06/11/2008
Oui, nous le pouvons
Extrait du premier discours de Barak Obama:
Cette élection est celle de nombreuses premières fois et d'histoires que raconteront des générations. Mais il en est une que j'ai à l'esprit ce soir, sur une femme qui a déposé son bulletin à Atlanta. Elle ressemble beaucoup à des millions d'autres qui ont fait la queue pour faire entendre leur voix dans cette élection, à un détail près: Ann Nixon Cooper a 106 ans.
Elle est née une génération après l'esclavage. Une époque où il n'y avait pas de voitures sur les routes ni d'avions dans le ciel; où quelqu'un comme elle ne pouvait pas voter pour deux raisons: parce que c'était une femme et à cause de sa couleur de peau.
Et ce soir, je pense à tout ce qu'elle a vu en un siècle en Amérique: la douleur et l'espoir, le combat et le progrès; à ces fois où on nous a dit que nous ne pouvions pas, et à ces gens qui ont continué d'avancer avec ce credo américain: Oui, nous le pouvons.
A une époque où la voix des femmes était étouffée et leurs espoirs ignorés, elle les a vues de son vivant se lever, prendre la parole et obtenir le droit de vote. Oui, nous le pouvons.
Quand le désespoir des grandes tempêtes de sable (le "Dust Bowl" des années 1930) et de la Dépression régnait sur le pays, elle a vu une nation dompter la peur même avec un New Deal (Nouvelle donne, ndlr), de nouveaux emplois, une nouveau sentiment de but commun. Oui, nous le pouvons.
Quand les bombes sont tombées sur notre base et que la tyranie a menacé le monde, elle a été le témoin de l'élévation d'une génération vers la grandeur et du sauvetage d'une démocratie. Oui, nous le pouvons.
Elle était là pour les bus de Montgomery, les lances à incendie de Birmingham, un pont à Selma, et un prêcheur d'Atlanta qui disait aux gens que "We Shall Overcome" ("Nous vaincrons"). Oui, nous le pouvons.
Un homme s'est posé sur la Lune, un mur est tombé à Berlin, un monde a été connecté par notre propre science et notre imagination.
Et cette année, dans cette élection, elle a touché du doigt un écran et voté, parce qu'après 106 ans en Amérique, en ayant traversé les temps les meilleurs et les heures les plus sombres, elle sait comme l'Amérique peut changer. Oui, nous le pouvons.
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02/11/2008
Journée de prière pour les défunts
« Vous, au moins, vous avez bien de la chance de croire ! »
Qui d’entre nous n’a pas entendu cette petite remarque à l’occasion de l’enterrement d’un parent, d’un ami ou d’un collègue de travail ? Il est en effet des incroyants qui, à l’occasion d’un deuil ou d’une souffrance un peu publique, envient notre foi.
Eh bien oui, c’est vrai, nous avons bien de la chance de croire. Oh… non pas que ce soit toujours facile, ou que nous ayons réponse à tout !… mais il est vrai que la résurrection de Jésus éclaire pour nous d’un jour tout à fait nouveau cette expérience douloureuse que nous faisons tous de la mort de parents ou d’amis. Et cette foi est même telle, qu’elle nous pousse à une triple audace, lorsque nous osons regarder la mort en face dans un monde qui cherche à la camoufler, lorsque nous nous refusons à justifier l’absurdité de la mort alors qu’on nous demanderait spontanément d’« innocenter » Dieu - comme si Dieu voulait la mort ! -, et lorsqu’enfin nous faisons remarquer que la vraie mort n’est pas toujours celle qu’on croit.
Oser regarder la mort en face, voilà bien une première audace dans une société qui a si peur de la mort qu’elle recourt à toutes les périphrases pour n’avoir pas à prononcer ce mot de « mort ». On parle du « défunt » mais pas du « mort » ; on dit qu’il est « décédé », on n’ose pas dire qu’il est mort. C’est un mot trop cru, trop réaliste. On préfère dire qu’on a « perdu » un parent, plutôt que dire qu’il est mort. En envisageant la mort de quelqu’un, on se garde bien d’employer le mot-tabou, mais on dit : « on ne sait jamais… s’il lui arrivait quelque-chose… »
Taire la mort, voilà ce que notre société s’évertue à faire… la masquer, la gommer au maximum. Finis les rites de deuil, les crêpes noirs !… Même les corbillards se font discrets, gris passe-partout ! On fuit tout contact avec cette réalité. L’environnement urbain nous incite d’ailleurs à venir mourir à l’hôpital, entre deux paravents ou dans une chambre seule, pour ne pas gêner les regards… le plus souvent loin de chez soi, car personne n’aime veiller un cadavre dans son appartement.
