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26/12/2014

Noël

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Frères et sœurs, c’est encore Noël ! Une année passe tellement vite ! Que dire encore en cette fête de toute la joie dont elle est porteuse ? La mélancolie de l’hiver, la morosité de l’actualité, la tristesse de certaines situations dans les familles, au travail et ailleurs, ne l’emportent-elles pas ? Est-ce que, par exemple, la joie se lit sur nos visages ? Peut-être dans les yeux pétillants des enfants pour qui Noël reste vraiment une fête pour eux, remplie de contes, de légendes, de chansons et de cadeaux, mais pour nous qui l’avons vécue maintes et maintes fois ? Peut-être sommes-nous un peu blasés ? Mais si c’est le cas, c’est peut-être que nous nous disons que Noël est une fête de gosses, alors, si c’est vrai, c’est que  nous n’avons pas encore découvert le vrai sens et la vraie joie  de Noël.

 

Alors oublions un instant les réveillons, les cadeaux, tout le décorum qui ne vont durer qu’un moment puisque, dès les vacances scolaires terminées, la vie dite ordinaire va recommencer avec d’autres rites, d’autres habitudes… Mais tandis que les cloches carillonnent et que les gloria retentissent, essayons de ressentir en cette nuit et dans le silence de notre cœur l’immense joie que nos visages pourront vraiment refléter.

 

Un sauveur nous est né ! Ainsi se réalise la prophétie d’Isaïe pour le peuple… ce peuple qui marchait dans la longue nuit… peuple de veilleurs, peuple de guetteurs d’aurores , peuple à la lanterne… comme celle emportée en procession nous rappelant ainsi notre premier dimanche de l’avent, mais surtout nous rappelant que nous sommes de ce peuple de la nuit, la nuit de notre monde, la nuit de nos angoisses, de nos peurs, de notre mal être peut-être. Nous sommes venus dans cette église la nuit, mais aussi avec de la nuit au fond de nous pour attendre, chercher quelque chose… ce qui nous manque terriblement… une réponse à nos questions, un sens à notre vie, une raison d’espérer…

 

Un sauveur nous est né ! Et notre boussole cette nuit c’est une étoile. C’est elle qui nous guide. Cette étoile s’appelle habitude : on a l’habitude d’aller à la messe de nuit, ça fait partie de la fête ! Vous savez, il n’y a pas que de mauvaises habitudes, celle-ci en est une bonne !

Cette étoile s’appelle aventure : on guette dans sa vie les signes de Dieu, on s’est mis en route sur un chemin de foi, de découverte, et la curiosité nous a menés là cette nuit.

Cette étoile s’appelle lumière : on vit dans le noir, on ne voit pas le bout du tunnel, les fins de mois sont difficiles, la santé n’est pas terrible et en amour c’est le grand vide, la grande solitude…  une petite lumière m’éclaire pourtant et me dit qu’un grand jour est encore possible, alors j’espère, et je suis venu ici puiser en Noël ce qui va m’éclairer, me réchauffer, me réjouir.

 

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Un sauveur nous est né ! Et nous voilà devant la crèche. Une crèche qui a tant fait parler d’elle ces dernières semaines. Eh oui la crèche est à tout le monde parce que Jésus est né pour tout le monde ! Il n’a pas choisi de naître pour une élite qui serait les plus riches, les plus savants, les plus religieux ! Il est né pour le peuple de la nuit ! Et tout le monde est du peuple de la nuit ! Même les libres penseurs ! Tout le monde a une part de nuit au fond de soi.

Jésus n’a pas choisi de naître dans le palais, le temple ou la cathédrale d’une grande ville illuminée remplie de gens bien, il est né dans une étable bien sombre de la banlieue, de la périphérie, comme dirait le pape François. Ça devrait nous rassurer !

Alors oui la crèche est à tout le monde, mais ce n’est pas suffisant de dire cela ! Il faut aussi que notre cœur soit une crèche, ce lieu où l’Enfant Jésus attend d’être accueilli au chaud, ce lieu où l’Enfant Jésus va grandir et nous faire grandir, ce lieu où l’Enfant Jésus va parler avec nos mots d’hommes et de femmes qui ne sont finalement que balbutiements de la Parole de Dieu.

Oui, prenons soin de Jésus qui veut et vient naître en nous. Prenons soin de Jésus autant que Marie, autant que Joseph… et pourquoi pas, autant que l’âne et le bœuf ?

 

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Un sauveur nous est né ! Les premiers à recevoir le message, ce sont des bergers. Vous savez, on admire les bergers comme on admire des santons, mais si nous étions à leurs places on se plaindrait beaucoup. C’étaient des gens qui vivaient à l’écart des autres à cause de leur travail. Ils conduisaient les troupeaux dans les montagnes. Ils restaient dans les montagnes avec leurs troupeaux pour veiller dessus. Et à cause de cela, ils ne participaient jamais à la vie quotidienne des citoyens, ils n’allaient jamais au Temple pour prier. Pas de vie sociale, familiale, religieuse… pauvres de tout finalement… ils étaient naturellement exclus du reste du peuple.

Et c’est à eux en premier que les anges annoncent la nouvelle : un sauveur nous est né ! Comme si cette naissance était d’abord pour eux.

 

Ne serions-nous pas ces bergers, en cette nuit, venus voir ce qui se passe dans cette église à l’appel d’une petite voix intérieure, guidés par une étoile, entrainés par d’autres plus convaincus, oubliant un moment tous nos tracas ?

 

Un sauveur nous est né !  Oui c’est encore Noël. Une année est vite passée. Et si cette année la joie que je suis venu chercher éclairait un peu plus mon visage, faisait pétiller mes yeux, me donnait chaud au cœur ? Et si cette joie je la partageais à quelqu’un ? Et si on se disait « Joyeux Noël » plutôt que « Joyeuses fêtes » Et si Noël  était tous les jours ? Sans doute que nous ne serions plus ce peuple qui marche indéfiniment dans la nuit qu’il se fabrique… parce que nous serions sauvés, c’est-à-dire que nous aurions vraiment accueilli dans notre être tout entier le salut de Dieu offert en Jésus.

TP  Homélie Nuit de Noël 2014

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