27/08/2016
La vie antérieure
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux
Rendaient pareils le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu des voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
Baudelaire: les Fleurs du mal
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26/08/2016
La poésie
Parlant de poésie le philosophe Gaston Bachelard évoque une « surrationalité » parce que le langage poétique permet de faire émerger des valeurs enfouies que le langage courant ignore.
C’est l’intérêt majeur de l’expérience poétique tout entière orientée vers la contemplation de la nature et des instants privilégiés qui donnent un sens à la vie : un temps arrêté, immobilisé, prélude du silence où les mots vont jaillir noués dans un même désir de transcendance et d’harmonie.
Les cadres de la vie quotidienne brisés, le souffle de la poésie entraîne l’homme vers d’autres rivages : « La poésie cherche l’instant elle n’a besoin que de l’instant. Elle crée l’instant… c’est dans le temps vertical d’un instant immobilisé que la poésie trouve son dynamisme pur de la poésie pure. C’est celui qui se développe verticalement dans le temps des formes et des personnes » écrit le philosophe Gaston Bachelard dans son ouvrage le « droit de Rêver ».
Cet élan vital n’est pas propre au verbe poétique, on peut le ressentir intensément dans la force des images. Ainsi les peintres impressionnistes s’imprégnaient-ils des mouvements de la lumière et de l’eau dans les paysages pour traduire ces instants de vie, fulgurances poétiques qui nous portent ailleurs et plus loin !
Réflexions que je partage prises ICI
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25/08/2016
Credo de la Paix
Je suis coupable de guerre
quand j'exerce orgueilleusement mon intelligence
au détriment de mes frères humains.Je suis coupable de guerre
quand je déforme les opinions des autres
lorsqu'elles diffèrent des miennes.
Je suis coupable de guerre
quand je ne tiens pas compte
des droits et des possessions des autres.
Je suis coupable de guerre
quand je convoite
ce qu'un autre a honnêtement acquis.
Je suis coupable de guerre
quand je cherche à maintenir la supériorité de ma position
en privant les autres de leurs opportunités d'avancement.
Je suis coupable de guerre
si je m'imagine que ma famille
et moi-même devons être privilégiés.
Je suis coupable de guerre
si je crois qu'un héritage me donne le droit
de monopoliser les ressources de la nature.
Je suis coupable de guerre
quand je crois que les autres
doivent penser et vivre comme je le fais.
Je suis coupable de guerre
quand je fais dépendre le succès dans la vie,
de la force, de la réputation et de la richesse.
Je suis coupable de guerre
quand je pense que la conscience des gens
devrait être soumise par la force plutôt que suivre la raison.
Je suis coupable de guerre
quand je crois que le Dieu que je conçois
est celui que les autres doivent admettre.
Je suis coupable de guerre
quand je pense que le pays qui a vu naître quelqu'un
doit nécessairement être le lieu où il doit passer sa vie.
