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22/03/2006

Journée de l'eau

Aujourd'hui 22 mars, c'est la journée mondiale de l'eau. Thème: l'eau et la culture.

10:15 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (0)

Adieu

Samedi dernier, à la télévision, j'ai découvert cette toute nouvelle chanson de Patrick Bruel qui pose la question de Dieu face à la violence des attentats.

On ne peut pas ne pas y être sensible.

 

 

 

 

 

Elle vient de partir de chez elle
Un croissant, un éclat de rire
Son mari lui dit qu’elle est belle
Mais dans une heure elle va mourir
Elle n’a pas choisi son destin
Juste là au mauvais moment
Puisqu’il fallait prendre ce train
Et Madrid pleure ses enfants

Adieu
Nous sommes tous dans le noir
Si tu n’existes pas
Au moins fait le savoir
Adieu
Je n’ai plus de questions
Mes yeux sont abîmés
Mon coeur perd la raison

Sa femme attend une deuxième fille
Elle jure qu’elle n’en aura pas plus
Il touche son ventre, les yeux qui brillent
Pourquoi juste à cet arrêt de bus ?
Pourquoi ce type est si couvert ?
Il fait si chaud à Netanya
Le sang se mélange à la terre
Et le monde reste sans voix

Adieu
Nous sommes tous dans le noir
Si tu n’existes plus
Au moins fait le savoir
Adieu
Je n’entends plus l’Histoire
Mes yeux sont fatigués
Mon coeur perd la mémoire

9h16, il est en retard
Comme à peu de chose près tous les jours
Mais aujourd’hui il est trop tard
Il ne montera pas dans la tour
Il voit des cris courir vers lui
Il croise des yeux qui hurlent de peur
Pourquoi ces larmes, pourquoi pas lui ?
Et cette poussière à vie dans le coeur

Adieu
Nous sommes tous dans le noir
Si tu n’existes pas
Au moins fait le savoir
Adieu
Il y a tant de questions
Mes yeux sont épuisés
Mon coeur perd la raison

Adieu
Nous sommes tous dans le noir
Si tu n’existes plus
Au moins fait le savoir
Adieu
Il se réclament de toi
Dis-leur que ce n’est pas toi
Qui a voulu tout ça

 

Paroles et Musique:Patrick Bruel

08:00 Publié dans Cris, Musiques | Lien permanent | Commentaires (2)

21/03/2006

Lily

C'est aujourd'hui la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Voir site de l'UNESCO.

Lily (chanson de Pierre Perret - 1977)

On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux Lily
Au pays de Voltaire et d'Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs

Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s'est tapé les sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l'appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l'épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
Ne sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous

Elle a essayé l'Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c'est pour conjurer sa peur Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur

Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.

***

C'était en 1977... et aujourd'hui?

20/03/2006

Vivre dans la dignité

Mourir dans la dignité, c'est accompagner la mort sans la provoquer, c'est aussi aimer la vie. Le combat aujourd'hui serait plutôt de s'intéresser à "vivre dans la dignité" comme ces poèmes d'enfants nous le disent.

14:21 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (0)

19/03/2006

Révoltant

De M. Marcel Magon, Conseiller Municipal de Montélimar:

A VOTRE BON COEUR MESSIEURS-DAMES
Bernadette Chirac est venue à Montélimar faire son cinéma pour récolter ses pièces jaunes. 200 kg de pièces ont été recueillies (correspondant à environ 10 000euros) J ai interrogé M. le Maire ( UMP ) de la ville pour savoir combien cette opération nous avait coûté. Sans compter le prix de l affrètement du TGV spécial,du détournement de plusieurs trains sur l Ardèche, le coût du personnel des services techniques et de la police municipale etc, la ville a déboursé 80000( pris sur nos impôts locaux, bien sûr).
 
Mais, plus choquant encore, les chambres et repas, dans un des meilleurs hôtels-restaurants de le région, pour« la première dame de France » etson aréopage de 130 personnes ont été réglés avec un chèque de l association « Opération Pièces Jaunes».
 
Quand on pense à tous les petits enfants qui ont cassé leur tirelire pour faire de la publicité à Mme Chirac, au Maire de Montélimar et payer ces agapes !
 