Oui, c’est une fameuse audace, aujourd’hui, que d’oser regarder la mort en face… tout comme c’est une fameuse audace pour l’Eglise que de référer son message de salut à la mort d’un crucifié, le 7 avril de l’an 30, à Jérusalem. Songez que notre Credo ne gomme rien, n’atténue rien de la réalité horrible de la mort de Jésus : « Il a été crucifié, est mort et a été enseveli ». Et je repense à ce que me disait un jour une jeune femme, non catéchisée, rencontrée dans le cadre de sa préparation au mariage : elle me disait que ce qui l’étonnait le plus dans les églises, c’était qu’on y représente Jésus en croix, un homme nu plein de sueur, de poussière et de sang, …ça lui semblait presque de mauvais goût !
Eh bien, oui, ce crucifié de Jérusalem qu’au long des siècles les chrétiens, après les apôtres, déclarent Vivant, ce crucifié qui a pris notre mort pour nous donner sa vie, celui-là donc nous libère de ce tabou qu’est la mort, et nous invite à la regarder en face, pour l’affronter lucidement.
Mais notre audace de chrétiens va encore plus loin !
Nous essayons de regarder la mort sans tricher et, plus encore, nous nous refusons à la justifier. Nous ne voulons pas cacher son côté absurde, et n’avons pas à justifier l’injustifiable.
Sans doute vous est-il arrivé d’être, comme chrétiens, pris à parti par des collègues ou amis révoltés par un deuil qui les frappaient. « Ton bon Dieu, pourquoi laisse-t-il faire des choses pareilles ? » Quiconque a souffert comprend cette révolte et, par respect pour cet homme qui souffre, évitera les pieuses paroles de consolation un peu faciles.
D’ailleurs, je n’ai pas à « innocenter » Dieu, pour la bonne et simple raison que Dieu ne veut pas la mort. Il ne se réjouit pas de la perte des vivants, déclare l’auteur du livre de la Sagesse dans la Bible. A cette question : « Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la mort ? », je n’ai pas de réponse toute faite. Mais, mieux qu’une réponse théorique, la foi de l’Église m’offre le visage d’un Dieu venu partager les souffrances et jusqu’à la mort des hommes, pour les inviter à traverser avec Lui la mort. Oui, c’est vrai, la résurrection de ce crucifié éclaire pour nous d’un jour tout à fait nouveau sa mort et notre propre mort !
Désormais, en effet, toute souffrance est un peu sa souffrance ; toute mort participe à la mort du Christ ; le plus solitaire des vieillards ou des malades peut se reconnaître en Jésus crucifié et attendre de Lui la résurrection.
Bien loin de vouloir justifier la mort, nous reconnaissons que nous touchons là au mystère de Jésus crucifié. Mieux que de grands discours pour justifier la mort, Dieu nous donne son Fils pour la combattre de l’intérieur même. Rappelons-nous ce mot de Pascal : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ! »
Enfin, troisième et dernière audace, après avoir regardé la mort en face et après avoir renoncé à vouloir à tout prix la justifier : nous refusons de nous laisser aveugler par les larmes, car la vraie mort n’est pas toujours celle qu’on croit !
Jésus lui-même nous met en garde : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme… Craignez plutôt Celui qui peut faire périr âme et corps ! » Il y a des vies qui n’en sont pas, et, comme le dit la Bible, il y a des gens qui, à peine nés, ont quasiment cessé de vivre, tant leur vie semble inconsistante. Il y a des gens qui vivotent ; il y a des morts-vivants ; tels ces Pharisiens à qui Jésus dit en substance : « Mais regardez-vous : vous êtes de véritables sépulcres, de véritables tombeaux, car votre vanité vous empêche de vivre ! » Oui, la vie que nous promet Jésus, c’est bien autre chose que la survie biologique. Cette vie qu’il nous promet, elle est déjà commencée pour ceux qui n’ont pas peur de suivre ses pas. Et cette vie-là, elle n’est pas près de finir !