Ralph Maxwell Lewis
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24/08/2016
Crie
Nicolas Peyrac: Crie (1993)
Pour tous ces mots que tu peux pas dire
Toutes ces images qui n'te font pas toujours rire
Tous ces discours qu'on voudrait te vendre
Ces belles promesses qui volent
Presque aussi bas que ceux qui racolent
Crie comme si tu chantais
Pour qu'ils t'entendent
Même à l'abri planqués par leurs murs
Crie comme si tu chantais
Pas pour qu'ils tremblent
Mais pour qu'ils sachent qu't'as besoin d'air pur
Que t'avances
Pour toutes ces vies qu't'as du mal à vivre
Tous ces chemins de traverse qu't'as peine à suivre
Toutes ces envies que t'as d'être ailleurs
Pour que changent tes repères
Pour pas souffrir et toujours te taire
Crie comme si tu chantais
Pour qu'ils t'entendent
Même à l'abri planqués par leurs murs
Crie comme si tu chantais
Pas pour qu'ils tremblent
Mais pour qu'ils sachent qu't'as besoin d'air pur
Que t'avances
C'est peindre les larmes
Mais les larmes selon leur couleur
Te tirent insidieuses vers le fond ou sur les hauteurs
Et tout le bien et le mal qu'elles te font ça te bouge ta vie
C'est comme quand tu cries, c'est comme quand tu cries
Crie comme si tu chantais
Pour qu'ils t'entendent
Même à l'abri planqués par leurs murs
Crie comme si tu chantais
Pas pour qu'ils tremblent
Mais pour qu'ils sachent qu't'as besoin d'air pur
Que t'avances
Nicolas Peyrac
PS: A JCS
TP
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23/08/2016
Parabole nouvelle
Une jeune femme visite sa mère et lui parle de sa vie et comment elle a de la difficulté à passer à travers chaque journée. Elle ne sait pas comment elle va s'en sortir et elle envisage d'abandonner. Elle est tellement fatiguée de se battre continuellement. Elle a l'impression que lorsqu'un problème est résolu, un nouveau se présente.Sa mère l'amène à la cuisine. Elle remplit trois casseroles d'eau et les place sur le feu. L'eau se met à bouillir rapidement. Dans la première casserole, la mère ajoute des carottes. Elle met des oeufs dans la deuxième casserole et elle met des grains de café moulu dans la troisième. Elle laisse reposer et bouillir, sans dire un mot.
Au bout d'un moment, elle ferme le feu. Elle égoutte les carottes et les place dans un bol. Elle sort les oeufs et les met dans un bol. Finalement, elle vide le café dans un bol. Se tournant vers sa fille, elle demande :
- Dis-moi ce que tu vois ?
- Des carottes, des oeufs et du café, répond la fille.Sa mère lui demande de se rapprocher des carottes. La fille note que les carottes sont molles. La mère lui demande ensuite de prendre un oeuf et de briser la coquille, ce que fait la fille. Cette dernière observe alors que l'oeuf est dur. Finalement, la mère demande à sa fille de goûter au café. La fille sourit en goûtant à l'arôme riche du café. La fille lui demande ensuite :
- Qu'est-ce que ça signifie, maman ?Sa mère lui explique que chacun de ces objets a fait face à la même adversité : de l'eau bouillante. Chacun a réagi différemment. Les carottes sont arrivées fortes et dures. Cependant, après avoir été soumises à l'eau bouillante, elles se sont ramollies et sont devenues faibles. Les œufs étaient fragiles. Leur coquille mince protégeait leur liquide intérieur, mais après avoir passé du temps dans l'eau bouillante, ils sont devenus plus durs à l'intérieur. Les grains de café moulu étaient uniques, quant à eux. Après avoir été soumis à l'eau bouillante, ils ont changé l'eau.
La mère demande à sa fille :
- Lequel es-tu ? Quand l'adversité frappe à ta porte, comment réagis-tu ? Es-tu une carotte, un œuf ou un grain de café ?Souviens-toi de ceci : Lequel suis-je ? Suis-je la carotte qui semble forte, mais qui devient molle et perd de sa force devant la douleur et l’adversité ?
Suis-je un œuf qui débute avec un cœur malléable mais qui change quand la situation se réchauffe ? Ai-je un esprit fluide, mais après un décès, une rupture, une difficulté financière ou un autre défi, suis-je devenu plus dur et fermé ? Et si ma coquille ressemble à toutes les autres, du côté intérieur, suis-je amer et dur avec un esprit rigide et un cœur de pierre ?
Ou suis-je un grain de café ? Le grain, en fait, change l'eau chaude, la circonstance qui amène la douleur. Lorsque l'eau devient chaude, il relâche sa fragrance et sa saveur. Si tu es comme le grain de café, quand les choses semblent être les pires, tu deviens meilleur et tu changes la situation autour de toi.
Quand les temps semblent les plus sombres et que les difficultés sont les plus grandes, est-ce que tu t'élèves à un autre niveau ? Comment gères-tu l’adversité ? Es-tu une carotte, un œuf ou un grain de café ?
Soyons tous des grains de café !!!
Anonyme
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21/08/2016
Après trois ans
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Verlaine
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