02/11/2007
Ne pleure pas si tu m'aimes
Si tu savais le don de Dieu et ce qu’est le ciel,
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges et me voir au milieu d’eux,
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche,
Si un instant tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent …
Quoi ? Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres, et tu ne pourrais ni me voir, ni m’aimer encore dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient, et quand un jour que Dieu connaît, et qu’Il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée la mienne, ce jour-là tu reverras Celui qui t’aimait et qui t’aime encore, tu retrouveras Son cœur, tu en retrouveras les tendresses épurées…
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse, infidèle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie, je sois devenu moins aimant ! Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant d’instant en instant avec toi, qui me tiendras la main, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie, buvant avec ivresse aux pieds de Dieu un breuvage dont on ne se lasse jamais et que tu viendras boire avec moi …
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes !…
Saint Augustin
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01/11/2007
Toussaint
Billet d'humeur de B. Esnault sur inxl6
Le 1er novembre est à nos portes et fait bien sûr la une de beaucoup d’hebdomadaires. Eh bien, quasiment tous titrent sur la mort. Or si le 2 novembre est bel et bien la solennité pour les défunts, la Toussaint n’en demeure pas moins la fête de tous les saints. Il me semble d’ailleurs que son nom l’énonce assez clairement. Imaginez ma colère lorsque je lis « Toussaint : comment faire face au deuil ? » ou bien encore « Toussaint : qu’y a-t-il après la mort ? » Non, non, non ! Stop ! Le jeudi 1er novembre sera un jour de fête et de joie. Ce sera le jour le plus festif de l’année, celui où nous fêterons tous les saints. Ceux que nous connaissons bien, canonisés par l’Eglise et ceux que nous ne connaissons pas, dont nous n’avons pas idée et qui pourtant peuplent nos arbres généalogiques et le Royaume des Cieux.
Puis, vendredi 2 novembre, tout à la joie de la veille, nous pourrons plus sereinement songer à la mort. Nous pourrons alors prier pour nos défunts, pour les âmes du purgatoire ; conscients qu’il y a bien un « au-delà » car sinon, où seraient logés les multitudes de saints fêtés la veille ?
Bonne, heureuse et joyeuse fête de la Toussaint à tous !
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30/10/2007
Psaume du pèlerin
Si tu veux faire une visite,
visite les saints :
ne pense à aucune autre occupation.
Ils cherchent un seul trésor, Dieu :
leurs lèvres ne murmurent aucun autre nom.
Si tu désires des compagnons,
choisis les saints :
ne pense à aucune autre amitié.
Si tu veux t’asseoir,
fais-le parmi les saints :
ne pense à aucun autre repos.
Si tu veux marcher,
va au village des saints :
ils te donneront la paix.
Les saints, dit Toukâ,
un océan de bonheur :
ils te donneront d’infinies richesses.
extrait des Psaumes du Pèlerin de Toukârâm
chant LXXXV
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26/10/2007
Tenue de service
Pour qui parcourt la Bible à grands traits, une chose saute aux yeux très vite : l’usage extrêmement fréquent du mot « serviteur ». « Mon serviteur, Moïse », « Le serviteur de Yahwé » dans Isaïe. La tenue – et l’attitude – de serviteur de Jésus, dans le lavement des pieds. A l’évidence, nous sommes là devant une posture biblique essentielle.
Avec ce mot « serviteur », nous sommes sur une ligne de crête. Laissons de côté ce qui nous ferait pencher sur le versant servile, serf, servitude. Arrêtons-nous aux beaux mots de service, servir, servant. On dit parfois que le meilleur service à rendre à quelqu’un est de lui demander un service. (à méditer). Il peut être intéressant de rappeler au passage que le mot latin ministerium, qui se traduit par service, adonné aussi deux beaux autres mots : ministère et métier. Par exemple, ne dit-on pas de quelqu’un qui fait son métier avec abnégation qu’il exerce un véritable sacerdoce ? Le service n’est pas tant à situer du côté du dévouement que de l’attitude naturelle – et spirituelle – de l’amour du frère pour le frère. Faire cela, c’est bien faire son job de chrétien, c’est accomplir son métier d’humain. En ce sens, on peut être qualifié de serviteur « quelconque », non pas serviteur avec la valeur ajoutée « dévouement », mais homme, femme, en tenue habituelle, quotidienne, de service. Un geste simple dit bien cela : celui qui sort de l’eau une personne qui se noie et qui va son chemin, disant : « C’était normal. » Oui ; c’est normal (quelconque, en somme) pour un disciple de Jésus d’être en tenue – et attitude – de service.
