08/04/2017
Cri et sang
Cri et sang
Cri de l’homme en agonie
Jusqu’à la fin des temps.
Sang du juste qu’on assassine
Un matin de printemps.
Cri du condamné
Exécuté, fusillé, électrifié,
Otage abattu.
Voici l’homme,
Trahi et crucifié.
Il faut que ‘ordre immuable demeure,
Comme il a toujours été.
Les pauvres sont, tel Dieu le veut,
Des pauvres : qu’ils le restent.
Les riches font fructifier leur or,
C’est la logique des choses.
Mieux vaut qu’un homme y laisse sa peau,
Qu’un peuple tout en entier.
Les rêveurs peuvent toujours rêver :
Les justes n’ont pas de place ;
Le monde est pour les loups.
Les politiques se lavent les mains
Et condamnent proprement.
Les hommes de loi mettent le bandeau
Et penchent la balance.
Les fonctionnaires du religieux
Connaissent les codes, les rites, les lois,
Les encycliques et les décrets,
Mais ils ne savent plus Dieu.
L’ont-ils connu un jour ?
Le juste ne vaut que trente deniers
Et l’ami, pour de la monnaie,
Se mue en faux-témoin.
Cri et sang de l’innocent,
Tout seul devant sa mort.
Cri et sang du vendredi
Quand le soleil descend.
Cri et sang.
Cri du corps qu’un corps féconde
Dans une étreinte d’amour.
Cri de la femme qui devient mère
Et que la vie déchire.
Cri de l’enfant qui voit le jour,
Cri de la vie, cri de l’amour
Parmi les flots de sang.
Cri de Dieu qui créé le monde
Et l’habille de couleurs.
Couleur de sang du dimanche matin
Quand le soleil renaît.
Le grain semé se meurt en terre
Mais l’épi lève, vivant,
Qui annonce la moisson.
L’arbre qui apportait la mort
Devient l’arbre de la vie.
Cri et sang.
Cri et chant.
Alléluia !
Paul Grostefan
18:00 Publié dans Cris, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
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