Certains n ont pas beaucoup de vergogne.
 
Ce mercredi 8 mars 2006
Marcel MAGNON, Conseiller Municipal de Montélimar

Commentaire: comme le disait un jour l'acteur Philippe Noiret dans une interview: "Les gens qui s'occupent de leur image sont des imbéciles." TP
 
 
 

08:05 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (1)

15/03/2006

Les jeunes et le CPE

La Croix : Les jeunes d¹aujourd’hui sont-ils plus touchés par la précarité que leurs aînés ?


Michel Fize, sociologue au CNRS  : « Parler d¹une génération précaire n¹est pas la plus juste expression car cela fait longtemps que les clignotants indiquent une dégradation de la condition d¹entrée des jeunes dans la vie active. La précarité a maintenant trente ans d¹âge. Ce qui se passe aujourd’hui n¹est pas une surprise. J¹y vois l¹exacte répétition du mouvement contre le contrat d¹insertion professionnelle (CIP) d¹Édouard Balladur en 1994. Les étudiants ne voulaient pas alors du « smic jeunes ».

Ils disent non au CPE dans les mêmes termes. La précarité est devenue au fil des années le mode d¹entrée ordinaire dans le monde du travail. Avec le CPE, une étape supplémentaire est franchie car ce nouveau contrat reconnaît officiellement une précarité qui s¹est déjà installée dans la pratique.

Il faut en moyenne une bonne dizaine d¹années avant d¹atteindre ce précieux sésame que représente le CDI. Les jeunes vont de stage en stage puis de stage en CDDŠ D’où le récent mouvement de rébellion des stagiaires. En 1994, ces derniers étaient relativement épargnés. Aujourd’hui, même ceux qui ont bac + 6 éprouvent de grandes difficultés à décrocher un emploi. Le rapport au travail a certes bien changé. Les jeunes sont plus sensibles à la flexibilité. Ils n¹envisagent pas d¹exercer toute leur vie le même emploi dans la même entreprise. Mais il ne faut pas confondre cette flexibilité admise avec la précarité.

À cette aggravation de la précarité s¹ajoute celle de la rémunération. Les écarts n¹ont cessé de se creuser entre les aînés et les jeunes. En 1975, l'écart des revenus entre les 30 et les 50 ans était de 15 %. En 1995, cet'écart atteignait 35 %. Les salaires des jeunes, à niveau de qualification'égal, se sont tassés. On dit parfois que ce mouvement traduit une défiance à l'égard du monde professionnel. Lors des manifestations de ces jours-ci, on a en effet entendu des slogans contre le travail lui-même. Je ne pense pourtant pas qu¹ils traduisent l¹état d'esprit de la grande majorité de cette génération qui veut travailler, mais pas à n'importe quel prix. Les jeunes, depuis plusieurs décennies, n¹envisagent pas une activité au vu de leurs seules capacités mais aussi de leur goût. »

La Croix : La jeunesse peut-elle se mobiliser au-delà de ses différences ?


Georges Felouzis, professeur de sociologie à l¹université Bordeaux II (1) : « Il me semble peu probable que la jeunesse dans son ensemble se fédère autour du contrat première embauche. En France, à l¹image de la société, la jeunesse est fragmentée. D'un côté, on trouve celle des universités, potentiellement diplômée, qui lutte actuellement contre le CPE. Ces étudiants bénéficient d¹une visibilité sociale, ils ont une capacité collective à s¹organiser et à se faire entendre. De l'autre, et notamment
dans les cités, vit une jeunesse plus précaire, faiblement diplômée, qui éprouve de grandes difficultés à accéder à l'emploi. Durant la crise des banlieues, à l¹automne dernier, il n¹est pas anodin que l¹on ait parlé de ’révolte’ et non de ‘mouvement social’ : cette jeunesse n¹avait ni relais organisationnel pour traduire ses revendications, ni représentation politique. De façon un peu schématique, nous avons là deux jeunesses, qui peuvent difficilement s¹agréger autour d¹un même combat.

