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17/05/2006

Tous appelés à la sainteté

    Ci-dessous, un article écrit par un confrère, article que j'aurais pu signer. Je vous en fait part aujourd'hui ce 17 mai...Ce sera ma petite contribution pour cette journée.

    Stigmatiser... Le Petit Robert (édition 1970) définit ainsi ce verbe : «Noter d'infamie, condamner définitivement, ignominieusement » C'est le terme qui m'est venu pour exprimer la discrimination dont ont souffert, pendant de trop longues années, les personnes homosexuelles, de la part des bien-pensants et des bien-disants.Il me semble que l'opinion générale, aussi bien chez les chrétiens que chez les autres, enferme ces personnes dans un statut à part, dans une position qui les dévalorise.

   Il est vrai que, pour obtenir une reconnaissance sociale, les associations qui les regroupent organisent, par manière de provocation, des fêtes, des manifestations de nature à choquer. Ces mêmes associations revendiquent pour les personnes homosexuelles des droits égaux à ceux des couples hétérosexuels. Ce qui suscite des débats contradictoires, non seulement parmi les législateurs mais au sein même des familles.
   C'est que les personnes homosexuelles ont encore une image négative au regard de beaucoup. Et elles-mêmes intériorisent cette image que leur renvoie la société.
   Je trouve inacceptable qu'on enferme ainsi dans leur homosexualité des personnes qui ont dans leur existence d'autres aspirations, d'autres valeurs, d'autres qualités.
   Si j'écris ce mot, c'est que j'ai rencontré des parents, des grands-parents ayant parmi les leurs, des enfants et petits-enfants qui ont découvert, parfois dans l'angoisse et la hantise du suicide, leur orientation homosexuelle. Plusieurs m'ont dit leur souffrance de voir ces jeunes vivre dans la détresse le sentiment d'être exclus de la famille, de la société, de l'Église.
   Non sans souffrir eux-mêmes, ni sans un regard vers l'avenir, mais sans arrière-pensée, avec un coeur droit et sincère, parents et grands-parents ont ouvert leur coeur et leur porte à ces enfants qu'ils aiment d'une tendresse nouvelle et qui les aiment.
   Je sais des jeunes, garçons et filles, qui ont connu des années de lutte contre leurs propres penchants homosexuels, avant de s'accepter malgré le regard des autres et de déclarer à tels proches la nature et le bonheur de leur vie affective.
   J'ai entendu aussi des prêtres qui se reconnaissent attirés par les personnes de même sexe. Orientation homosexuelle ? Sans doute. . . Et pourquoi pas ? Sont-ils de moins bons prêtres ? Moins matures ? Seraient-ils indignes de représenter le Christ Époux ? « Il s'en trouve; écrit le père Timothy Raddiffe, que je range parmi les prêtres les plus engagés et les plus impressionnants que j'aie connus. »
    De qui, de quoi donc aurais-je peur ? Que ces prêtres, parce que de tendance homosexuelle, deviennent pédophiles ? L'expérience montre qu'il n'y a pas de relation vérifiée entre homosexualité et pédophilie...
   Que la confusion s'installe dans les esprits et que la loi, comme l'opinion, n'en vienne à saper les fondements de la famille et de la société ? C'est un risque, peut-être. Aux législateurs de veiller à ne pas tout mettre sur le même plan. Mais à chacun et chacune de refuser la stigmatisation et de se rappeler que toute personne est une histoire sacrée et appelée, à travers les vicissitudes - bonheurs et malheurs - de son être sexué, à la sainteté. L.M., prêtre (Echo de l¹ouest 21 avril 2006

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