P. Jo Rival, aumônier général du Secours Catholique14:00 Publié dans Réflexions spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0)
25/10/2007
L'homme qui vacille
L’homme, lointainement dans le temps, est cet hominien qui se met debout. « Homo erectus ». Et il marche à travers le monde, se répand, conquiert les espaces ; il devient « Homo sapiens », marche à travers l'esprit, conquiert les savoirs et les sagesses. Ces derniers temps, il a découvert l'infiniment petit, a marché sur la lune. Il s'est mis debout comme homme libre, égal, fraternel, en droit et en dignité, parmi tous les être humains, avec eux.
Cet homme qui est debout coexiste de plus en plus avec une sorte de double qui lui colle à la peau, un double qui est aussi fragile qu'il est, lui, puissant ; un double que l'on pourrait appeler « homme qui vacille ».
Tant de certitudes et pourtant perdant pied, déterminés et pourtant mal assurés, fermes et pourtant traversés d'hésitations, résolus et pris de vertige : tels nous sommes aujourd'hui, indissolublement écartelés. Il nous faut désormais vivre dans cet état, apprendre à l'assumer.
On parle beaucoup de précarité depuis quelques années. Non pas seulement dans le sens de cette vulnérabilité inhérente à la vie humaine comme en parlait Camus qui évoquait souvent « la précarité réelle de la condition humaine ». Mais aussi dans une constatation d'une précarité qui se déploie dans notre époque moderne et au coeur même des vies ordinaires ; toutes les vies, désormais, sont promises à la précarité ; car, chacun désormais le sait, si l'on n'est pas précaire, on le sera un jour, ou on pourra l'être un jour. En même temps que toutes les certitudes du monde, sont maintenant présentes, dans les existences humaines, toutes les précarités du monde.
L’homme de tous les jours vacille dans sa vie ordinaire. Qu'est-ce qu'une vie ordinaire ?
Celle, nous dit le philosophe Paul Ricoeur, qui se déroule dans une certaine stabilité parce qu'elle peut à peu près mettre en oeuvre quatre « capacités » fondamentales : pouvoir dire, pouvoir agir, pouvoir raconter et enfin pouvoir se croire capable de dire, de faire, de se raconter. La précarité commence lorsque ces capacités sont atteintes ; on vacille, on est alors déstabilisé. Un jeune philosophe, Guillaume Le Blanc, a repris la recherche de Paul Ricoeur, l'a excellemment poursuivie et élargie dans son livre ³Vies ordinaires, vies précaires² (Seuil, 2007) ; il interroge ces vies fragilisées où des êtres humains sont dans la société sans plus y être, « un pied dedans, un pied dehors » ; il se demande « ce qu'est une société qui produit structurellement de la précarité » ; il explore les souffrances, tant sociales que psychiques, qu'engendre l'épreuve de la précarité.
Mais quel programme pour que ces « vies précaires » puissent ne plus suffoquer et retrouver une respiration normale ? Leur redonner la possibilité d'un agir créateur. Comment ? En commençant par le commencement, en reconnaissant, là où elles sont, ces vies précaires, telles qu'elles sont ; et le plus grand obstacle, c'est qu'elles sont souvent quasiment invisibles n'étant pas dans une exclusion radicale ; il y a aussi ceci qu'elles veulent donner le change, faire comme si tout allait bien ou pas trop mal.
Reconnaître l'autre qui est dans une vie précaire est impossible si nous sommes dans notre fortin, bardés de certitudes et d'assurance, si nous n'avons pas osé, par peur, regarder nos propres précarités. Celui qui est sans blessure, durci dans ses convictions où il croit « dur comme fer » sans jamais douter, ne peut que passer à côté des blessés de la route sans même s'apercevoir de leur existence. Mère Teresa, si elle avait cru d'une foi compacte et fermée, si elle n'avait pas vécu sa foi dans une vraie précarité, aurait-elle eu à coeur les plus humainement déshérités ?
Oui, nous ne sommes pas seulement l'homme debout mais aussi l'homme qui vacille ; et sans doute est-ce une bénédiction pour l'avenir de l'humanité que se fasse aujourd'hui de plus en plus cette prise de conscience sans laquelle notre monde se couperait de plus en plus en deux secteurs totalement antagonistes, en deux sortes d'êtres humains, les clos sur eux-mêmes et les exclus, aussi perdus les uns que les autres.
Jean-François SIX in ‘lettre du 127’, n° 25, octobre 2007
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23/10/2007
It's five o'clock
Aphrodite's Child - It's Five O Clock (1968)
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