Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/12/2008

Que vive le dimanche!

Que vive le dimanche !

Monsieur le Président,

Je fais partie de ceux que votre discours prononcé au palais du Latran, le 20 décembre 2007, a enthousiasmé. En effet, tout en respectant le principe de laïcité, auquel je suis profondément attaché, vous avez officiellement reconnu qu’il était important « d’assumer les racines chrétiennes de la France et même les valoriser, tout en défendant la laïcité parvenue à la maturité ». Emporté par cet enthousiasme, je n’ai pas hésité - au risque d’être critiqué, et cela n’a pas manqué d’arriver - à lire certains passages de votre discours en chaire, soulignant sa portée historique. Quelle ne fut pas ma déception lorsque j’ai appris que vous souhaitiez modifier la loi de 1906 sur le travail le dimanche !
Monsieur le Président, cette proposition, loin de « valoriser » nos racines chrétiennes, les bafoue. En effet, nous inscrivant dans l’histoire du peuple d’Israël, le dimanche, premier jour de la semaine pour les chrétiens, est par excellence un jour chômé, où le travail ne saurait devenir la norme. Mais si à nos yeux de croyants, le dimanche est le « Jour de Dieu », il est aussi pour nous, disciples du Christ, le « Jour de l’homme », puisque nous croyons que l’homme a été créé à l’image de Dieu. De ce fait, tout ce qui touche l’homme, touche Dieu, et tout ce qui blesse l’homme, blesse Dieu.
Or, votre projet privilégie une vision strictement économique qui blesse l’homme, puisqu’il va favoriser la dislocation de la cellule familiale et du tissu associatif. S’il est adopté, nombre de pères et de mères d’une famille, travaillant dans deux entreprises différentes, risquent de ne plus avoir le même jour de repos. Cela causera un préjudice irréparable à l’équilibre de la cellule de base de la société, et par là même à la société française tout entière. De même, comme l’ont souligné de nombreuses associations, syndicats, partis politiques, et même députés, le dimanche constitue par excellence le jour où se tissent les rapports sociaux à travers notamment les rencontres sportives ou culturelles…
Monsieur le Président, ne l’oubliez jamais : comme l’a proclamé avec force Jean Paul II, pour qui vous avez témoigné de votre admiration, l’économie est faite pour l’homme et non l’homme pour l’économie. Je vous supplie donc de renoncer à étendre le travail dominical et de trouver d’autres moyens pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.

Vous remerciant de l’attention que vous porterez à ma requête, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma haute considération.

Père Patrice Gourrier,
Curé de paroisse, psychologue, et « Grande Gueule » sur RMC.

13/12/2008

De la grande visite

visitation.jpg

Accueillir Jésus chez soi
comme on accueille un ami très cher...
Lui donner la main bien fort
comme on la donne
à un visiteur longtemps attendu.
Le serrer contre son coeur
comme on le fait à quelqu'un
qui nous apporte du réconfort,
de la joie, de l'espoir.

Ah! comme cela fait du bien
et à la personne qui reçoit
et à la personne qui est reçue!

C'est ainsi, Seigneur Jésus,
que nous voulons te recevoir chez nous...
Avec tout le respect dû à de la grande visite,
mais aussi avec toute la simplicité donnée
à de la visite familière et si proche de nous,
et surtout avec toute la joie de notre coeur
pour un ami de toujours et pour toujours!

Dépêche-toi...
Nous sommes impatients de t'accueillir!

J. Beaulac

08:00 Publié dans Prières | Lien permanent | Commentaires (0)

12/12/2008

Lumières

guirlandes.jpg

Les rues de nos villes se sont illuminées, en l'honneur de Noël.

Et en même temps, les lycéens étaient dans la rue, inquiets pour leur formation et par rapport à leur avenir.

C'est cela, notre monde : un mélange permanent d'ombre et de lumière.

Et nous, de quel côté sommes-nous ?

Du côté de l'ombre, de la désespérance, de l'égoïsme, du défaitisme, du repli sur soi, de la peur de l'autre qui ne pense pas comme moi, qui ne prie pas comme moi, qui n'agit pas comme moi ?

Ou en marche vers la lumière, avec tous ceux et celles qui nous entourent, connus ou inconnus, beaux ou vilains, vieux ou jeunes, français ou d'origine étrangère, croyants religieusement ou non ?

