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31/07/2013

Vieil et beau

vieux.JPG

Si nous trouvons belles

les vieilles choses, le viel ivoire, les vieilles dentelles,

pourquoi ne pas voir aussi

la beauté d'un vieux visage?

Si nous trouvons de la valeur

aux vieilles pierres, aux vieux joyaux et au vieil or,

pourquoi l'homme seul

doit-il perdre sa valeur

quand il est vieux?

 

Irène M. Boyd

29/07/2013

Libres

roumen-koynov1.jpgLes oiseaux sont libres. Ils sont seuls. Et sans péché. Ils ressemblent à l’été qui ne concevrait pas l‘hiver, à l’enfant qui ne sait pas mortel, au criminel avant son crime… à tout ce qui ignore la défaite.

 Myrielle Marc dans Le Maudit p164  XO éditions 2006

05/07/2013

Enfance et poésie

Plage ocre.jpgLa poésie est un état proche de celui de l’enfance. Le poète essaie de rejoindre « la part manquante » Christian Bobin. L’acte d’écrire, de créer ressemble à cette capacité de jouer et d’être pleinement présent. Comme l’enfant, le poète est au-delà du temps. Il joue avec cette part de l’invisible qui est en chacun. Le poème, c’est une parole donnée à regarder, une parole qui souvent touche au plus profond, là où tout est libre. Le poème est une voix et c’est ce qui fait sa force. Tout autre écrit peut être « maquillé » comme on le fait avec le visage, mais la voix, elle, on le sait ne peut être modifiée. Cette voix qui est nôtre nous a été donnée, il faut faire avec. Celle que nous entendons, notre voix intime, n’est pas celle que les autres entendent. Il en est de même pour la poésie, elle est une voix intérieure que l’autre entend forcément autrement. Dire le plus simplement possible le mystère de la parole, pour être des passeurs de l’invisible. Tout poème est le fruit d’une contemplation. Le poète est né initié, car l’écriture poétique ne peut être le désir d’exercer une maîtrise sur soi et sur la vie, elle est un lâcher-prise, elle nous relie à tout. Elle est le souffle puissant de la vie qui agit en nous comme une grâce.

03/07/2013

Effacement de Dieu

EFFACEMENT DE DIEU, LA VOIE DES MOINES-POÈTES
de Gabriel Ringlet
Albin Michel, 306 p., 19 €

ringlet.JPGDieu, le moine et le poète. L’écrivain, poète et théologien belge Gabriel Ringlet (collaborateur de La Croix) explore, dans son dernier ouvrage, un triple effacement. Celui du divin, d’abord, que l’on ne voit plus, que l’on n’entend plus, que l’on ne sent plus, qui a disparu « sans laisser d’autres traces que les brèches qu’il a ouvertes en chacun », écrit-il, détournant un roman de Sylvie Germain. 

Cette disparition progressive, mise en œuvre aussi dans les monastères et en poésie, est nécessaire, écrit le membre de l’Académie royale de langue et de littératures française de Belgique, pour mieux se placer à l’écoute du monde. Comme Dieu, le poète se place ainsi « hors champ », à l’écart du monde.

De François Cassingena-Trévedy, moine de Ligugé, à Pierre Thibault, architecte de l’abbaye Val Notre-Dame, en passant par Christophe Lebreton (Tibhirine) ou Jean-Yves Quellec (Clerlande), Gabriel Ringlet suit les traces de sept moines-poètes contemporains, six hommes et une femme. À moins qu’il ne s’agisse de poètes-moines. 

À vrai dire, l’écrivain refuse, à l’instar de Charles Dumont, de l’abbaye cistercienne de Scourmont (Belgique), de distinguer don poétique et grâce monastique. Pourtant, il paraît évident, convient-il, que les poèmes laissés par les moines dépassent largement leur vocation religieuse et participent à la recherche, hésitante mais essentielle, de Dieu par l’homme. 

Gabriel Ringlet retrace les parcours, analyse les mots, explore les influences tant et si bien qu’on regretterait presque la trop grande place laissée aux commentaires. Au détriment de poèmes dont la discrétion laisse néanmoins percevoir la langue de feu dont ils sont faits. Pour toujours tenter, comme écrit François Cassingena, de « toucher Dieu d’un mot ». 

LOUP BESMOND DE SENNEVILLE

Source

21:01 Publié dans Livres, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

01/07/2013

Pas des princes!

 pape f.JPG« Soyez attentifs à ce que les futurs évêques soient des pasteurs proches des gens : c’est le premier critère.
Des pasteurs proches des gens (…) qui soient à la fois père et frère, doux, patients et miséricordieux.
Qui aiment la pauvreté, intérieure comme liberté pour le Seigneur, et aussi extérieure, comme simplicité et austérité de vie.
Qui n’aient pas une « psychologie de prince ».
Faites attention qu’ils ne soient pas ambitieux, qu’ils ne recherchent pas l’épiscopat.
Qu’ils soient capables de garder le troupeau qui leur sera confié, de veiller sur lui et de le protéger. L’évêque est celui qui veille, qui est capable de veiller.
Les pasteurs doivent être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que quelqu’un ne reste en arrière et pour laisser, en quelque sorte, le troupeau flairer lui-même la route ».

Pape François