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26/09/2011

L'automne

L'automne au parc Raimbault a Montreal.jpg

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques

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25/09/2011

Danse et foi

envol2.JPGDanser dans une église impose une responsabilité plus importante que d'accoutumée. Un théâtre est déjà un lieu de communion, mais une église, c'est très particulier, et la communion par la danse doit être à la hauteur d'une communion plus particulièrement intense. Le souffle, quant à lui, est impliqué au quotidien dans le travail des danseurs. Le souffle des artistes agit à travers la matière, tandis que le souffle religieux le fait à travers l'esprit, et il peut y avoir là un point de rencontre. Je pense que ce XXIème siècle syncrétique sera marqué par des retrouvailles entre l'art et la foi. Fondamentalement, la danse est un art sacré mais, depuis le XVIIème siècle, sa logique est devenue profane. Aujourd'hui, la rencontre est devenue évidente.

Michel Hallet Eghayan, chorégraphe

Propos écrits dans La Vie n°3447

24/09/2011

Le disque est mort

salon disc.jpgEncore un disquaire qui disparait! Il s'agit d'Agora à La Roche sur Yon. Il ne reste plus que Médiastore. Quelle tristesse! le disque ne se vend plus! non seulement le vinyle, mais aussi le cd dont la vie a été finalement  plus brève que celle du vinyle. Maintenant qu'ils sont morts, ou presque, on parle d'eux comme "disques physiques". Oui on n'a pas trouvé mieux comme expression pour les différencier des disques virtuels, à savoir des téléchargements via internet.

Comme j'aimais tenir en main les EP des années 60, vous savez, ces disques à 4 titres des chanteurs yé-yé, avec une belle pochette plastifiée en carton et en couleurs! Avec les années 70, ils ne possédaient plus que 2 titres avec une pochette en papier... qui se déchirait facilement. Et il y avait les 33 tours, grand format, grandes photos... devenus aujourd'hui des pièces de collection, surtout s'ils ne sont pas ré-édités.

Puis sont apparus des CD. Qualité du son supérieure? peut-être, mais je dirais plutôt différente, et surtout inappropriée pour les ré-éditions d'enregistrements qui n'étaient pas numériques dans les folles années de la variété! Déçu aussi, car le CD avec ses 12 sur 12 cm en plastique ne donne pas dans la main la même sensation... photos plus petites, textes plus petits... bref...

Et aujourd'hui plus rien dans les mains! Un clic et ça démarre, mais l'objet?

Je revois les yeux des gens qui me parlaient récemment d'un disque de U2. Je leur avais dit que j'ai le 33t. Je suis allé le chercher. Ils n'en revenaient pas! Ils n'avaient jamais vu le disque comme ça! "Une pièce de collection" me disaient-ils.

Et que dire alors de "La mort d'Orion" de Gérard Manset, le premier opéra-rock français "La Révolution Française" avec leurs livrets... ?

Quand je pose un de ses disques sur la platine, par exemple le 10ème EP de Sheila:"Le folklore américain" ou un album de Branduardi, Stivell ou Les Beatles... c'est comme une cérémonie et c'est toute mon enfance et mon adolescence qui remontent à la surface. TP

Cliquer ICI pour en savoir plus.

23/09/2011

Beau à vomir

boavomir.jpeg« Beau à vomir. Visage impassible couronné de ténèbres désordonnées. Hanches étroites, ventre plat, poitrine large (…). Toute cette beauté au cimetière plus tard, un peu verte, ici, un peu jaune là, toute seule dans une boîte disjointe par l’humidité »

Cette citation extraite de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen est en exergue du nouveau livre de Julien Burri "Beau à vomir" Ce jeune auteur suisse romand nous livre un ensemble de récits magnifiquement travaillé et agréable à lire. Une réflexion sur la beauté éphémère des corps qui ne laisse pas indifférent.
 
 

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22/09/2011

La beauté

automne21.jpgLes philosophes essaient depuis longtemps de définir la beauté et le Beau.

Pour Platon la beauté existe indépendamment des mots, c’est une entité réelle, et donc la définition de la beauté c’est la beauté… « Tout le monde raisonne du Beau », écrit Diderot. « Il est cependant bien difficile de donner une définition de la beauté qui soit satisfaisante », ajoute l’Encyclopédiste. Pour Kant « est beau ce qui plaît universellement et sans concept ; il est ce qu’il doit être mais on ne sait pas ce qu’il doit être » ; « On peut donner des exemples de beauté, on ne peut pas en donner une définition. » La beauté est dans l’œil de celui qui regarde et non dans ce qui est regardé. La beauté serait-elle alors purement subjective ? Ne serait-elle qu’une résonance, un écho intérieur 


Faut-il introduire, comme le fait Kant, une différence fondamentale entre le beau et le sublime ? « Le sublime doit toujours être grand, le beau peut aussi être petit », affirme-t-il. Paul Ricœur reprendra cette différenciation : « L’émotion que la nature nous inspire est peut-être plus proche du “sublime” que du “beau”. » Beaucoup se sont posé la question de la relation entre le Beau et le Bien. Platon définit un « tout intégré » comprenant le Beau, le Vrai et le Bien. Plus tard, Kant écrira : « Le Beau est le symbole du Bien. » alors que Kierkegaard séparera nettement esthétique et éthique.

Les poètes et les écrivains, quant à eux, font la part belle à la beauté.

Et pour nous, la beauté n’est-elle pas un viatique sans lequel nous aurions du mal à ne pas sombrer dans la dépression ? Beauté d’un coucher de soleil, d’un bouton de rose, d’une symphonie, d’un sourire d’enfant, d’un chat qui dort, d’une sculpture, d’un visage… chacun peut se constituer sa propre liste. La beauté, au travers d’une expérience sensorielle, procure une sensation de plaisir, de satisfaction, un sentiment de plénitude. La contemplation de la beauté provoque alors souvent la louange de la Création et du Créateur. « La beauté est une des rares choses qui ne font pas douter de Dieu », écrit Jean Anouilh, et Paul Gauguin va plus loin : « Dieu est le symbole de la Beauté, la Beauté même. »

« La beauté se raconte encore moins que le bonheur », disait Simone de Beauvoir. Écrire un texte sur la beauté est une entreprise difficile… 

Source

21/09/2011

St Matthieu

vocationdesaintmatthieu.jpg

Tableau: La vocation de St Matthieu de Le Caravage.

Tout sur St Matthieu (ou presque) ICI