20/03/2007
Prendre le temps de Dieu
Elle est étrange, mon Dieu, ta présence, ta parole.
Etrange parce que tu es là et tu parles quand je ne t'attends pas. Souvent, je ne sens pas ta présence, je la devine. Tu es là quand il faut, tu es là quand personne n'est autour de moi.
Et puis il y a des jours de plénitude, des jours où mon coeur est tellement plein qu'il n'y a de place pour personne.
Et voici venir le temps de ta parole, une parole pour m'apprendre à faire le vide.
Si c'était ça, le jeûne que tu attends. Pas de grandes résolutions, ni même de gros chèques. Pas de vaines émotions ou de frissons religieux, mais prendre le temps de faire des choix. Le temps d'une vraie parole. Le temps d'un authentique partage.
(NB: sur la photo: S Gunnel, le Jésus de Ben Hur de Robert Hossein)
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14/03/2007
Je danserai pour toi
Seigneur,
tends-moi la main
et je danserai pour toi.
Dans ton amour pour nous,
tu as fait bien des pas.
Tu as parcouru
les routes poussiéreuses de Galilée
pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Tu n'as pas reculé sur le chemin qui te menait
au Mont des Oliviers.
Et dans la beauté de ta résurrection,
tu t'es révélé à tes disciples.
Tu en as même rencontré quelques-uns
tout discrètement,
sur la route d'Emmaüs.
A chacun, à chacune,
tu as dit ta présence chaleureuse et ta fidélité.
Avant moi, tu as marché sur le chemin
où tu m'appelles aujourd'hui.
Dans mes ténèbres,
tu seras la lumière de mes pas.
Dans ma faiblesse,
tu seras la force de mon cœur.
Je sais que dans l'élan de ton esprit
je danserai ma mort
et que je sauterai jusqu'à toi.
Jacques Dubuc
Prêtre québécois et danseur professionnel,
mort d'un cancer en 1998, à l'âge de 43 ans.
C'est pendant sa maladie qu'il a écrit cette prière.
Extrait des Annales d'Issoudun, juillet-août 2000.
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11/03/2007
Les 10 commandements pour bien voter
Les 10 commandements de l'électeur
pour bien voter
De cette période profiteras pour écouter,
et même tes "adversaires" estimeras.
La télévision ne fermeras
quand les choses contrariantes entendras.
De ce grand brain storming profiteras,
et avec ton voisin parleras.
Tes intérêts ne négligeras,
mais le bien commun n'oublieras.
Ce qu'on te raconte décrypteras,
même quand ton camp parlera.
Des propositions concrètes recevras,
et à tous les candidats les proposeras.
Des beaux parleurs te défieras,
et leur vrai visage chercheras.
Des positions artisanales t'affranchiras,
et à l'intérêt commun t'attacheras.
De ne pas tout comprendre acceptera,
et du temps à discerner passeras.
D'être parfois paumé réaliseras,
et alors de tout coeur prieras.
J. Pirson, extrait de "Aujourd'hui des chrétiens".
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27/02/2007
Attention
Attention chien méchant.
Attention travaux.
Attention chute de pierres.
Attention route glissante.
Partout, des appels à l'attention.
Mais où sont les appels à l'attention
que nous devons aux autres :
les appels à la délicatesse,
les appels au respect,
les appels au partage ?
Je suis distrait, Seigneur.
Comment pourrais-je les entendre, ces appels,
quand je suis préoccupé par ma santé,
enfermé dans mes rêves,
épuisé par mon travail,
fasciné par la télévision…
Pardon, Seigneur.
Et tes appels, Seigneur, les tiens,
les petits signes que Tu m'adresses
à travers les gens proches ou lointains,
les grands signes que Tu m'adresses,
à travers l'exemple des saints,
à travers les messages de ton Evangile,
à travers les invitations à la prière,
tous ces appels ne rencontrent souvent
que mon indifférence…
Pardon, Seigneur.
Apprends-moi, je t'en prie,
à être attentif
à toutes les attentes,
à toutes les souffrances,
à toutes les espérances.
Apprends-moi aussi
à déceler tout ce qui est bien
derrière ce qui est mal,
tout ce qui se cherche
derrière tout ce qui semble acquis,
tout ce qui est neuf
derrière tout ce qui est vieux,
tout ce qui bourgeonne
derrière tout ce qui se fane,
tout ce qui vit
derrière tout ce qui meurt.
Montre-moi, Seigneur,
l'enfant sous le vieillard,
la plage sous les pavés,
le soleil sous les nuages,
et toutes les soifs cachées :
la soif de pureté,
la soif de vérité,
la soif d'amour,
la soif de Toi, Seigneur.
Affine mon regard,
réveille ma capacité d'amour,
ouvre grand mon cœur,
aiguise mon attention,
développe mes attentions,
tourne-moi vers les autres,
tourne-moi vers Toi, Seigneur.
Amen.
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23/02/2007
Prière pour l'Europe
Père de l'humanité, Seigneur de l'Histoire, regarde ce continent auquel tu as envoyé des philosophes, des législateurs
et des sages, précurseurs de la foi en ton Fils mort et ressuscité. Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul, par les prophètes, les moines et les saints. Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs et touchées par la voix des réformateurs. Regarde les peuples unis par de multiples liens et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l'Esprit fondée non seulement sur les accords économiques mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles: une Europe capables de réconciliations ethniques et oecuméniques, prompte à accueillir l'étranger, respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance notre devoir de susciter et promouvoir une entente entre les peuples qui assure pour tous les continents la justice et le pain, la liberté et la paix.
Cardinal Martini, archevêque de Milan.
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21/02/2007
Je t'ai rencontré au désert
J'ai inventé des mots nouveaux,
comme font les poètes quand ils sont inspirés.
Ils coulaient sur mon papier,
c'était fontaine au mois de mai.
Moi, j'attendais quelqu'un au carrefour d'une phrase
ou au détour d'un mot.
Et les eaux ont coulé et les mots ont passé.
Mais toi, mon Dieu, que j'attendais, je ne t'ai pas rencontré.
Alors j'ai mis un terme à la magie des mots.
J'ai ouvert toute grande ma porte aux idées,
des idées bonnes, des idées saines, des idées pures,
mais tu n'étais pas là au coeur de mes idées.
J'ai cru alors qu'il te fallait plus que des mots
et même bien plus que des idées.
Il te fallait des actes, mon Dieu.
Des actes pour tous les jours: ouvrir ma porte,
ouvrir ma table, donner aux pauvres.
Des actes pour les grands jours,
les grands moments, les grands pardons:
servir la soupe comme Coluche ou Térésa à Calcutta.
Mais hélas mon Dieu, tu n'es toujours pas là...
N'y tenant plus, j'ai tout quitté,
j'ai tout vendu, j'ai tout donné.
Je suis parti au désert,
loin du monde, loin du bruit.
A ses portes j'y ai laissé mes jolis mots,
mes jolis coeurs.
J'ai ôté mes idées comme on ôte un chapeau,
je me suis dépouillé de mes actes.
Alors, puir et nu je t'attendais, mon Dieu,
sûr que cette fois tu serais là au rendez-vous,
mais je suis resté seul au coeur de mon désert.
Alors, quand je n'ai plus eu de mots pour te dire,
ni même de mains pour te saisir,
quand je n'ai plus eu d'idées
pour habiller mon désir,
ni surtout de perfection à t'offrir,
quand je n'étais que blessure,
tu es venu, mon Dieu!
Robert Riber
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