Oui, nous avons bien de la chance de croire en Jésus Ressuscité !
Grâce à Lui nous pouvons regarder la mort sans tricher.
Grâce à Lui nous pouvons traverser la mort sans nous y arrêter.
Grâce à Lui notre vie quotidienne a un goût d’éternité.
Devant la mort qui nous fait souffrir, faisons donc nôtre, avec confiance, la prière du bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ! »
Source Port Saint Nicolas
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31/10/2008
Heureux!
Heureux ceux qui n’ont rien à vendre
Ou à acheter.
Ils n’ont qu’eux-mêmes à partager
Heureux ceux qui se foutent des modes
Et de toutes pareilles conformités,
Ils ont déjà commencé à se libérer.
Heureux ceux qui boulangent leur pain
Et inventant leur propre chemin.
Ils sont de nous tous les plus humains.
Heureux vous qui poursuivez les esclaves
Jusque dans leur dernier mirage :
L’invincibilité des puissants,
La liberté de l’opulent,
L’icône des savants et des sages.
Heureux celui qui unit la possession de lui-même
Et la libération des autres,
Il marie l’indépendance et la solidarité,
Il anticipe une nouvelle société.
Heureux les témoins de l’invisible
Qui bêchent sans cesse notre terre
Pour inventorier les nouveaux possibles
Aux creux des sols les plus ordinaires.
Bienheureux vous les fous du spirituel
Au milieu des matérialismes,
Vous garder à la mèche d’humanité son étincelle,
Vous maintenez le monde et son histoire ouverts
Bienheureux vous les espérants
Du prochain rendez-vous,
Votre Royaume est déjà au milieu de nous.
S Currat
Et sur fond de crise économique, voici une version des Béatitudes retrouvée par O. Gaignet, curé de Fontenay leComte:
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28/10/2008
Emergency
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26/10/2008
ça fait 15 jours
Cela fait 15 jours que je suis allé au fossé. Un pneu a éclaté et tout aurait pu finir pour moi ce 11 octobre. Je commence à en parler avec humour et c'est bon signe, mais il m'arrive de pleurer encore en pensant au pire auquel j'ai échappé.
Depuis quelques semaines, on entend un certain Grégoire sur les ondes avec cette chanson "Toi+moi" que j'aime bien. J'ai trouvé une présentation de lui qu'il a lui-même écrite et que je trouve intéressante. C'est sur le mode du souvenir, un peu à la manière de tout ce qui m'est passé par la tête ces derniers jours. En voici le texte:
Je ne me souviens pas du 3 avril 1979 quand je suis né mais je me souviens d'une vidéo d'un concert des Beatles quand j'avais 8 ans. Je me souviens de mon grand frère qui m'a appris Let it be, Imagine et Your song au piano. Je me souviens de mon adolescence passée à écouter, rechercher et apprendre tout de mes idoles, le pourquoi des chansons. Je me souviens d'Elton John et de David Bowie. Je me souviens de Cat Stevens et de Jean-Jacques Goldman. Je ne me souviens pas de tout ce temps que j'ai passé à les imiter.
Je me souviens d'une petite amie. Je me souviens de la première chanson que je lui ai écrite parce que j'en avais marre d'utiliser les notes et les mots des autres. Je me souviens de tous ces brouillons que j'ai déposés sur le piano et la guitare, sur des feuilles de papier. Je ne me souviens pas de toutes ces heures où je me suis dit que c'était nul. Je me souviens de tout ce que je n'ai pas dit et que j'ai préféré chanter. Je me souviens que je trouvais ça plus facile. Je me souviens de ces balades avec mon chien pour mieux trouver l'inspiration. Je ne me souviens pas de tous ces moments où j'ai cassé des oreilles. Je me souviens de mes études pour avoir un diplôme en poche. Je me souviens de tous mes petits boulots, tous ceux que j'ai quittés car j'avais toujours le même rêve. Je me souviens de la patience et des chambres de bonne. Je me souviens des squats et de l'expérience. Je ne me souviens pas des pâtes froides au milieu de la nuit. Je me souviens de la mort de mes frères et de mon infinie envie de vivre. Je me souviens d'être entré en studio pour faire une maquette. Je me souviens qu'ils ont aimé et me voilà...
