12/11/2006
Parole
L'écriture est condamnée, comme la mémoire dont elle est complice à n'être qu'un tombeau. La Parole est créatrice. Voilà bien le scandale: la Parole est créatrice!
Lire la Bible, c'est du même coup la créer. Lire la Bible, c'est à son tour en devenir l'auteur. C'est le plongeon de la Foi, la tête la première. Il n'y a pas de Parole de Dieu. Toute Parole est le fruit d'une bouche et Dieu n'a pas de bouche. Il n'y a de Parole de Dieu possible que dans une parole humaine. Etonnant pari d'un amour qui à la solitude préfère la communication, avec ses risques de traduction et donc de trahison.
Tant pis pour ceux qui n'ouvrent la bouche que pour se prouver que Dieu a raison, puisqu'il pense exactement comme eux. On n'hérite pas de la vérité, il faut la faire.
Pour moi la Parole est dérangeante et l'on s'en arrange trop. L'outrance n'est pas pour autant une garantie. Il y a des discours charismatiques qui se servent de la Bible comme d'un livre de cuisine.
La Parole ne peut être qu'inattendue et ceux qui devinent l'Evangile à l'avance se privent de le voir. On croit que la Parole est savante, on a tort. La Parole se parle comme un patois.
C'est la langue des pauvres. Les riches ne parlent pas. Leur convenance les empêche de parler la bouche pleine. Ils prennent la Parole sans appétit comme ils reprennent du cuissot de chevreuil pour la troisième fois. Ils prennent la Parole comme un médicament, alors qu'il faut prendre la Parole comme on prend la route.
Alors, me dit-on, la Parole est donc n'importe quoi qu'en fait n'importe qui. Pour moi, non: il n'y a de Parole qu'en Eglise. Cela ne veut pas dire avec l'imprimatur.
Cela veut dire qu'il n'y a de Parole que dans un peuple, présent, mais aussi à venir. La Parole est future, la Parole est prophète. Elle crée le peuple, mais elle ne le rejette pas. Elle est histoire, et non souvenir.
La Parole a ses racines dans un peuple dont le passé n'est qu'un des éléments de son avenir. Pour moi, l'Eglise n'est pas une garantie, c'est une audace. Ce n'est pas une gardienne de musée, mais un lieu de naissance et de liberté. La Parole doit faire naître un peuple qui n'existe encore que dans les rêves de l'Esprit.
C'est le peuple du provisoire, et le provisoire cesse à partir du moment où il est garanti. Il n'y a de Parole possible que celle dont la sagesse est une folie, mais cette folie est une croix. Ce peuple est celui de Jésus, le mort ressuscité. Lui seul est capable de cette communion qui peut dire: "L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé..."
P. Jean Debruyne
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11/11/2006
11 novembre
Aujourd'hui, 11 novembre, voici: Poésies sur les militaires et la paix.
C'est aussi le début de la neuvième semaine de la solidarité internationale.
Homélie de la messe pour la paix.
Quelle attitude les chrétiens peuvent-ils avoir en faveur de la paix? Sans doute n’ont-ils pas de lumière particulière sur ce point. Simplement ils sont convaincus que c’est Dieu qui la désire. Non seulement Dieu la désire, mais il la donne. Nous venons de l’entendre dans l’Evangile qui vient d’être proclamé.
C’est le soir de Pâques. Les disciples ont peur. Ils sont dans un endroit verrouillé. Ils ont peur des représailles. On a tué Jésus... ils pensent que leur tour va bientôt arriver...
(C’est souvent dans les contextes de peur que les conflits et les guerres peuvent éclater.)
Jésus vient et dit: “La paix soit avec vous”. Autrement dit, il se présente lui-même comme étant la paix, cette paix que Dieu désire pour nous.
Cette phrase, nous l’entendons souvent. C’est la salutation que les évêques nous adressent au début des célébrations eucharistiques. Tout à l’heure encore, juste avant la communion, je vous adresserai ce souhait de paix: “Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous” et parfois le prêtre ou le diacre invite les gens qui vont communier à se donner un signe de paix, non pas pour dire qu’on est en paix, mais pour s’inviter les uns les autres à accueillir et à vivre ensemble cette paix qui vient du Seigneur.
Jean Paul II disait souvent: “N’ayez pas peur!” et Mgr Ricard, dans son discours d’ouverture à l’assemblée plénière des évêques de France à Lourdes, a repris ces mots, disant qu’il est vraiment dangereux de cultiver la peur, dénonçant certaines personnes ou certains groupes qui ont tout intérêt à entretenir la peur des gens pour s’imposer, régner et ainsi attiser des conflits sous-jacents.
Jésus nous donne la paix. Encore faut-il qu’en face il y ait des gens qui n’aient pas peur, et surtout des gens capables d’accueillir cette paix, c’est à dire de la mettre en oeuvre.
La première lecture (Isaïe) nous attirait sur le point suivant: il n’y a pas de paix sans justice parce que la paix est un fruit de la justice. On pourrait longuement parler de la justice dans notre monde.
Pensons d’abord aux rapports Nord-Sud et à toutes les injustices et les inégalités que ces rapports engendrent. Comment voulez-vous qu’ici ou là il n’y ait pas quelques conflits, quelques révoltes, révolutions et guerres?
Mais pensons aussi aux petites choses qui se vivent chez nous, dans nos entreprises, nos exploitations, nos familles... là où il y a de l'injustice, les conflits naissent, et ce n’est pas le royaume des cieux qui se construit ici. (Je reprends ici la béatitude qui parle de justice.)
Aujourd’hui commence aussi pour la neuvième édition la semaine de la solidarité internationale.