Cela, évidemment, n'empêche pas les étudiants anti-CPE de se réclamer de la jeunesse tout entière, afin de légitimer leur combat. Mais on se situe dans l'ordre du discours. En réalité, le mouvement contre le contrat première embauche n'est pas plus fédérateur que ne le fut la crise des banlieues. D'autant que ces deux jeunesses ont des intérêts divergents sur la question. Ceux qui manifestent aujourd’hui ­ pour beaucoup étudiants en fac de lettres seront diplômés à 23, 24 ans, voire plus et ont pour modèle l¹emploi public. Ils n¹ont guère d'avantages à retirer du CPE et défendent le contrat à durée indéterminée (CDI) auquel ils peuvent prétendre. Rien de comparable avec la situation des jeunes de banlieue. Pour beaucoup, le « CDI pour tous» veut plutôt dire : pas d¹emploi du tout. Pas ou peu qualifiés, sans réseau, ils peuvent avoir intérêt à un contrat plus souple, même si rien, à l'heure actuelle, ne garantit son efficacité.
Une dernière réflexion, toutefois : pour gagner son combat, la jeunesse desuniversités n¹a pas forcément besoin du soutien des banlieues. Elle se suffit à elle-même, forte d¹une vraie capacité à mobiliser. Ce qui en ditlong sur la crise de représentation politique qui frappe notre société en général. » le «CDI pour tous » veut plutôt dire : pas d¹emploi du tout. Pas ou peu qualifiés, sans réseau, ils peuvent avoir intérêt à un contrat plus souple, même si rien, à l'heure actuelle, ne garantit son efficacité.

La Croix : Les jeunes sont-ils moins individualistes qu¹on ne le pensait ?


Bernard Roudet, sociologue à l¹Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (2) : « Il faut parler d'individualisation plutôt que d'individualisme. L'individualisme renvoie à une attitude qui pourrait s'exprimer comme suit : "Je ne pense qu¹à moi et je suis prêt à marcher sur les pieds des autres pour arriver." Ce n¹est pas le cas de cette génération. Mais elle a tendance à faire des choix et à affirmer ses valeurs en dehors de ce que pourraient vouloir leur imposer les institutions traditionnelles que sont la famille, l'école, l'Église ou les organisations politiques. De ce point de vue, on assiste, c'est vrai, à une certaine déconnexion intergénérationnelle.
Cela ne veut pas dire pour autant que les jeunes ne sont pas engagés et qu'ils n'ont pas une forme de conscience collective. Leur prise de distance avec le monde politique les a rendus paradoxalement souvent plus compétents sur les grands problèmes de société et de relations internationales. Mais leur système de valeurs est plus hétérogène et leur engagement prend des formes différentes. Ce n'est plus un engagement à long terme fondé sur la défense d¹un idéal. Il est plus ponctuel, plus axé sur un projet particulier, et prend une forme essentiellement protestataire avec une recherche d'efficacité immédiate. On l'observe depuis 1986. Ce type de mouvement resurgit régulièrement, tous les trois ou quatre ans, ces dernières années avec les manifestations contre Le Pen en 2002 ou plus récemment, contre la réforme du bac.
La mobilisation contre le CPE a ceci de particulier qu¹elle témoigne d¹une inquiétude forte à l'égard de l¹avenir. De fait, les enquêtes auprès des jeunes montrent qu'ils ont plutôt confiance en eux et en leur propre avenir, mais sont inquiets sur le devenir de la société, et c'est sans doute ce qu'ils veulent exprimer aujourd’hui. La nouveauté me semble par ailleurs résider dans les débats entre étudiants sur les modalités d¹action, avec une opposition forte au blocage des cours, y compris parmi ceux qui sont contre le CPE . Cela donne le sentiment que ce mouvement, qui a connu un départ laborieux, est davantage porté par un petit noyau de militants que les précédents. »

Recueilli par Bernard GORCE, Marine LAMOUREUX et Céline ROUDEN

(1) Coauteur avec Olivier Galland de Les jeunes Européens et leurs valeurs, 2005, Éd. La Découverte
(2) Dernier ouvrage paru : L¹apartheid scolaire, Paris, Éd. du Seuil, 2005 (avec Françoise Liot et Joëlle Perroton)

10:55 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (1)