Le Dieu qui vient, lui, ne s'encombre pas de tels choix !

"Votre Père qui est aux cieux fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants, et tomber la pluie sur les justes et les injustes."  (Mt 5, 45)

Ces lumières qui éclairent nos rues ne devraient-elles donc pas illuminer également nos coeurs ?

Vous allez me dire :

"Mais, ces lumières électriques, ce sont des lumières païennes seulement, sous prétexte de Noël, alors que les gens ne croient même plus à un Sauveur..."

Détrompez-vous !  Que savez-vous de ce qui se passe au plus profond des coeurs ?

Et si Dieu, une fois encore, comme jadis à Bethléem, arrivait incognito ?

Et si les croyants que nous sommes, comme jadis les bons croyants contemporains de la naissance de Jésus, étaient incapables de prêter attention à sa venue aujourd'hui, parce qu'arrivant par des chemins inattendus ?

Méditons cette pensée de l'immense artiste qu'était Jean Cocteau :

"Quand les mystères sont malins, ils se cachent dans la lumière !"

O. Gaignet, curé de Fontenay le Comte

11/12/2008

Les hommes sont des cadeaux

foule.jpg

Du moins ainsi pensait Jésus : " Père, je veux que ceux que tu m'as donnés soient là où je serai... "
Je partage l'avis de Jésus et je veux que ceux que le Père m'a donnés soient là où je serai.
Les gens sont des cadeaux que le Père a enveloppés pour nous les envoyer.
Certains sont magnifiquement enveloppés.
Ils sont très attrayants dès le premier abord.
D'autres sont enveloppés de papier très ordinaire.
D'autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu'il y ait une "distribution spéciale".
Certains sont des cadeaux dont l'emballage laisse à désirer ;
d'autres dont l'emballage est bien fait.
Mais l'emballage n'est pas le cadeau !
C'est si facile de faire une erreur et nous rions quand les enfants prennent l'un pour l'autre.
Parfois le cadeau est difficile à ouvrir. Il faut se faire aider.
Peut-être parce que les autres ont peur ?
Parce que ça fait mal ?
Ils ont peut-être déjà été ouverts et rejetés !
Ou se pourrait-il que le cadeau ne me soit pas destiné ?

Je suis une personne et donc, moi aussi, je suis un cadeau !
Un cadeau pour moi-même d'abord.
Le Père m'a donné à moi-même.

Ai-je été regarder à l'intérieur de l'emballage ?
Ai-je peur de le faire ?
Peut-être ai-je jamais accepté le cadeau que je suis...
Pourrait- il se faire qu'il y ait à l'intérieur quelque chose de différent de ce que j'imagine ?
Je n'ai peut-être jamais vu le cadeau merveilleux que je suis.
Les cadeaux du Père pourraient-ils être autre chose que magnifiques ?
J'aime les cadeaux que je reçois de ceux qui m'aiment,
pourquoi pas les cadeaux du Père ?
Je suis un cadeau pour les autres.
Est-ce que j'accepte d'être donné par le Père aux autres ?
Un homme pour les autres ?
Les autres doivent-ils se contenter de l'emballage ?
Sans jamais pouvoir apprécier le cadeau ?

Toutes les rencontres sont des échanges de cadeaux.
Mais un cadeau sans quelqu'un qui le donne n'est pas un cadeau ;
c'est une chose privée des liens avec celui qui le donne ou celui qui le reçoit.
L'amitié est une relation entre les personnes qui se voient comme elles en vérité...
Les cadeaux du Père les uns envers les autres, pour les autres, pour des frères !
Un ami est un cadeau pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres à travers moi.
Quand je regarde mon ami, quand je me l'approprie, je détruis sa nature de cadeau.

Si je le mets de côté pour moi, c'est alors que je le perds ;
si je le donne aux autres, je le garde.
Les gens sont des cadeaux reçus ou donnés... comme le Fils.
L'amitié est une réponse de personnes - cadeaux au Père qui donne.
L'amitié est Eucharistie, action de grâce !

Georges B.Wintemann

10/12/2008

Chimène

René Joly en direct en 2008. La chanson est de 1969 (René Joly - Gérard Manset)

09/12/2008

L'apprenti

mathieu-bulle.jpg

Mathieu Bulle, champs... et contrechamp

par Johanna Luyssen

 

Mathieu Bulle incarne son propre personnage de paysan stagiaire dans le film l’Apprenti, un premier et brillant long métrage, à mi-chemin entre Être et avoir, de Nicolas Philibert, et la Vie moderne, de Raymond Depardon.