Ce n’est pas quelque chose dont l’Eglise est à l’initiative, mais beaucoup de chrétiens y sont engagés par leur appartenance à de nombreuses associations du monde ou d’Eglise... et pour toutes sortes de causes.
La solidarité, on se méfie parfois du mot, ce n’est pas l’amitié ou l’amour.
Bien sûr, on est solidaire de quelqu’un parce qu’on l’aime, mais on peut être également solidaire d’une personne pour laquelle on n’a pas d’amitié ou pour un groupe pour lequel on n’a pas d’amour.
Etre solidaire, c’est se sentir proche de quelqu’un ou d’un groupe: solidarité dans une famille, solidarité au travail, dans un quartier, un village, dans une association... là où on est dans la même barque que d’autres. Et c’est dans tous ces lieux que Le Seigneur nous invite à accueillir sa paix et à en être les artisans.
Ce mot de ‘solidarité’ est aujourd’hui l’équivalent du mot ‘prochain’. Pensons à la parabole du bon samaritain que nous avons méditée à la deuxième rencontre de nos équipes synodales.
Et pour ce qui concerne la paix... tout le monde est mon prochain. Il s’agit d’être solidaire un peu comme le Christ est solidaire de notre humanité et de chacun de nous en particulier. La paix, elle m’est donnée pour les autres.
Remarquons enfin que dans l’Evangile, lorsque Jésus donne la paix il donne aussitôt l’Esprit Saint. Dans l’Evangile de Jean, en effet, il n’y a pas de récit de Pentecôte. La Pentecôte pour lui c’est là, le soir de Pâques où Jésus donne en même temps la paix et l’Esprit Saint, ainsi que le pouvoir de remettre les péchés.
Puissions-nous dans notre solidairité humaine et notre solidarité avec le Christ accueillir cette paix en mettant plus de justice autour de nous, un peu plus de pardon aussi, car il y a des jours où nous démollissons plus que nous ne construisons.
Que l’Esprit Saint nous y aide tout au long de cette semaine de la solidarité, mais aussi tous les jours de notre vie. TP
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10/11/2006
Collections
C'est l'histoire vraie d'un enfant qui collectionnait... Un jour, pourtant, il avait laissé tomber ses collections. Ses parents, vaguement inquiets, avaient fini par le questionner. "Une collection, c'est jamais terminé. Alors, ça sert à quoi?, avait répondu le bonhomme. Et puis quand je serai mort, qu'est-ce qu'on en fera?" Ce n'était donc pas un caprice. Mais une sorte de vertige existentiel.
Qu'à dix ans, pas plus, un gamin songe déjà à sa propre disparition, était-ce normal? était-ce grave? Manifestait-il de la maturité pour son âge ou un commencement de dégoût de la vie?
C'est une mamie qui avait su trouver les mots pour exprimer sa foi chrétienne et pour rassurer le garçon: "Je suis plus près de partir que toi, mais je ne suis pas triste. J'abandonne tout ce que, dans mon existence d'enfant, de maman puis de grand-mère, j'ai pu accumuler et qui trouvera preneur, ou peut-être pas, après ma mort...Qu'importe! Des collections, j'en ai fait moi aussi. Si les tiennes commencent à te rendre malheureux, alors laisse-les dans leurs boîtes. Jusqu'à présent, elles t'ont rendu heureux; elles t'ont enseigné la patience, le plaisir d'entreprendre et de construire. Ce n'est pas du temps perdu. Mais maintenant, fais comme moi, si tu veux. Si tu cherches bien, tu vas trouver chaque jour d'autres bonheurs, tu vas en distribuer aussi. C'est de cela que je fais collection désormais. Crois-moi, on n'en a jamais fini et ça reste longtemps, longtemps après nous..."
Eh oui, rien que des collectors et pour la vie!
Extrait d'une chronique d'Yves Durand dans La Croix du 8 novembre 2006.
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09/11/2006
Tout sur Novembre
Vous voulez tout connaître sur le mois de novembre? les saints... les dictons...des recettes de cuisine? C'est ICI.
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08/11/2006
Ballade en novembre
Qu'on me laisse à mes souvenirs,
Qu'on me laisse à mes amours mortes,
Il est temps de fermer la porte,
Il se fait temps d'aller dormir
Je n'étais pas toujours bien mise
J'avais les cheveux dans les yeux
Mais c'est ainsi qu'il m'avait prise,
Je crois bien qu'il m'aimait un peu
{Refrain:}
Il pleut
Sur le jardin, sur le rivage
Et si j'ai de l'eau dans les yeux
C'est qu'il me pleut
Sur le visage.
Le vent du Nord qui s'amoncelle
S'amuse seul dans mes cheveux
Je n'étais pas toujours bien belle,
Mais je crois qu'il m'aimait un peu
Ma robe a toujours ses reprises
Et j'ai toujours les cheveux fous
Mais c'est ainsi qu'il m'avait prise,
Je crois que je l'aimais beaucoup
{Refrain}
Si j'ai fondu tant de chandelles
Depuis le temps qu'on ne s'est vus
Et si je lui reste fidèle,
A quoi me sert tant de vertu ?
Qu'on me laisse à mes amours mortes !
Qu'on me laisse à mes souvenirs
Mais avant de fermer la porte,
Qu'on me laisse le temps d'en rire
Le temps d'essayer d'en sourire...
{Refrain}
Qu'on me laisse le temps d'en rire
Paroles: Anne Vanderlove. Musique: Anne Vanderlove, Yani Spanos
© 1967 Eco Music et Comufra
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07/11/2006
L'amour pour seule prière
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