13/04/2017
Jeudi Saint
Arcabas: "Le lavement des pieds" |
Tu as donné Ta vie, Tu as tout livré, |
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12/04/2017
Mon frère
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11/04/2017
Silentium
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10/04/2017
Du désert au jardin
(au retraitant de passage, monastère de Prailles)
c’est venu malgré toi
et tu ne sais pourquoi
tu ressembles à un chien battu
t’excusant presque d’exister
la vie t’a cassé un matin
et les éclats te font mal
tu ne vis plus à l’unisson
le silence te prend la tête
tu cherches le diapason du ciel
écoute la petite musique
la source intérieure
le coucou qui te dit bonjour
entre deux averses
ce que tu traverses
est un désert
où personne ne peut entrer
sinon Celui
-et tu le sais-
qui en fera un jardin
où pousseront
les fleurs de ta guérison
TP
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08/04/2017
Cri et sang
Cri et sang
Cri de l’homme en agonie
Jusqu’à la fin des temps.
Sang du juste qu’on assassine
Un matin de printemps.
Cri du condamné
Exécuté, fusillé, électrifié,
Otage abattu.
Voici l’homme,
Trahi et crucifié.
Il faut que ‘ordre immuable demeure,
Comme il a toujours été.
Les pauvres sont, tel Dieu le veut,
Des pauvres : qu’ils le restent.
Les riches font fructifier leur or,
C’est la logique des choses.
Mieux vaut qu’un homme y laisse sa peau,
Qu’un peuple tout en entier.
Les rêveurs peuvent toujours rêver :
Les justes n’ont pas de place ;
Le monde est pour les loups.
Les politiques se lavent les mains
Et condamnent proprement.
Les hommes de loi mettent le bandeau
Et penchent la balance.
Les fonctionnaires du religieux
Connaissent les codes, les rites, les lois,
Les encycliques et les décrets,
Mais ils ne savent plus Dieu.
L’ont-ils connu un jour ?
Le juste ne vaut que trente deniers
Et l’ami, pour de la monnaie,
Se mue en faux-témoin.
Cri et sang de l’innocent,
Tout seul devant sa mort.
Cri et sang du vendredi
Quand le soleil descend.
Cri et sang.
Cri du corps qu’un corps féconde
Dans une étreinte d’amour.
Cri de la femme qui devient mère
Et que la vie déchire.
Cri de l’enfant qui voit le jour,
Cri de la vie, cri de l’amour
Parmi les flots de sang.
Cri de Dieu qui créé le monde
Et l’habille de couleurs.
Couleur de sang du dimanche matin
Quand le soleil renaît.
Le grain semé se meurt en terre
Mais l’épi lève, vivant,
Qui annonce la moisson.
L’arbre qui apportait la mort
Devient l’arbre de la vie.
Cri et sang.
Cri et chant.
Alléluia !
Paul Grostefan
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07/04/2017
Psaume de tous mes temps
Tourné vers toi, je t'expose ma charge :
par ta lumière, allège-la !
Puisque mon temps n'est pas achevé à son terme,
mon histoire à son dénouement,
Puisqu'à toute vie pour sa mort,
tu découvres ton avenir,
A mesure que je le dépense,
ton héritage peut grandir.
Oui, je le crois, mais aide ma parole,
serre-la sur la tienne pour la protéger.
Car sans toi ma défaite est irrévocable,
je me détacherai, la désertion me tentera.
Lorsque je fus noué dans le sein de ma mère,
ne me formais-tu pas pour l'alliance avec toi ?
Et quand d'autres noeuds se dénouèrent,
ne m'as-tu pas greffé sur celui de la vie ?
Tu n'es pas Dieu à bloquer ses approches,
mais qui veut te prendre est saisi.
Et que puis-je ajouter à ton nom de Seigneur ?
Des mots, des inflexions, tout l'inutile de ma voix.
Mon Dieu, tu n'es pas un Dieu triste,
ta nuit brûle de joie.
Patrice de La Tour du Pin (1911-1975)
Paris, Gallimard, 1974
et in "Psaume d'un troisième temps", 1970-1972, © Ed. du Cerf
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