Certaines chansons naissent sur un papier, d'autres sur un piano ou une guitare. Toi+moi" est née dans ma tête. Une boucle mélodique qui se répête et qui m'obsède. Depuis deux jours, trois, quatre, cinq jours, une semaine... et toujours pas de paroles... Comme je ne trouve rien, je sors, je me change les idées. J'observe tous ces gens qui traînent les uns avec les autres sans se regarder. Un constat idiot qui, ce jour-là, m'énerve. J'en ai marre de ne jamais briser la glace, j'en ai marre de toujours passer mon chemin, j'en ai marre de regretter, de ressasser. J'en ai marre d'écrire et d'entendre des chansons tristes, c'est presque devenu un pléonasme. Je veux écrire une chanson joyeuse et insouciante. Je veux voir les gens heureux et insouciants. Toi + moi...
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21/10/2008
Soeur Emmanuelle
Soeur Emmanuelle
"J'ai 99 ans.
Je ne vivrai pas encore 99 ans mais quand je serai partie, c'est vous! Vous qui êtes là, qui m'écoutez, chacun d'entre vous qui devrez aider mon association pour qu'elle continue à sauver des milliers d'enfants dans le monde.
Nous en avons plus de 70 000! Cela demande un apport considérable.
Alors, je m'adresse à chacun d'entre vous, les yeux dans les yeux et je vous dis je compte sur vous pour que l'avenir soit encore plus beau que le présent grâce à vous!"
(Extrait du message de Sœur Emmanuelle adressé aux belges, lors de la soirée de gala pour son 100e anniversaire).
Voir le site des Amis de Soeur Emmanuelle.
Prière pour une journée
Seigneur, accorde-moi cette Grâce :
que rien ne puisse troubler ma paix en profondeur,
mais que j'arrive à parler santé, joie, prospérité
à chaque personne que je vais rencontrer,
pour l'aider à découvrir les richesses qui sont en elle.
Aide-moi surtout, Seigneur,
à savoir regarder la face ensoleillée
de chacun de ceux avec qui je vis.
Il m'est parfois si difficile, Seigneur,
de dépasser les défauts qui m'irritent en eux,
plutôt que de m'arrêter à leurs qualités vivantes,
dont je jouis sans y prendre garde.
Aide-moi aussi, Seigneur,
à regarder ta Face ensoleillée,
même en face des pires événements :
il n'en est pas un qui ne puisse être source
d'un bien qui m'est encore caché,
surtout si je m'appuie sur Marie.
Accorde-moi, Seigneur,
la Grâce de ne travailler que pour le bien,
le beau et le vrai, de chercher sans me lasser,
dans chaque homme, l'étincelle
que Tu y as déposée en le créant à Ton image.
Accorde-moi encore d'avoir autant d'enthousiasme
pour le succès des autres que pour le mien,
et de faire un tel effort pour me réformer moi-même
que je n'aie pas le temps de critiquer les autres.
Je voudrais aussi, Seigneur,
que Tu me donnes la Sagesse
de ne me rappeler les erreurs du passé
que pour me hâter vers un avenir meilleur.
Donne-moi, à toute heure de ce jour,
d'offrir un visage joyeux et un sourire d'ami
à chaque homme, Ton fils et mon frère.
Donne-moi un coeur
trop large pour ruminer mes peines,
trop noble pour garder rancune,
trop fort pour trembler,
trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.
Seigneur, mon Dieu,
je Te demande ces Grâces pour tous les hommes
qui luttent aujourd'hui comme moi,
afin que diminue la haine et que croisse l'amour,
car depuis ta Résurrection,
la haine et la mort ont été vaincues par l'Amour et la Vie.
Ouvre mes yeux à l'invisible
pour que rien n'arrive à ébranler l'optimisme
de ceux qui croient en Toi
et qui espèrent en l'Homme.
Amen.
Prière de Soeur Emmanuelle
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