31/10/2008
Heureux!
Heureux ceux qui n’ont rien à vendre
Ou à acheter.
Ils n’ont qu’eux-mêmes à partager
Heureux ceux qui se foutent des modes
Et de toutes pareilles conformités,
Ils ont déjà commencé à se libérer.
Heureux ceux qui boulangent leur pain
Et inventant leur propre chemin.
Ils sont de nous tous les plus humains.
Heureux vous qui poursuivez les esclaves
Jusque dans leur dernier mirage :
L’invincibilité des puissants,
La liberté de l’opulent,
L’icône des savants et des sages.
Heureux celui qui unit la possession de lui-même
Et la libération des autres,
Il marie l’indépendance et la solidarité,
Il anticipe une nouvelle société.
Heureux les témoins de l’invisible
Qui bêchent sans cesse notre terre
Pour inventorier les nouveaux possibles
Aux creux des sols les plus ordinaires.
Bienheureux vous les fous du spirituel
Au milieu des matérialismes,
Vous garder à la mèche d’humanité son étincelle,
Vous maintenez le monde et son histoire ouverts
Bienheureux vous les espérants
Du prochain rendez-vous,
Votre Royaume est déjà au milieu de nous.
S Currat
Et sur fond de crise économique, voici une version des Béatitudes retrouvée par O. Gaignet, curé de Fontenay leComte:
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30/10/2008
Pauvre Seigneur!
Dimanche : ralentir !
Voilà l'idée du travail le dimanche relancée par le gouvernement qui entend la faire débattre à l'Assemblée avant la fin de l'année. L'idée serait de multiplier les dérogations dans les zones touristiques et les « zones d'attractivité commerciale exceptionnelle », notamment en Ile-de-France et dans le Sud. Objectif : activer le commerce, réveiller l'épargne endormie, bref stimuler la demande pour compenser le déficit dû à la crise. Le bon citoyen sera le consommateur, le pousseur de chariot qui se déplace, même le dimanche... !
Examinons les arguments avancés, faibles à l'exception de ceux concernant les services indispensables. L'argument économique de création d'emplois ? Maintes études ont démontré que non seulement ce n'est pas certain, mais c'est l'inverse qui pourrait l'être en raison de la destruction d'emplois dans le petit commerce. Une majorité de Français disposés à travailler ce jour-là ? Oui, du bout des lèvres et à condition que cela concerne les autres « volontaires » ! Rien de très convaincant, par conséquent.
En revanche, on pressent l'impact d'une telle mesure qui annonce, sans aucun doute, via quelque 180 dérogations, la mort prochaine du dimanche, prié de rentrer dans le rang des jours ordinaires.
Les chrétiens ont de bonnes raisons de demeurer attachés à ce jour, même si la pratique dominicale n'excède plus 5 %. C'est pour eux l'instant de la suspension de l'oeuvre divine, du travail et des objets pour se rendre disponible à autre chose, pour se retourner sur le chemin parcouru les jours précédents. Comme ils sont moins nombreux, on pourrait être tenté de laisser à chaque religion le choix de son jour de repos.
Mais imagine-t-on une société privée de la parenthèse collective pendant laquelle on met l'activité en veilleuse ? Cela voudrait dire que les besoins de l'individu et du secteur marchand l'emporteraient sur le reste.
D'abord, le jour de repos deviendrait flottant, au gré du désir de chacun et de la souplesse de l'activité. Plus de point de repère fixe, pour distinguer un temps où l'on se refait, avant de « réattaquer la semaine », comme on dit souvent. Tout le monde se retrouverait sur une vaste mer, surfant sur sa petite vague. Le temps serait déréglé, éclaté, au gré d'un travail qui n'aurait plus de cadre général.
Qui ne voit les conséquences sur le social, et pour commencer, sur la vie familiale ? Comment assurer des relations régulières entre conjoints, parents et enfants, si l'organisation du temps hebdomadaire annule les différences de rythme, d'occupation ? Faut-il rappeler que l'invention d'un temps réglé (ce fut celui des moines...) a permis le développement de la civilisation ?
Autre conséquence de l'évolution annoncée : il n'y aurait plus de moment qui échapperait à l'emprise de l'activité productive et marchande. Avons-nous réellement besoin d'acheter sept jours sur sept ? Si oui, sommes-nous prêts à renoncer à ce moment de tranquillité, de repos, d'échange avec les proches, que permet le dimanche ? Si non, cela voudrait dire qu'être sans activité extérieure nous est devenu insupportable. Et ne parlons pas d'une disposition à la contemplation, à « l'état de poésie » dont parle Georges Haldas, qui serait à ranger au rayon des antiquités.
