l’écart du monde.

De François Cassingena-Trévedy, moine de Ligugé, à Pierre Thibault, architecte de l’abbaye Val Notre-Dame, en passant par Christophe Lebreton (Tibhirine) ou Jean-Yves Quellec (Clerlande), Gabriel Ringlet suit les traces de sept moines-poètes contemporains, six hommes et une femme. À moins qu’il ne s’agisse de poètes-moines. 

À vrai dire, l’écrivain refuse, à l’instar de Charles Dumont, de l’abbaye cistercienne de Scourmont (Belgique), de distinguer don poétique et grâce monastique. Pourtant, il paraît évident, convient-il, que les poèmes laissés par les moines dépassent largement leur vocation religieuse et participent à la recherche, hésitante mais essentielle, de Dieu par l’homme. 

Gabriel Ringlet retrace les parcours, analyse les mots, explore les influences tant et si bien qu’on regretterait presque la trop grande place laissée aux commentaires. Au détriment de poèmes dont la discrétion laisse néanmoins percevoir la langue de feu dont ils sont faits. Pour toujours tenter, comme écrit François Cassingena, de « toucher Dieu d’un mot ». 

LOUP BESMOND DE SENNEVILLE

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21:01 Publié dans Livres, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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