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29/06/2015

Mirage

une-femme-volante.jpgJe descends de la voiture, je me dirige vers La Poste pour déposer une lettre dans la boite quand tout à coup je la vois, là, au distributeur de billets.

Toute en blanc des pieds à la tête, son voile flottant légèrement dans le vent. Il est midi. Le soleil est blanc lui aussi, réfléchissant sur les vêtements de la belle une lumière éclatante. J’ai oublié mes lunettes de soleil. Les yeux me brûlent.

Elle pianote sur le clavier, ses doigts sont agiles, je crois entendre une musique cristalline. Est-ce une française, une sarrasine ? une chanteuse d’opéra ou une mariée échappée de sa noce ?

Soudain, la Poste disparaît, mais l’inconnue est toujours là, dans la même position, au milieu d’un désert de sable brûlant.  Est-elle à dos de cheval ou de chameau ? difficile à dire, mais ses doigts semblent maintenant agiter des rênes imaginaires. Elle trotte ou flotte sur place dans un halo de vapeur troublant. Je deviens toupie vacillante, puis sur un tapis volant je me sens soulever du sol. Je suis comme un drone qui veut vérifier si la belle ingénue n’est pas un mirage. Elle aussi se met à voler. On dirait Pégase avec des ailes de gaze. Et nous dansons parmi les nuages. Hamilton n’est pas là et je n’ai pas mon appareil photo pour capter cet instant d’éternité.

Je me frotte les yeux. Je suis descendu. La Poste est revenue ; la boite à lettres aussi, un peu plus loin.

Devant le distributeur, elle met un à un ses billets dans une petite bourse en or, puis elle disparait comme une tornade blanche, me laissant seul, mes pieds sur le goudron (ce n’est pas de l’imagination), une lettre dans la main que je serre bien et un gros point d’interrogation qui sonne dans ma tête semblable au battant d’une cloche.

TP

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

28/06/2015

Semi-obscurité

eisenberg_henri-le_combat_de_jacob_avec_l_ange.jpgComme dans la lutte de Jacob avec l'ange, chacun de nous affronte l'inconnu de lui-même dans une semi-obscurité. Et ce combat ressemble aussi à une étreinte, à une danse. Dans l'écriture, je ne fais rien d'autre que poursuivre cette lutte, je m'efforce de clarifier mon propre destin, je dénoue les nœuds qui se refont plus loin, si bien qu'il faut continuer encore et toujours. Les écrivains que j'admire le plus sont ceux qui nous apportent sur les hommes, ceux qui rendent sensibles des zones encore enfouies de nous-mêmes, côté ténèbres comme côté lumière.

Sylvie Germain, écrivain.

Propos tenus dans La Vie en 1980.

Tableau de Henri Eisenberg: Combat de Jacob avec l'ange

27/06/2015

La superbe

La superbe

Version originale écrite et chantée par Benjamin Biolay (2009)

Version du duo Cassandre (2014)

16:00 Publié dans Chansons | Lien permanent | Commentaires (0)

26/06/2015

Juin est là

 

juin.jpg

 

Juin est là.

Les vacances sont à portée de main.

Un peu comme une fleur en bouton.

Tout est à venir.

Tout est à commencer.

Que c’est beau, Seigneur,

Les commencements, quand on a faim,

et quand on sait que cette faim-là sera apaisée.

Faim de se retrouver et de retrouver les autres,

en d’autres lieux, d’autres temps, d’autres saisons.

Demain, dans un mois, dans deux mois,

nous partirons comme beaucoup

pour prendre le temps de faire autre chose.

Peut-être que nous ne partirons pas,

mais nous serons là comme un accueil.

Comme en attente de ceux qui vont venir,

de celles et ceux qui pourraient venir…

Donne-nous, Seigneur, de vivre ce temps,

ce temps des commencements,

commencements de retrouvailles,

où nous apprendrons à n’épuiser

ni le temps, ni l’autre.

 

Apprends-nous, Seigneur,

à bien vivre ces commencements,

à les mener à terme pour qu’en fin du temps,

nous puissions encore avoir faim d’autres commencements.

 

Robert Riber

25/06/2015

Traces

fumer-au-volant.png

Un cœur en feu ! stop ! je m’arrête.

Elle s’arrête en double file.

Je baisse la vitre.

Sylvie Vartan. L’amour c’est comme une cigarette. Je reconnais.

Va-t-elle me regarder à défaut de m’entendre ?

Mais non ! Elle fait vrombir son cabriolet pour me narguer.

Feu vert. Là voilà qui démarre en trombe et disparaît dans un nuage de fumée.

Je cale. Abasourdi. Coincé entre deux parenthèses.

Je redémarre doucement.

Machinalement, j’allume l’autoradio. Nostalgie.

Alain Chamfort chante mélancoliquement : Traces de toi.

 

TP

24/06/2015

Et sonnera l'heure


Clip CASSANDRE "Et sonnera l'heure..."

14:00 Publié dans Chansons | Lien permanent | Commentaires (0)