 

À 18 ans, Mathieu Bulle n’en revient pas. Ce n’est pas de se voir à l’écran dans le film l’Apprenti, où il interprète pendant une année entière sa propre vie, qui le trouble à ce point. Ni de voir son intimité subitement dévoilée à des spectateurs inconnus. Encore moins d’avoir été suivi par une énorme caméra pendant un an. Non, le grand choc, ce fut d’entendre à nouveau sa voix. Elle a mué ! Et aujourd’hui cette voix d’enfant, celle de ses 15 ans, qui hésite tant entre les graves et les aigus, il la reconnaît à peine.

Avec ses joues roses, le garçon a gardé quelque chose de l’enfance : il est vrai qu’il passe tout son temps « à l’air libre ». Trois ans après le tournage, le jeune homme nous reçoit, très sûr de lui, près d’une petite salle de projection de Besançon, où l’on projette l’Apprenti à une classe de lycéens. L’œil amusé, avec cet accent qui avale les syllabes, il répond gentiment à toutes les questions. « Tu as toujours voulu être paysan ? – Oui, toujours. – Tu as dit oui tout de suite quand on t’a proposé de faire le film ? – Ah oui, je n’ai pas hésité. » Mathieu se décrit comme « fonceur » et « déterminé ». Il semble avoir toujours voulu devenir agriculteur. Jusqu’à la quatrième, il se sent mal à l’aise dans la filière générale. Et les notes ne suivent pas vraiment. À 14 ans, il demande donc à sa mère de l’inscrire en Maison familiale et rurale (MFR), structure qui permet d’étudier en alternance – cours et stages pra­tiques – et de passer un BEP agricole. Les MFR, sorte d’internats agricoles, sont assez répandues en Franche-Comté. Mais ses parents, ouvriers, ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’avoir un fils paysan. Ils ont connu cette vie trente ans plus tôt. Pour eux, c’est un métier un peu ingrat. Et, de toute manière, l’avenir est dans le tertiaire. « Pourquoi tu ne fais pas une classe normale ? Avec ça, tu auras un bon métier… Je ne dis pas que tu seras président de la République, mais quand même », lui suggère sa mère dans le film. Et Mathieu de répondre tran­quillement : « Non. Moi, je veux faire un métier qui me plaît. Je veux être content de me lever pour aller travailler. »


Sa détermination a plu au réalisateur du film, Samuel Collardey, qui l’a choisi pour être le héros de l’Apprenti. « Mathieu est assez étonnant. Je connais beaucoup d’adolescents qui veulent être chanteurs, acteurs. Mais des jeunes qui savent, à 15 ans, qu’ils veulent être paysans, beaucoup moins. » On suit donc le jeune aspirant chez Paul Ribier, agriculteur bio dans le Haut-Doubs, personnage attachant et excellent pédagogue, qui l’héberge et l’initie à tous les secrets du métier : égorger le cochon, rentrer le foin, traire les vaches... Au-delà de leurs silences, une vraie relation d’homme à homme se noue entre ces deux-là. Et elle dépasse largement le clivage maître/élève. Sous l’œil de Paul, Mathieu apprend peu à peu à devenir un homme. Car l’Apprenti est aussi le touchant portrait d’un adolescent, voire un « ado-naissant » : Mathieu « chatte » avec sa copine sur Internet, prend sa première cuite, fait le malin avec ses copains à la piscine, traîne les pieds à l’écurie... « Lorsqu’on a commencé le tournage, raconte Samuel Collardey,

c’était un enfant, doux comme un agneau avec les animaux ; il dormait même avec sa chèvre quand elle était malade. Maintenant, c’est un vrai ado. Il a quitté le nid. »

Aujourd’hui, l’ado a presque fini sa croissance, passe en BTS l’an prochain, rêve de grands espaces au Canada ou en Australie, ne vit que pour la terre, ne lit presque rien, si ce n’est la revue Matériel agricole, et compte bientôt aller voir la Vie moderne, le dernier film de Raymond Depardon sur la paysannerie, regarde peu la télévision et n’écoute jamais la radio. Enfin, si, NRJ, un peu… « Sur mon tracteur » 

08:00 Publié dans Films | Lien permanent | Commentaires (0)