Au moment où tout nous invite à reconsidérer un mode de vie basé sur la consommation, la banalisation du dimanche ¯ même au nom de l'emploi ¯ prendrait la direction exactement opposée.
(*) Observatoire des réalités sociales (Quimper).
Jacques Le Goff (*) (Editorial de Ouest-France de ce jour)
Voir aussi ICI
19:03 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2008
En humble place
En humble place
Où s’effacent
Les vanités
Devenir sable
Pierre friable
D’humanité
TP
14:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
28/10/2008
Emergency
18:00 Publié dans Actualités, Chansons, Musiques | Lien permanent | Commentaires (0)
27/10/2008
Middle of the road
Le groupe écossais Middle of the Road très célèbre au début des années 70, dans un medley de ses plus grands succès chez Drucker en 1982.
Middle of the road - Medley
08:00 Publié dans Chansons, Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)
26/10/2008
ça fait 15 jours
Cela fait 15 jours que je suis allé au fossé. Un pneu a éclaté et tout aurait pu finir pour moi ce 11 octobre. Je commence à en parler avec humour et c'est bon signe, mais il m'arrive de pleurer encore en pensant au pire auquel j'ai échappé.
Depuis quelques semaines, on entend un certain Grégoire sur les ondes avec cette chanson "Toi+moi" que j'aime bien. J'ai trouvé une présentation de lui qu'il a lui-même écrite et que je trouve intéressante. C'est sur le mode du souvenir, un peu à la manière de tout ce qui m'est passé par la tête ces derniers jours. En voici le texte:
Je ne me souviens pas du 3 avril 1979 quand je suis né mais je me souviens d'une vidéo d'un concert des Beatles quand j'avais 8 ans. Je me souviens de mon grand frère qui m'a appris Let it be, Imagine et Your song au piano. Je me souviens de mon adolescence passée à écouter, rechercher et apprendre tout de mes idoles, le pourquoi des chansons. Je me souviens d'Elton John et de David Bowie. Je me souviens de Cat Stevens et de Jean-Jacques Goldman. Je ne me souviens pas de tout ce temps que j'ai passé à les imiter.
Je me souviens d'une petite amie. Je me souviens de la première chanson que je lui ai écrite parce que j'en avais marre d'utiliser les notes et les mots des autres. Je me souviens de tous ces brouillons que j'ai déposés sur le piano et la guitare, sur des feuilles de papier. Je ne me souviens pas de toutes ces heures où je me suis dit que c'était nul. Je me souviens de tout ce que je n'ai pas dit et que j'ai préféré chanter. Je me souviens que je trouvais ça plus facile. Je me souviens de ces balades avec mon chien pour mieux trouver l'inspiration. Je ne me souviens pas de tous ces moments où j'ai cassé des oreilles. Je me souviens de mes études pour avoir un diplôme en poche. Je me souviens de tous mes petits boulots, tous ceux que j'ai quittés car j'avais toujours le même rêve. Je me souviens de la patience et des chambres de bonne. Je me souviens des squats et de l'expérience. Je ne me souviens pas des pâtes froides au milieu de la nuit. Je me souviens de la mort de mes frères et de mon infinie envie de vivre. Je me souviens d'être entré en studio pour faire une maquette. Je me souviens qu'ils ont aimé et me voilà...
Certaines chansons naissent sur un papier, d'autres sur un piano ou une guitare. Toi+moi" est née dans ma tête. Une boucle mélodique qui se répête et qui m'obsède. Depuis deux jours, trois, quatre, cinq jours, une semaine... et toujours pas de paroles... Comme je ne trouve rien, je sors, je me change les idées. J'observe tous ces gens qui traînent les uns avec les autres sans se regarder. Un constat idiot qui, ce jour-là, m'énerve. J'en ai marre de ne jamais briser la glace, j'en ai marre de toujours passer mon chemin, j'en ai marre de regretter, de ressasser. J'en ai marre d'écrire et d'entendre des chansons tristes, c'est presque devenu un pléonasme. Je veux écrire une chanson joyeuse et insouciante. Je veux voir les gens heureux et insouciants. Toi + moi...
08:00 Publié dans Actualités, Chansons | Lien permanent | Commentaires (0)